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Petit lexique des frères à vélo

Au 126° congrés national des sociétés historiques et scientifiques à Toulouse en 2001, nous avions proposé :  « A vélo, les cadets d’Aquitaine : histoire de trois fratries cyclistes (Lapébie, Verdeun, Darrigade) ». Cette communication est en ligne sur ce mini-site au chapitre « Dossiers ».

Nous avions saisi l’opportunité de trois exemples bien connus pour tenter d’analyser la situation difficile du deuxième frère, le plus jeune, face à l’exemple de la réussite de l’aîné. Cet ordre de naissance, qui n’a pas été choisi, place le cadet dans une situation d’ « imitation-rivalité », souvent lourde à assumer. Et, dans le cadre du cyclisme, le problème posé redouble d’ambiguïté. Dans le cadre de nos trois exemples, la frustration exprimée s’avère être la même : grandir pour égaler, mais aussi pour « courir avec ». Le cyclisme, sport individuel, débouche souvent sur l’alliance. Le besoin de coopération est d’autant plus ressenti, que « tout seul » paraît parfois impossible. Ainsi, des courses de « six-jours » sont d’abord organisées aux Etats-Unis pour des coureurs seuls. Qui se courront bientôt par équipes de deux voire de trois (cf. les derniers 6 jours de Paris). Cette figure de pratique du cyclisme sur piste que l’on retrouve dans les courses dites –justement- « à l’américaine ». S’y ajoute la notion de complémentarité : par exemple, un rouleur avec un sprinter…

            Nous avons montré par ailleurs que le vélo est aussi une histoire de famille (cf. les « Chazaud », les « Verdeun »…). « L’Equipe-magazine » (n°1122) du 22/11/2003 reprend notre sujet sous le titre : « Au nom des frères » et réunit cinq exemples :  Julien Magne (rugby), Redouane Asloum (boxe), Terence Parker (basket-ball), Stéphane Richardson (handball) et Séni Cissé (football). Dans chacun de ces exemples, il s’agit du « petit frère », mais il est rarement engagé dans la même compétition. Ceci est plus fréquent « à vélo »,  quoiqu’il est rare qu’il s’agisse de jumeaux (comme dans le cas tragique des frères Cuch).

            Nous n’ignorons pas cependant les exemples des frères Boniface en rugby, des frères Revelli en football ou des sœurs Goitschell en ski alpin, entre autres. Mais, nous pensons que le cyclisme est exemplaire de ce problème existentiel et que les fratries ou les  « rivalités gémellaires » y sont légion. Cela commence par des exemples fameux : les frères Pélissier (Henri, Francis et Charles), puis les Lapébie (Roger et Guy), les Bobet (Louis et Jean) et plus près de nous encore - dans le temps et dans l’espace – les Darrigade (André et Roger), les Verdeun (Maurice et Robert), les Jalabert (Laurent et Nicolas)… Et, dans nos sujets précédents, les frères Chazaud (René et Roger), les frères Bannes (Christian et Marcel, les frères Latour (Guy, Gérard et Michel). A tous les niveaux, dans toutes les régions voire les nations : les frères De Vlaeminck en Belgique ou les frères Coppi en Italie, il est possible d’observer cette situation particulière.

 

André (né en 1929) devance encore, ici, Roger (né en 1935)...

 

 

            Voilà pourquoi nous avons tenté ce « petit lexique des frères à vélo », pour montrer l’importance et la permanence du phénomène et raviver les souvenirs autour de quelques noms de famille. Comme cadre de notre étude, nous sommes restés dans la période 1946-1968 avec, pour support de recensement des frères, les résultats publiés dans le journal « l’Athlète »

L’affaire n’est  cependant pas simple, car le nom patronymique ne suffit pas à prouver qu’il s’agit bien de frères (nous avons développé par ailleurs cette autre particularité qui fait que, parfois, le père court avec son fils…). D’avance, nous remercions tous ceux qui seront en mesure de relever les erreurs et de nous les signaler, et, en même temps, nous vous remercions pour votre compréhension.

 

 

 

 Julio Alvarez, qui vient de gagner le Grand Prix des friandises Marie-Claire 1954, sert la main d'André Lesca (qui sera champion de France des "indés"en 1955 et des vétérans en 1967 et 1969, entre autres) de 7ans son aîné, sous l'oeil de son père.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 A la mémoire des frères Lapébie, Roger (1911-1996) et Guy (1916-2010) et, aussi,

Clovis, le frère aîné qui, en 1959, était commandant au 3ème de zouaves à Tunis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



06/12/2011
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