Memovelo

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Le Sport Athlétique Bordelais

"Mémoire du cyclisme", le site des sites de cyclisme, a bien prévu dans ses rubriques, un dossier intitulé "courses disparues". A son image, nous proposons, aujourd'hui, parmi "les clubs disparus" un dossier sur le S.A.B.

Pour ceux d'entre vous qui n'aiment pas trop la lecture, cela peut apparaître redondant dans la mesure où il va être question (encore !) des Verdeun. Cette fois-ci, dans une histoire plus longue (1892-les années 1970) nous évoquons, parmi d'autres : Marcel et Maurice Verdeun.

 

Mais, d'abord et d'aprés G. Belliard, dans le "livre d'or du cyclisme girondin" (1934) :

- le Sport Athlétique Bordelais fondé le 16 mars 1892., se consacre uniquement à la bicyclette et devient, en 1901, un club omnisports.

Jusqu'en 1934, il a comme présidents, successivement : M.M. Jean-Elie Fourcade-Prunet, Jean Calmette, Gaston Chesnet, Jules Loze, colonel Gaston Bordes.

 

 Courrier sur papier à en-tête du Président Loze à la municipalité de Talence à propos du "Stadium" (on relève le nom de Taillacot, le grand-père du futur dirigeant de l'US Talence).

 

Les présidents de la section cycliste depuis 1898 sont : M.M. Georges Hourdebaigt, Alexandre Dartial, Georges Hourdebaigt, Maurice Foy, Camille Douat. (on reconnait, entre autres, le nom du directeur du vélodrome de la Côte d'Argent appelé ensuite le "Stadium"). 

Deux coureurs girondins licenciés au S.A.B. ont, avant la prem!ère guerre mondiale, inscrit le Grand Prix de Paris à leur palmarès :

- R. Sicard en 1911

- A. Tournié en 1913

Le Challenge National de vitesse a été gagné 4 fois par le S.A.B., seule société girondine :

 - 1911: SAB= A. Tournié, R. Etcheverry, A. Millox, indépendants à Vincennes

- 1912 : SAB = A. Tournié, R. Etcheverry, R. Sicard, indépendants à Bordeaux le Parc

- 1913 : SAB = C. Lanusse, P. Pardies, H. Bellivier, amateurs à Vincennes

- 1921 : SAB = A. Cantou, R. Piquemal, L. Luguet, seniors à Vincennes

 

"In memoriam" : liste des coureurs du SAB morts au champ d'honneur : Camille Boucaud le 6/1/ 1915, Georges Chauveau 1916, André Couzinet 1915, Ildevert Deyres 1917, Robert Menage 1915, Etienne Mazereau 1915, Marcel Robert 1915, Gaston Paul 1915, Léonce Serquin 1918, Remy Sicard 1916, Raoul Stanislas 1915, R. Tastet 1917...

 

Albert Tournié

 

 champion de France des indépendants (vitesse) en 1911 et 1913, tué en plein ciel en 1918.

Né à Soustons en 1891, il eut pu être champion du monde. Vers 1911, c'était un grand garçon d'allure modeste qui raflait toutes les courses.

Il donna du fil à retordre à Perchicot (Bayonne) qui l'incita à se produire sur le vélodrome du Parc. Il enlève le championnat du sud-ouest devant Chadeau et Dumas, puis devint champion de France des indépendants à Tours.

Il s'avère routier-sprinter dans Bordeaux-Tartas et se classe deuxième du championnat de France des 100 km sur route.

Choppy Warburton dit :"l'homme le meilleur sur 1 km est le meilleur sur 100".

En 1914, il devient motocycliste à l'état-major du 18ème corps. Admiratif des lauriers de Maurice Boyau, cet autre Landais de Dax, il s'engage dans l'aviation. Il est tué en plein ciel le 6/9/1918.

Thorwall Ellegaard (6 fois champion du monde) à l'issue d'une course au vélodrome du Parc aurait déclaré : "Celui-là me remplacera !"

Il semble possible d'établir un parallèle avec, à la génération précédente, Georges Cassignard.

(l'essentiel de ces informations est emprunté à Emile Baudoin dans "l'Athlète" du 26/02/1946

Championnats de vitesse de Guyenne et Gascogne, coureurs du SAB ayant enlevé le titre entre 1899 et 1928 :

- 1899 et 1900 : Dagrant

- 1902 : A. Thibeault

- 1906 : P. Seguinaud

- 1907 : E. Luguet

- 1909 : (S-O amateurs) P. Seguinaud

- 1911 : (S-O indés) A. Tournié

- 1911 : (S-O amateurs) R. Apouey

- 1920 : (Gironde amateurs) R. Lamaison

- 1928 : (S-O amateurs) H. Bellivier

- 1927 -1928 :(indés et amateurs) P. Mirouze

Parmi ces lauréats, Henri Bellivier qui est né le 06/06/1890 à St André de Cubzac, devient champion de France de vitesse amateurs à Nantes en 1913 et finit troisième du Grand Prix de Paris en 1923 derrière Michard et Faucheux.

 

Marcel Verdeun (1903-1969)

 

 

 Cet article de G. Bernard paraît en 1953 (peut-être dans "la Nouvelle République"), on peut y lire : "... depuis 35 années le nom des "Verdeun" a été véritablement lié à tout ce qui touche régionalement, voire parfois nationalement, le cyclisme sur piste..."

"1916, en pleine tourmente, un jeune débutant de 13 ans, parmi tant d'autres, faisait ses premières armes sur le "Vélodrome du Parc" à Caudéran. Malgré un père réfractaire (quelque peu), Marcel Verdeun obtenait quelques succés, trouvant de bonnes raisons de persévérer dans un sport qui l'attirait irrésistiblement.

La paix revenue, commençait alors une carrière sportive qui allait se poursuivre jusqu'en 1937.

Pendant cette période, la "belle" pour le cyclisme sur piste, Bordeaux allait se voir doter de "l'anneau rose" de Lescure (1924), dont les grandes réunions devaient donner plus de faste aux classiques "Grand Prix de Bordeaux" et "Grand Prix de la République", d'autant plus attractifs que nos "tous premiers régionaux" s'y voyaient opposés aux "as internationaux",  qui étaient aussi de belles occasions de mettre parfois en échec les "as". Marcel Verdeun, pour sa part, y compta des victoires sur des champions titrés, tels : Leine (champion de Hollande), Rutt (champion d'Allemagne), Zauns (champion de Belgique) et, aussi, les Schilles, Bergamini, Moeskops, Martinetti, Faucheux, Gérardin, etc..."

Marcel Verdeun est champion de vitesse Guyenne et Gascogne en 1925 devant C. Lanusse (SAB) (et il sera finaliste du championnat de France) et en 1930 devant G. Bernard (BVC) et Roger Lapébie (ASM). Il est 2ème en 1931 derrière R. Fabre (BVC) et devant A. Luguet (SAB). En 1932-33-36, Chadelle, son cousin, est vainqueur.

 

 Marcel Verdeun croise, à Bordeaux, la trajectoire du plus jeune Roger Lapébie qui a été formé à l'Ecole des sprinters voulue par R. Hue sur la nouvelle piste de Lescure. "L'Athlète moderne" annonce en décembre 1926 que "Verdeun et son cousin Chadelle quittent le Vélo-Sport". Il semble, sur cette photo recueillie par J-P Groleau (fondateur des "Amis de Roger Lapébie"), que Chadelle ait opté pour l'AS Préparation Olympique du Midi (le père des Lapébie était cheminot en poste à la station "la Médoquine" à Talence).

Marcel Verdeun remporte 3 fois le Prix Georges Cassignard , au Parc des Sports :

- 1925 = 1. M. Verdeun

- 1932 = 1. M. Verdeun (SAB) 2. L. Gonzalo (Bx.Emp.Com.)

- 1936 = 1. M. Verdeun (SAB) 2. P. Castera 3. L. Gonzalo

Mais, avant, il ya deux frères qui s'appellent, déjà, Marcel et Robert Verdeun et ce dernier fait partie de l'encadrement technique du Centre d'entrainement du Sud-Ouest, dont le mamager général est, depuis l'origine, Armand Poupar (avec R. Reboul, E. Luguet et A. Cantou). Le cousin de Maurice et Robert Verdeun, Gérard Verdeun, décédé prématurément "aprés de longues souffrances" à 18 ans (et qui avait brillament commencé 2° du Premier Pas Dunlop et 2° du Premier Pas sur Piste) est donc le fils de Robert.

A l'occasion de l'inauguration officielle de la piste, le 24 avril 1924, le Grand Prix de vitesse d'ouverture donne le résultat suivant : 1. E. Rohrbach 2. C. Lanusse 3. M. Verdeun 4. D. Fourgeau. Rohrbach et M. Verdeun terminent 2ème de l'américaine de 25 km, qui suit. 

En 1934, Gabriel Belliard, dressant un tableau des records de la Gironde, indique :

- 1/2 mile (804,671m) départ lancé = 56''4 par M. Verdeun, le 23/07/1931

- temps sur 200m en course à Bordeaux = M. Verdeun (SAB) 12'' 3 , le 11/09/1932 

   G. Lapébie (ASM) 12'' 2, le 14/05/1933

   M. Verdeun (SAB) 12''3, le 23/07/1933

- le record du 500m, sans entraîneur, au Parc des Sports = 38''1, M. Verdeun le 02/10/1930

- le record du Km départ arrêté, sans entraineurs = 1'16''1 M. Verdeun asp. 27/03/1931

La carrière de Marcel Verdeun se poursuit jusqu'en 1938, où le 25/05 "l'Athlète moderne" titre : "vélodrome d'Arcachon : Gabriel Claverie bat le revenant Marcel Verdeun". Entre temps, ce même journal a commencé la publicité pour les cycles fabriqués par Marcel Verdeun, 91, cours Balguerie à Bordeaux. Car, la famille s'inscrit dans ce quartier, "mon grand-père était du cours du Médoc" dit Maurice Verdeun. Et, en 1936, le même journal, encore, annonce le Grand Prix Verdeun et présente son parcours de 96 km comme un "hymne à la terre médoquaine".

Par ailleurs, le S.A.B. organise jusqu'aux années 1960 quelques courses de début de saison, dont le prix Armand Fauchet, qui perpétue la mémoire de 3 coureurs morts au champ d'honneur : Raoul Doléac, Joseph Clerc, Fernand Guiral. " Cette épreuve avec ses 400m (la côte du Cordier au Vigean) n'est, aprés tout, qu'un coup de reins, donc favorable aux sprinters" écrit en 1953 le jouranl "l'Athlète". En 1919, c'est Robert Verdeun, le frère de Marcel, qui l'emporte devant Dubarry et Marcel, lequel gagne en 1921-22-23-25-29-32.

De tous ces résultats, on peut extraire celui-ci : il s'agit, en 1933, d'une américaine de 50 km baptisée "Criterium des routiers" = 1. R. Lapébie-A. Leducq 2. M. Verdeun-P.Castera 3. F. Da Ros-J. Aerts. Ce résultat, au Parc des Sports de Bordeaux, montre le rapport des forces "en piste" - pourrait-on dire - à savoir : le plan régional et le plan national, l'association entre un coureur mûr et un coureur plus jeune,  les "purs routiers" et les "purs pistards", une équipe ni bordelaise, ni belge tout à fait, ni étrangère, néanmoins... Roger L. a 22 ans et Marcel V. 30ans. L'un est champion de France et vient de terminer son deuxième Tour de France à la 29 ème place. L' autre est à 4 ans de la fin de sa carrière et, selon G. Bernard, " au soir d'une carrière plus que satisfaisante, Marcel Verdeun avait quand même un regret : celui de n'avoir pu enlever un de ces "maillots" qui sont le sommet d'un palmarès, un de ces "titres" qui sont à jamais attachés à un nom de sportif".

Sur le coureur, enfin, et sur l'homme, surtout, nous retrouvons ces lignes de Pierre Surraut, dans "l'Athlète moderne", le 17/09/1930 : "La foule est trop souvent injuste et versatile". Mais, de quoi s'agit-il ? ... d' "une manifestation aussi exagérée que déplacée envers un coureur bordelais qui compte parmi les plus valeureux et les plus loyaux... le public lui reproche souvent, car si dimanche le public le houspillait, ce n'est certes pas la première fois, de ne pas mener. Mais, à notre connaissance, Verdeun est aussi vaillant que n'importe quel autre coureur; de plus, chacun mène sa course à sa guise, l'essentiel est de passer le premier le poteau... (l'année passée, lors du Grand Prix de Bordeaux, Marcel se fit une fracture de la clavicule, ...énervé par le public). Un énergumène cria : "Faites-le tomber !" et Surraut de souhaiter "d'avoir beaucoup de coureurs de Gironde possédant la valeur, la loyauté et l'excellente camaraderie de Marcel Verdeun".

En 1962, le journal "l'Athlète" décrit le SAB (le 01/02) comme une "pépinière, pouponnière des cadets, école de discipline physique, morale et de cyclisme" et de citer les paroles du président et animateur de la section cycliste, Marcel Verdeun : 

"Détracté par les uns, écorché par les autres, jalousé par certains, mais envié par tous pour ses succés, le SAB reste le club témoin du Comité de Guyenne. Des noms ? des résultats ? des fleurs? Pourquoi, lorsque l'on veut bien considérer que ce réservoir du cyclisme qu'est le SAB forme des champions, en un mot les crée, les façonne pour en faire des hommes dignes sur tous points de ce nom avec une formation sportive dirigée dans l'effort de droiture et de volonté dont s'enorgueillit le vieux Sport Athlètique Bordelais ?"

Nous avons encore suivi les propos de G. Bernard quand, dans "Sud-Ouest" du 5 avril 1969, sous le titre "Maurice Verdeun n'est plus", il déclare vouloir parler du "sportif d'abord" et cerner "le dirigeant ensuite" : 

 

 

 Stade Municipal de Bordeaux : le SAB rugby à XIII, champion de France 1954, Marcel Verdeun, au centre costume-cravate, et les "pistards" du SAB : R. Verdeun C. Bannes et C. Garbay (deux autres coéquipiers sont cachés). 

"c'est à lui que le SAB en particulier doit d'avoir figuré pendant plusieurs années au premier rang des sociétés françaises... sa plus belle récompense...lorsque son fils, Maurice remporta le titre mondial du sprint amateur... mais les Sabistes, l'équipe de Guyenne dont il fut longtemps le sélectionneur et le conseiller lui procurèrent de grandes joie." Et, de considérer le S.A.B., celui que certains appellent le "vieux Sport", comme "le dernier bastion d'un cyclisme sur piste en danger".

le "lanceur" et l'organisateur : costume-cravate, le"père Verdeun"

 

Maurice Verdeun

 

Maurice Verdeun est né le 7 février 1929.

 

A 12ans il est "avec le père à l'atelier". Il fréquente l'Ecole pratique du cours de la Marne, étudie la chaudronnerie et passe le B.I. et le C.A.P.

Première course en "non-licenciés" en 1942, Facture-Arcachon, 6 partants : 4ème.

1943 : Arcachon-La Teste-Le Pyla : 3ème.

1945 : Premier Pas Dunlop(16 ans) : 1er (Dolhats 10°)

1946 : Finale de la Médaille à Paris = 1. M. Verdeun 2. Blusson 3. Marinelli

Maurice, au départ, tenu par son père... a suivi ses conseils !

 

 

1947: Pour la deuxième fois, M. Verdeun enlève la 27ème Médaille  2.Bellanger

A.10/06 : Verdeun détrône Lachèze dans le Chpt. de vitesse de Guyenne

A.24/06 : le SAB (Verdeun-Labory-Darrouzés-Dewever-Nazarri) 5km en 5'52''2/5 (record Challenge René Dassé)

 

1948

A.09/03 : En Guyenne, un seul homme en ligne pour les Jeux, Maurice Verdeun du SAB

Mais, pas de Verdeun à Londres, pas de tandem Verdeun-Brizon... pas de médaille non plus,sauf Jacques Dupont sur le kilomètre, José Beyeart sur la route et, en poursuite olympique avec Blusson-Adam-Decanelli-Coste...

A.18/08 : St Laurent du Médoc = 3ème et  1er à St Sulpice et Cameyrac (route..!)

A.22/12 : Agoust et Darrigade à la grande finale de la Médaille à Paris

 

1949

 A.12/01 : M. Verdeun victoire sur Bellanger champion de France et J. Dupont, champion olympique, bien que non-sélectionné pour les Jeux...

Emile Baudoin dixit :" les sprinters de Guyenne s'imposent désormais au même titre que ceux de la région parisienne, jusqu'alors seuls en course..."

"foin de rouleur ! foin de grimpeur ! le champion avec un grand "C" sera toujours celui qui force la victoire en plaçant l'étincelle d'un sprint irrésistible..."

A.23/02 : Maurice Verdeun bat André Darrigade dans le trophée de vitesse "Verdeun"

A.02/03 : Maurice Verdeun = 12'' dans le trophée de vitesse

A.30/03 : "un petit coureur dacquois gagne la finale combien aimée de la Médaille à Paris...sa gerbe au pied de la statue de Maurice Boyau, cycliste et international de rugby : Bravo, Darrigade !"

le 11/05/1949 : décès de Gérard Verdeun 18 ans, fils de Robert Verdeun, neveu de Marcel et cousin de Maurice.

A.06/06 : M. Verdeun champion de France militaire sur piste en battant Darrigade et Lanners

A.03/08 : Maurice Verdeun, sélectionné pour Copenhague

A.07/09 : Maurice Verdeun remporte la Coupe Internationale (militaires)

A.05/10 : à Bordeaux, stade à moitié plein, mais apothéose quand même : vitesse =

1. ex-aequo : Gerardin et Verdeun 3. Senfftleben

A.28/10 : 3 grands du SAB : Verdeun, Agoust, Garbay passent sous les couleurs de Paris :

"la voie est libre au SAB, la vieille société poursuivant son labeur est toute disposée à dénicher de nouveaux espoirs pour les rendre aptes à être dirigés dans celles que vont suivre les trois qui viennent de la quitter"(Ch. Bidon)

 

 

1950

 

A.08/02 : samedi cycliste, Trophée Verdeun : 1. M. Verdeun

A.29/03 : Maurice Verdeun en forme

A.07/06 : "le Parisien Emile Lognay endosse à 20 ans le maillot tricolore toutes catégories, le Bordelais Maurice Verdeun fut l'homme à abattre..."

"les gens en place de la capitale ne devaient pas lui pardonner, et il ne tarda pas à le sentir "(aprés avoir battu les "pros" : Iacoponelli et Lanners)

"dans l'ombre du souterrain menant à la piste, des conciliabules tramèrent certaine machination, n'ayant d'autre but que d'atteindre les nerfs trop audacieusement détendus du jeune Bordelais"

"Gerardin, à peine remis de sa récente opération, savait bien qu'il ne pouvait triompher en menant lui-même la chasse... sur Iacoponelli parti incondiséremment... Verdeun fut accusé d'avoir quitté sa ligne... dès les premières secondes Verdeun était cuit !"

A.28/06 : Maurice Verdeun en vedette au Grand Prix de Paris amateurs ainsi que le jeune Bordelais Darrigade... "un nuage est donc effacé et Verdeun, sûr de lui, peut désormais regarder l'avenir avec la plus sûre maîtrise..." Finale = 1. Verdeun 2. Maspès 3. Sacchi

A.05/O7 : Maurice Verdeun bat Reg Harris en 1/2 finale du Grand Prix de Paris (pros et amateurs) et ne s'incline qu'en finale = 1.Derksen 2. Van Vliet 3. M. Verdeun

A.19/07 : une surprise : la défaite de Verdeun dans le championnat d'Ile de France

A.18/08 : Rocour, Maurice Verdeun né aux Chartrons le 05/02/1929, Médaillé à Paris en 1947 et 1948, Copenhague : le seul à résister à l 'épouvantail, Patterson...

 

Cette photo, publiée par "Miroir Sprint" (n°219, 21 août 1950), n'a pas été retenue par la rédaction de la revue "Le Festin", lors de la publication de "Sur la piste bordelaise". Pourtant, d'autres reproductions de journaux ont été, elles, retenues...

 

A.04/10 : le sprint compte une nouvelle et grande étoile : Lucien Lemoigne (il a battu M. Verdeun) - Charles Bidon : "depuis Cassignard, notre cousin, dont adolescent nous vécûmes les exploits, le champion du monde amateurs battu chez lui par le champion de France ..."

 

1951

 

A.17/01: Maurice Verdeun qui a battu Lemoigne, passe "pro".

A.24/01: M. Verdeun, débuts victorieux chez les "pros", sur Bellanger et Lognay

A.21/03 : M. Verdeun battu dans le championnat de France de vitesse "pros" par Senfftleben

A.11/09 : Buffalo, le 09/07 : 1. Senfftleben 2. M. Verdeun 3. Lenormand

 

En 1954, Michel Thierry écrit dans le journal "l'Equipe" : "Le Bordelais avait tout d'abord été atteint d'un empoisonnement du sang. Mais, il ne voulait pas renoncer. Ce qui fit que, mal remis...il ne se remit jamais à bien pédaler. Les années 1952 et 1953 se soldèrent donc pour lui par un nul total. Cependant, même à l'époque la plus noire, quand le vélo lui était interdit, le brun Maurice ne cessa de nous assurer : "Je reviendrai à la surface ".

 

 

Sur un plan plus personnel, donc moins objectif que l'énoncé des résultats, je me permets d'ajouter que j'ai rencontré Maurice Verdeun à son domicile. J'y ai été reçu avec attention et considération. Pourtant, Maurice V. avait commencé à prendre ses distances avec cette autre grande réussite que fut le magasin - connu de tous les Bordelais - du 1, rue des Piliers de Tutelle, qui, au fil des ans, avait commencé à redonner vie à la Galerie bordelaise toute proche.

Maurice Verdeun m'a parlé sereinement de cette carrière - malheureusement - trop courte (6 ans) et de cette famille harmonieusement bâtie autour du cyclisme (c'est Robert qui m'a dit, en parlant de son père :"son vélo..."). Ce père qui organisait beaucoup au vélodrome : les arrivées du Tour de France, la centaine de coureurs à l'entrainement... Et, aussi, les voyages en train pour Paris avec les deux vélos, au moins une quarantaine de fois... La surprise que lui fit Marcel en débarquant à Liège, juste au moment où son fils allait être champion du monde de vitesse amateur.

Quand il parle d'adversaires, deux  types de sentiments affleurent :

- la sympathie, la camaraderie et l'admiration quand il s'agit de Darrigade

- la froideur, la méfiance et le reproche quand il s'agit de Gerardin.

Je n'ai pu retenir que quelques éclairs sur le plan technico-tactique, mais, grosso modo :

"je ne tenais pas le 200m...", il fallait compenser par un braquet plus grand (46x13, 48x13... Maurice avoue :"48x13, j'avais confiance dans ce braquet !"). Maurice évoque avec le sourire : "Faucheux et son 24x7". Un passage trés intéressant où il insiste :"d'abord, la souplesse...aprés , la vitesse... aujourd'hui, les sprinters sont " noués" et, enfin, le rapport entre "tirer" et "appuyer" : "quand vous tirez plus que vous appuyez, vous êtes debout". Son modèle : Jeff Scherens (champion du monde de vitesse de 1932 à 1937). 

Ce n'était, certes, pas le sujet ici, mais il est difficile d'ignorer aprés un travail de recherche cet aspect : la croisée de ces trajectoires existentielles (les Verdeun et les Lapébie) dans le "ciel" de Bordeaux. Qu'en est-il, exactement, de l'influence des uns et des autres dans la définition du sport cyliste bordelais ? Incidemment cette remarque, qui n'a pas prétention à trancher la question :... jusqu'au début des années 60, dans le journal "l'Athlète", deux publicités cohabitent :

-"toutes les spécialités de course, accessoires, cadres spéciaux, sablage, émaillage = cyles VERDEUN, 63, cours Balguerie - Bordeaux , tél. 29 41 21"

- "cycles- cyclomoteurs, accessoires, pièces détachées, VAP, HIMO, Roger LAPEBIE, 91, rue Porte-Dijeaux - Bordeaux, tél. 48 11 05

 

 

 Petite mesure de l'aire de diffusion des cycles Verdeun : C. Péraudeau, le Royannais qui court avec Toengi les américaines et G. Blancheton, licencié au VAC Coutras, champion de France OSSU en 1959, sont tous les deux équipés de machines Verdeun...

 

 Le  S.A.B. en tête des sociétés de Province

 

 

Dans les années 50, le Sport Athlètique Bordelais représente avec succés et permanence le cyclisme bordelais et la Guyenne dans les épreuves nationales sur piste. Seuls,l'ASPTT de Bordeaux sur la route en 1946 et 1947, puis le CA Béglais en 1978 supportent bien la comparaison.

S'ajoutant aux succés individuels, les résultats des équipes du SAB, tant en vitesse-sociétés qu'en poursuite-sociétés et, aussi bien, dans la Coupe de France des clubs que lors des Fêtes Fédérales, attestent de la qualité de cette école de la piste 

 

 Une des premières équipes de cette "épopée" : Bergen-Misségue-Callen-Baringou (1950)

photo publiée par JP. Groleau dans "Modeste historique du cyclisme girondin"...il y a, encore, des spectateurs dans les virages... 

   1949 : 

le SAB finaliste en vitesse individuelle, vitesse sociétés et poursuite sociétés (Verdeun M., Garbay, Dutein, Agoust et Brignon)

  1951:

XXIV° fête fédérale de la FFC  au Havre, le SAB (Nacq, Rainaud, Chastenet) battu par le VC12° en demi-finale 3 à  0 ( R.Verdeun (SAB) vainqueur du Premier Pas sur Piste)

 1952:

Coupe de France à St Etienne : match éliminatoire gagné par le SAB (Baringou, R. Verdeun, Misségue, Bannes) contre Saint-Etienne, 3 à 0.

 

les vainqueurs de St Etienne (tels qu'écrit ci-dessus)

Le journal "l'Equipe": Aprés les championnats de France amateurs sur piste (à Carcassonne): Retenons la performance du SA Bordelais, véritable porte-drapeau de la province, qui arracha au VCL, champion sortant, la troisième place finale en poursuite ( aprés avoir également disputé les demi-finales en vitesse (Baringou, Misségue, Verdeun, Olivier, Bannes).

1953 :

A.26/08 : le SAB en tête des sociétés de province aux championnats de France sur piste à Vincennes- le "vieux Sport" (maillot blanc à bande rouge, orné de 3 croissants) 3ème en vitesse sociétés devant l'ACBB, meilleur temps des éliminatoires en poursuite sociétés (Baringou, Misségue, Rainaud, Cantou) devant les JPS et Courbevoie (Barigou, Garbay, Bannes, R. Verdeun).

1954 :

A.05/05 : annonce au vélodrome le 8 mai un match entre les Girondins (M.Gonzalès-Govaert-Augustin-Sabathier-Moujica-J.Alvarez) et le SAB (Garbay-Bannes-Olivier-Ferrage-Delbancut-Tournis). Ainsi, au milieu des années 50, se profile une nouvelle rivalité, qui tente de remettre en cause la domination sans équivoque du SAB dans les épreuves sur piste, comme le montrent les résultats suivants :

A.02/06 : Championnats de Guyenne sur piste : vitesse individuelle = R.Verdeun (SAB), poursuite individuelle = Garbay (SAB), vitesse sociétés = SAB, poursuite sociétés = SAB, américaine = Garbay-Verdeun R. (SAB)...

A.16/09 : Le Havre, fête fédérale : vitesse sociétés = 1. VC 12° (Gaignard, Lemoine, Prigent)

2. SAB (Verdeun, Bannes, Barbe ) - poursuite sociétés = SAB 6ème (Bannes, Tournis, Martin, Guillard)

En novembre, au Vel d'Hiv, Robert Verdeun gagne la Médaille...

1955: 

A.26/01 : le SAB, doyen des clubs cyclistes de la Gironde : des titres nationaux (R. Verdeun, J. Olivier...) et le seul titre mondial enlevé en cyclisme par la Guyenne (M. Verdeun, 1950).

A.08/06 : les Girondins (Alvarez-Gonzalès-Bannes-Augustin) battent le SAB, 4 km en 4'59''2/5, ce qui s'annonçait (cf.1954) est arrivé, mais on notera le "passage à l'ennemi" de C. Bannes).

1956 :

A.07:03 : La FFC autorise en 1956 pour la première fois la publicité extra-sportive comme s'y est autorisé déjà l'ACBB avec "Helyett et Felix Potin". Dans la région, Andernos est le premier club à

emboiter le pas avec "Stella-Dewachter" (Rinco frères, F. Merino, R. Cruzin, F. Delort, G. Blanc). 

Au SAB, Marcel Verdeun propose l'association "cycles Verdeun et Marie Brizard...).

A.08/08 : aprés bien d'autres (JL. Luguet, C. Lapébie, R. Verdeun, J. Olivier...) A. Delort enlève le Premier Pas sur Piste.

1957 :

A.08/05 : une page se tourne (lentement), le SAB est encore champion de Guyenne, en vitesse-sociétés avec JC. Bale, C. Bannes et A. Nacq, pendant qu'en vitesse individuelle A. Nacq devance C. Bannes

1958 :

A.11/06 : le SAB est toujours champion de Guyenne de vitesse sociétés, mais avec JC Bale, R. Verdeun et Marcel Bannes, alors que Jacques Suire (BVC) est champion de France des cadets...sur route...

A.05/11 : la Guyenne (R. Verdeun, A. et F. Delort, G. Darnauguilhem, Castera, Nebut, JC. Bale et Marcel Bannes) est championne de France Olympique (sur piste) en battant la Champagne 3 à 1.

1959 :

A.12/06 : Jean-Claude Bale (au BVC !!!) est champion de Guyenne de vitesse sur piste

1960 :

A.27/04 : J.C. Bale est champion de France militaire de vitesse, pedant que Jacques Suire (BVC) gagne la Médaille et le Premier Pas sur Piste...

A.25/05 : le SAB toujours champion de Guyenne de vitesse-sociétés (Pontneau-Martinet-Desplat-R. Verdeun).

Portrait de groupe (avec une dame !) : Pontneau-Martinet-Desplat-R. Verdeun (les lauréats de gauche à droite), mais tous les autres aussi, soit la famille du SAB réunie sur la piste de Lescure et sous le magistère imposant de Marcel Verdeun (le premier à gauche).

A.22/11 : A l'inauguration du siège du S.A. Bordelais, Marcle Verdeun et Robert Dutein, médaillés du cyclisme. M. Lajugie, représentant M. J. Chaban-Delmas, "un grand club de Bordeaux, éducateur et producteur de champions".

1961 :

deux Sabistes en finale de la Médaille et c'est Adriano Dal Sie qui l'emporte largement devant Estebanez (cf; photos : Adriano Dal Sie)

1962:

A.01/02 : "Pepinière, pouponnière de cadets, école de discipline physique, morale et de cyclisme, tel est le Sport Athlètique Bordelais..."

" si, parmi les sociétés de Guyenne, il en est une qui s'impose plus particulièrement par l'esprit de formation morale et d'éducation sportive, qui est la base de celle de notre jeunesse, c'est bien le SAB"

A.01/08 : Jacques Suire (BVC) bat Trentin en finale du championnat de France de vitesse amateurs.

En 1966, les "pistards" du SAB (ici au vélodrome de Marans) sont encore une référence : Serge Lapébie (le fils de Guy) y retrouve son copain Dupuch.L'équipe est aussi constituée par Bouchonneau (au milieu) et Lescarret (le plus grand).

 

A partir de cette année, il est de moins en moins question du SAB : R. Verdeun, devenu "routier" s'arrête en 1963 et son père, Marcel (cf. plus haut) décède en 1969.

 

En 1967, le SAM (municipal) est encore champion d'Aquitaine de vitesse-sociétés avec Chalmé, Lacombe et Lagrange... le club est passé d'une référence bordelaise à une référence municipale..

 

 

. Nous attendons beaucoup d'éclaircissements de la part d'un ex-sabiste (ayant comme Daniel Lacombe fréquenté l'Ecole Normale de Mérignac et ayant mis Lacombe,qui venait d'Agen, en contact avec Marcel Verdeun...), un "toujours actif", l'unique survivant d'une lignée commencée avec Ch. Bidon, continuée par R. Dutein, je veux citer Alain Douaud, celui qui maintient en vie l'information cycliste dans un journal "Sud-Ouest", semble-t-il, plus attiré par l'information sportive de type national plutôt que régionale... Je ne parle, ici, que du cyclisme et non pas du football...

A ce propos, comme il est plaisant de relever, qu'avant que le "spectacle du football n'avale l'anneau de ciment" (J. Ladoire, un autre "dinosaure"), le Loïc Chalmé qui a gagné le Premier Pas sur Piste, en 1966,  et qui est champion d'Aquitaine de vitesse indivduelle en 1967, avant de l'être avec le SAM par équipe, est, aussi, le père du footballeur professionnel, actuel défenseur latéral des Girondins de Bordeaux... 

 

P.S. Alain Douaud, qui a contacté René Lesbats, me confirme que la fin du SAB a commencé par une association avec le CAM (d'où l'appellation Sport Athlètique Municipal de Bordeaux), qui n'a bien fonctionné que du vivant de Marcel Verdeun (jusqu'en 1969). A la suite de quoi, au début des années 70, le CAM a repris son autonomie...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



27/11/2011
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