Michel GRAIN
9 avril 1966 : Tour des Flandres, 245 km. entre Gent et Merelbeke (1. Edouard Sels). Michel
Grain y prend la 16ème place derrière un certain Van Looy. La légende de cette photo issue de
"Miroir-Sprint" dit : " dur au mal, accrocheur, très rapide au sprint, (il) s'est détaché après le
Mur de Grammont".
Chauvigny, juin 2013.
En ce début de juin 2013, l’été ne semble toujours pas venir. Au sortir de l’autoroute qui nous a mené, en compagnie d’Adriano Dal Sie, jusqu’à Poitiers, nous retrouvons le sémillant Claude Perrotin, lequel va nous servir de guide.
Première surprise, Chauvigny est bien plus qu’une grosse bourgade paysanne. Cette commune du Centre-Ouest de la France est la quatrième agglomération de la région Poitou-Charentes après Poitiers, Châtellerault et Loudun. Nous sommes venus ici dans le département de la Vienne à la rencontre de Michel Grain.
A partir de la place centrale, Claude Perrotin se met à la recherche de notre homme. Il a repéré sur le parking la voiture de Michel et il connaît parfaitement ses habitudes. Cependant, il échoue du côté du buraliste qui héberge « La Française des Jeux » et, finalement, c’est dans un café appelé « l’Imprévu » que nous retrouvons Michel Grain pour l’arracher à sa studieuse analyse des partants du tiercé.
Les articles de presse que nous avons lus et relus ne lésinent pas à son sujet dans l’utilisation du mot « carcasse ». Et, il est vrai que dans le milieu cycliste des années 60, on avait tôt fait de remarquer le gabarit de Michel Grain comme celui d’Anatole Novak ou de Louis Rostollan. Gabarit ou carcasse ?
Nous montons maintenant vers la vieille ville de Chauvigny, patrimoine médiéval, juché sur un promontoire rocheux qui domine les vallées de la Vienne et du Talbat. C’est ici que Michel a sa maison…et son jardin. Ils sont aux dimensions de l’homme : escarpés voire fortifiés. Mais, Michel nous montre, fataliste, le magnifique cerisier assailli par les oiseaux et, plus déterminé, les fraisiers protégés par un filet. Il nous conduit au bord de son univers en pente et nous raconte les brouettées qu’il a fallu charrier.
L’homme est donc en harmonie avec le lieu. La pierre de Chauvigny est réputée pour sa dureté et sa résistance. Introduite au XIXème siècle, la céramique a fait de la porcelaine l’industrie de Chauvigny. Michel est émailleur de formation.
Le petit footballeur à la jambe cassée :
En 1956, les frères Grain, Jean-Claude et Michel, jouent dans l’équipe de football cadet de Dissay. Cette année-là, Michel gagne le concours du jeune footballeur pour la Vienne et il rate de peu la place pour la finale nationale (à Boivre, il se classe 4ème du concours régional et seuls les trois premiers sont qualifiées…). Puis, Michel, qui joue avant-centre, est fauché dans son élan par un gardien adverse « peu délicat » : « … j’avais un énorme hématome », et Michel nous montre le mollet toujours marqué malgré dix-sept années de cyclisme intensif. « Il a fallu que je fasse de la rééducation… ». Alors, le médecin lui a recommandé la pratique du vélo. Quelques années plus tard, le journal peut publier un article avec le titre suivant : « Cycliste par hasard ». Et ceci n’est peut-être pas tout à fait faux, car un autre article de journal, en 1971, annonce : « Michel Grain remise son vélo pour devenir… gardien de buts ! » Et l’on apprend que Michel, à 29 ans, a décidé de raccrocher et de revenir à ses premières amours : le football : « Ce soir, il joue dans les buts de l’équipe d’Honneur de Chauvigny face au « nationaux » du Stade Poitevin, dans un match amical… »
Aujourd’hui, avec un petit sourire modeste, Michel me fait remarquer qu’il a été champion de la Vienne : en football, en cyclisme et en pétanque (2011-12, FFPJP)
« Mon père était légionnaire »
Michel Grain est né le 6 octobre 1942 à St. Georges-les-Baillargeaux, dans la Vienne. Mais, ce sont les hasards de l’exode qui en ont fait un Poitevin, sinon un Chauvinois, sa famille ayant dû quitter la région parisienne. La figure du père est toujours bien présente et cela s’explique : un père qui a fait 5 ans de Légion, qui « savait tout faire » et qui, à Chauvigny, exerçait le dur métier de carrier. Un père décoré par le Président des Etats-Unis, pour avoir sauvé trois soldats américains. Ces soldats que Michel voyait passer devant chez lui tous les soirs. Et, Michel a vu aussi ces pelouses vertes semées de croix blanches. Michel est américanophile, ce que ne lui reproche pas son ami Perrotin, gaulliste convaincu.
Au début des années 60, la rapide ascension d’un jeune cycliste amateur dans la Vienne et le Poitou :
Le vélo, outil de rééducation, est vite devenu l’instrument d’une nouvelle aventure sportive. En 1959, les frères Grain s’inscrivent au VC Chatellerault. Pour Michel, c’est l’année du « Dunlop ». A Loudun, le 5 avril, il reçoit son premier bouquet pour l’éliminatoire départementale. A Saint Gilles Croix, pour la régionale, il est battu par le Rochelais Pilon. La finale nationale à Nancy est remportée par Lemeteyer qui sera plus tard son équipier chez les pros, Michel est classé 6ème ex-aequo. Au cours de cette première saison, Michel gagne 6 fois : Loudun (PPD), Pont de Ruan, les Roches-Prémarie, la Bussière, Oyré, Haims. ,
dans les "3 et 4", un jeune qui gagne facilement au point de déchausser son cale-pied en passant la
ligne d'arrivée….
1960 : trop jeune pour monter en 2ème catégorie, Michel Grain a déjà obtenu 5 victoires début mai : le Prix des jeunes et d’ouverture à Châtellerault, le Prix d’ouverture à La Chapelle-Tireuil, le Prix Poly à St. Savin, à Pont Ruan, le Prix du Val de la Clouère.
Le 1er mai, il gagne le Prix de la Fauvette à Châtellerault devant Amirault et son frère Jean-Claude. Le 22 mai, au Prix de Montamisé, il se classe 6ème d’une course gagnée par Gabard et, le lendemain, à Montmoreau, il lève le bras trop tôt et se fait sauter sur la ligne par Delfau d’Angoulême. Suivent alors : 1er à Lencontre (devant J.C. Grain) et, aussi, à Targé , puis à Port de Piles et à Poitiers dans le prélude au Prix des Castors.
Le 13 juin à Châtellerault lors du Prix des vêtements Bernard, Michel chute dans la descente de la Trocherie dans un virage particulièrement difficile, il reste plusieurs minutes dans le coma, est transporté à l’hôpital, mais il regagne son domicile dans la soirée.
Une semaine plus tard, il remporte le Px. de la route de Mirebeau à Loudun (encore devant son frère) puis à Bignoux et, le 3 juillet, lors du Px. Faucher à Chanteloup, c’est « un nouveau succès familial » : 1. Michel 2. Jean-Claude .
le journal dit : "un nouveau succès familial", nulle part ailleurs le 1er et le 2ème n'ont été aussi près l'un de l'autre : Michel et Jean-Claude Grain.
Le 17 juillet, au Gd. Px. de Nanteuil, il subit la loi de Largeau (UVP), non sans avoir chassé 65 km après une crevaison au km. 20.
Le 31 juillet, au Prix des Roches-Prémarie, la photo qui accompagne l’article de Delavault porte le titre : « Encore une pour Michel Grain », lequel court sur « cycles Dilecta , agent Petitpied à La Chapelle-Vivien ».
" encore une pour Michel Grain" titre encore le journal et il pleuvait sur Les Roches-Prémaries ce jour-là…
Le 14 août : à Chauvigny-St. Pierre les Eglises, le vainqueur Michel Grain reçoit le bouquet des mains d’une certaine demoiselle, Gisèle Benoist, future Madame Grain.
… et si c'était un bouquet pour la vie ..? Michel Grain et Gisèle Benoist
Le lendemain à Jardres, « à l’issue d’une explication serrée, C. Gabard est vainqueur devant M. Grain (1/2 lg.), révélation de l’épreuve et 1er des 3 et 4.
Au VC Châtellerault, il y a le chef de file, Claude Gabard, "l'indé", et, aussi, un jeune qui "monte" et qui tient tête dans le sprint : Michel Grain, ici, 2ème et 1er des "3 et 4'".
Le 16 août, à Fontaine-Chalandray, Michel, bientôt 18 ans signe son 16ème succés devant les Saintais : Lebeau et Chuche. Son frère Jean-Claude vient de partir au service militaire dans la région de Meknès.
D’autres victoires s’ajoutent encore : Migné-Auxances (le 21), le Gd. Px. de l’Abattoir de Châtellerault (le 4/9), Brizambourg (le 25/9). Le 12 septembre, aux Gours, Michel est battu par Christian Paillier (UCAPA). Mais, le 25 à St. Claud, il remporte l’omnium des Espoirs et, le 2 octobre, « Michel Grain enlève très brillamment le Circuit de la vallée de la Creuse ».
Qualifié d’« espoir n°1 du cyclisme régional », Michel est reçu en compagnie de Claude Colette, C. Gabard, J. Currit et de la reine départementale du cyclisme Annick Barillet dans les locaux de « Centre Presse ».
Total = 22 victoires…
1961 : Dès le début de saison, il apparaît pour le journal « Centre Presse » qu’au VC Châtellerault Michel Grain pourrait devenir le dauphin de Claude Gabard. Le VCC, club fondé en 1917, a connu la gloire avec les frères Georget (Emile, vainqueur de Bordeaux-Paris en 1910 et 1912 et Léon, plusieurs fois vainqueur du Bol d’or). Organisateur du circuit de la Vienne, le club compte 50 coureurs, dont le chef de file est Claude Gabard.
Le 3 avril : Gand Prix du café du Progrès : 1. C. Gabard, 126 km en 3h 31’ 2. Perdreau (Loches) m.t. 3. M. Grain m.t.
Auparavant, M. Grain a gagné à St. Sauveur, Targé, s’est classé 6ème à Laperrière (19 mars, 1.J. Danguillaume 2. Tymen) et 3ème à Buzançais (26 mars, 1. J. Danguillaume 2. Beaufrère…4. Tymen).
Le 22 avril à La Villedière, Michel est encore 2ème derrière Gabard, mais devant J.Currit.
-le 1er mai au Prix du muguet de Pleumartin : 1. J. Danguillaume 2. Jeugnet 3. Gabard 4. M. Grain et , le lendemain, à Salles-Lavauguyon, il se classe 3ème d’une course gagnée par Folch (P. Marchoise) 2. Réjasse (CRCL) mais devant un certain Mazeaud (CCLindois)
-11 mai : 2ème à St. Savin derrière Augé (P.St. Florent)
-14 mai : 3ème à Auxances (1.J. Currit)
- 29 mai, 6ème à Saumur (1. Perdreau)
- 4 juin, 5ème à Thouars (1. C. Gabard)
- 5 juin, 3ème à Coulgens (1. Jugie)
- 11 juin, 2ème à La Roche-Posay (1. Gabard)
- 12 juin, 7ème du circuit du « Populaire » à Châteauroux (1. Mazeaud)
- au Tour des Charentes, il finit 23ème (1er : Dory) après avoir enlevé la dernière étape
- 25 juin, St. Florent, champion du Poitou sur route amateur (2ème Maurice Laforest à une roue)
- 3 juillet, à Nieul-l’Espoir, « M. Grain étrenne brillamment sontitre de champion du Poitou » (2. G. Genet 3. M. Currit)
- 10 juillet, 5ème à St. Pezet (1. Flochlay 2. Lebaube)
- 1er juillet, 1er à Poeleq-Kerhuon
- au championnat de France à Pau en compagnie de Gabard et Currit
- 30 juillet : 2ème à Morton (1. A. Lelli)
- 7 août : 2ème à Lussac-les-Eglises (1. J. Danguillaume…3. Gabard)
Lussac-les-Eglises : 1, 3 et 2, soit trois âges et trois grandes figures du cyclisme en centre-ouest :
Jean Danguillaume - Claude Gabard - Michel Grain.
- 15 août : 2ème à Jardres (1. Jeugnet)
- 17 août : 5ème à Grand-Bourg (1. Manzano 2. Epaud 3. Bertrand 4. Beaufrère)
- 20 août : 1er à Loudun (2. Gabard,… pour la 1ère fois !)
- 21 août : Vayres-les-Roses : 1. M. Grain 2. C. Gabard à ¼ roue 3. Jugie 4. Gibanel
- 26 août :1er à Cenon/Vienne
- 27 août : 7ème à St. Même les Carrières (1. De Santi 2. Gabard 3. Bonnecaze 4. Delaunay 5. Verdeun 6. Vallée…7. Latour)
- 3 sept. : 3ème à Ligugé (1. G. Thomas 2. Barjolin)
- 4 sept. : 1er à St. Mathieu (2. Peter 3. Moussard)
- 12 sept. : 4ème à Cercoux (1. Vallée)
- 17 sept. : 3ème à Aixe /Vienne
soit 9 victoires et 23 fois dans les 10 premiers.
1962 :
- 18 mars : 4ème à Vendôme (1. Le Hir)
- 25 mars : 4ème à Douces (1. J. Danguillaume)
- 1er avril : 2ème à Châtellerault, Prix d’ouverture et du café du Progrès (1. C. Gabard)
-7 avril : 2ème à Châteauroux (1. C. Paillier)
- 15 avril : 4ème à Buzançais (1. Tymen)
- 22 avril : 1er à La Trimouille, Px. de la Grande Mothe (2. J. Currit)
- 23 avril : 2ème à Argenton-Château (1. Rolland)
-1er mai : 2ème à St. Cyprien-les-Sables (1. Tymen)
- 7 mai : 1er à Salles-Lavauguyon
- 8 mai : 1er à Agris (2. Delaunay)
- 13 mai : 3ème à Thouars (1. J. Danguillaume 2. Vallée)
- 14 mai : 8ème à Saumur (1. Y. Gougault)
- du 18 au 26 mai : Route de France : - étape 1 : 19ème, ét. 3 : 23ème, ét. 4 : 19ème, ét. 5 : 13ème, ét.6 : 4ème, ét. 7 : 1er à Altkirch+8ème du clm., étape 8 : 1er à Valentigney, étape 9 : 3ème.
Au classement général final : 1. Crinnion 2. Grain … 4. Aimar…
Les commentaires fleurissent : « c’est du bon grain, de l’excellent grain qui lèvera » (J. Leulliot), « la révèlation intégrale de la Route… », « ce garçon de la Vienne est arrivé seul, avec son vélo et sa valise… », « garçon solide, carcasse bien charpentée… » , « à 19 ans et demi, il est vrai, Michel Grain n’avait pas encore eu beaucoup de temps pour se fabriquer un long passé ». C’était sa première grande course par étapes.
Premières conséquences : R. Oubron le retient en compagnie de P. Matignon pour le Tour de l’Avenir. R. Bidault, vieux routier ami de Raymond Louviot, l’oriente vers les cycles Gitane et le maillot du VC 12ème, dans la perspective du service militaire.
La presse annonce « la fin d’un règne (et) le commencement d’un autre »… M. Grain, jeune coureur encore perfectible est complet : aussi bon grimpeur que sprinteur, « peut-être notre second Colette » (Centre Presse).
Claude Colette, ici au micro de Jean Tamain, vainqueur du Grand Prix d'Uzerche , le 19 août 1959
(2. R. Pallu 3. P. Ruby).
Les courses régionales reprennent :
- St. Savin : 3ème (1. Andrault), Px. des vêtements Bernard à Châtellerault : 1er devant Lelli, J. Currit, Genet, Perrotin. Il termine 33ème du Tour de Charente (1. Delaunay 2. Ricou 3. Vallée), « victime d’un marquage étroit », mais ayant rendu « à Ricou la monnaie de sa pièce » en s’adjugant deux demi-étapes à Cognac et à Angoulême.
- 1er à Champagne-St.Hilaire (2. Matignon 3. Duclaud 4. Gabard 5. Moussard)
- à Royan, pour le championnat du Poitou amateurs : 3ème d’un sprint lancé de très loin sur le boulevard Garnier (1. Bodin 2. Durand)
- 4ème à Chambon /Voueije (1. Geneste 2. Rascagnères 3. Kremansky)
- 1er à Ambazac (2. Andrault 3. Perrotin)
- 4ème à Lignon (1. Denson 2.Magnien 3. Perrotin)
- 1er à Lussac-les-Eglises (2. Gabard à ½ toue 3. Jeugnet)
- 2ème à Javerlhac (1. Delaunay… 3. Vallée 4. Perrotin)
Présélectionné pour les Championnats du Monde amateurs sur route, mais écarté du Tour de l’Avenir, il gagne le 13 ème Tour des 12 cantons à Luxembourg devant Lucien Aimar (5. Den Hartog…11. J. Schleck). Robert Oubron emmène Aimar et Grain, avec Martin, Brux et Bazire, au championnat du monde en Italie (lac de Garde, le 1er septembre). L’épreuve et le titre sont remportés par l’Italien Bongioni devant Ritter et Den Hartog. Michel se classe 17ème et deuxième Français (Bazire, 5ème).
Robert Oubron (à gauche) avec son Equipe de France pour les championnats du monde amateurs,
en 1962 : Aimar - Martin - Bazire - Grain - Brux (de gauche à droite).
La fin de saison le voit 2ème à Thenay (1. Andrault) et 3ème à Loudun (1. Andrault 2. Favreau).
Soit 14 victoires, 2ème de la Route de France et sélectionné pour les championnats du monde.
1963 :
- 31 mars : Grand Prix d’ouverture du VC Châtellerault : 1. Grain 2. Tymen 3. Gabard
- 14 avril : Pouzaugue : 1. M. Grain (VC 12) 2. Jousset 3. Auger
- 19-21 avril : 9ème Tour du Loir-et-Cher, 2ème de la 3ème étape
- 27/28 avril : Tour de l’Anjou : 8ème (1. Bingelli 2. Vera 3. Meysenq)
- 1er mai : St. Cyprien, G. Px. Brandt : 1er (2. Bilbao 3. Dal Sie 4. Coulomb 5. Gonzalès)
- XVème Tour d’Eure-et-Loir : étape 1 : 1er à Dreux, étape 2 : 4ème avec le VC12 (1. ACBB), étape 3 : 2ème (1. Errandonea), au classement général : 1. Bazire 2. Errandonea 3. Magnien 4. Grain.
- 8 mai : G. Px. de l’Economique : étape 1 à Lorient : 3ème (1. Salmon), étape 2 : à Perros-Guirec : 15ème (1. Delisle), étape 3 à St. Sevan : 1er (2. Brechet), étape 4 à St. Hilaire de Harcouët : 8ème (1. Delisle), étape 5 à Fougères (clm) : 5ème (1. Brechet), étape 6 à Rennes : 13ème (1. Lemeteyer) ; Au classement général : 1. Guibert 2. Le Pennec 3. Matignon… Grain 10ème et 1er au classement par points.
Et, la presse annonce : « Michel Grain professionnel en janvier prochain ».
- 13 mai : Saumur : 1. M. grain (VC12) (2. Jacquet 3. Champion)
- 18 mai : Montamisé : 2ème (1. J.C. Grain…3. Tymen …5. Dejouhannet (« magnifique doublé des frères Grain… »)
- 20 mai : Coulgens : 2ème (1. Vallée)
- 23 mai : crevaison au km. 85, dans Paris-Vendôme remporté par B. Sainz (Créteil)
- participe à la Route de France (3ème de la 5ème étape)
- 7-8-9/9 : 2ème des 3 jours du Loir-et-Cher (vainqueur de 2 étapes)
De 1959 à 1963, en 4 saisons passées chez les amateurs, Michel Grain s’élève très vite du niveau départemental au niveau international (victoire dans le Tour des 12 cantons à Luxembourg, participation au championnat de monde sur route amateurs à Salo (Italie). Dès 1962, en terminant 2ème de la Route de France gagnée par l’Irlandais Crinnion, il démontre ses aptitudes pour les courses par étapes. Passé par le Bataillon de Joinville et le VC 12ème, il est assuré de passer « pro » en 1964 dans l ‘équipe « St. Raphaël-Geminiani ».
Désormais « PRO » : les « années ANQUETIL » :
L' équipe "Ford France- Gitane" pour "le Provençal" 1965 (Miroir du Cyclisme N°57) :
Aimar - Grain - Vuillemin - Rostollan - Anquetil - Novak - Lebaube - Thiélin.
Début janvier, Michel Grain est désormais « pro » dans l’équipe « St. Raphaël-Gitane-Dunlop » dirigée par R. Louviot et R. Geminiani. Il y a deux moments importants dans cette saison :
- le Tour d’Italie (du 16 mai au 7 juin)
- le championnat de France sur route à Châteaulin (le 23 août)
Lors du « Giro d’Italia », très éprouvant, Michel qui, avec Ignolin, Willy Altig, Eliott et Novak, a été choisi pour épauler Jacques Anquetil, étonne par sa robustesse et son courage. Il termine l’épreuve à la 48ème place, après s’être classé 8ème de la sixième étape, Parme-Vérone, gagnée par Bariviera. Anquetil gagne ce « Giro » devant I. Zilioli.
Sous le titre « Un Grain de bonne humeur », Jacques Périllat dans (ses) « carnets de route » écrit : « Ce garçon dispose d’une santé à toute épreuve, il ne rechigne pas devant l’effort, et se plait dans les courses par étapes. Certes, il a du caractère, beaucoup de caractère, mais celui-ci n’est pas mauvais. Le soir, à table, il anime la conversation, entretient la bonne humeur de ses réparties (…) Bref, il a fait la conquête de Jacques Anquetil, pourtant pointilleux dans le choix de ses équipiers (…). »
Cette bonne entrée dans le monde du cyclismeprofessionnel, va être quelque peu contrarié par « l’aventure » du championnat de France, disputé sur le circuit de Châteaulin. Le titre est enlevé par Jean Stablinski (pour la 4ème fois !) au terme d’une échappée de 4 coureurs : deux « Pelforth »(A. Foucher et G. Groussard) et deux « St. Raphaël »(Stablinski et Grain). Michel éprouve la déception de se classer 4ème. A « Centre Presse », il déclare : « franchement, si je n’avais pas été l’équipier de « Stab », je crois que je pouvais l’emporter au sprint… je n’étais pas mort… j’en avais encore sous les pédales (sic)… je poussais le 53x18 dans la côte et, pourtant, ce n’était pas du gâteau (re-sic) après 270 bornes… » Mais, « j’avais donné ma parole… »
Les 4 de l'échappée à Châteaulin : Jean Stablinski - Georges Groussard - André Foucher - Michel Grain.
La semaine qui suit, il dispute Paris-Luxembourg où il se classe…51ème. Sa fin saison prévue avec le Tour du Nord, Isbergues, Orchies, le Tour de Picardie, Paris-Tours et le Tour de Lombardie ne laisse la trace d’aucun résultat. Saison pourtant bien commencée – malgré l’abandon dans le Criterium National – :
- 21ème du circuit des 11 villes à Bruges
- 22ème de Bordeaux-Saintes
- 11ème du Tour de l’Hérault
- 29ème du Circuit du Provençal (8ème et 6ème de deux étapes)
- 12ème du G. Prix d’Eibar (3ème et deux fois 4ème)
- 1er des Boucles du Bas Limousin (2. Le Menn 3. Mazeaud)
- 4ème du criterium de Montmorillon (1. Le Menn 2. Cazala 3. Epaud)
- 6ème du Circuit de la Vienne (1. Maliepaard 2. Arzé 3. Nédelec)
- 3ème du criterium de Chef-Boutonne (1. Simpson 2. Brux)
- 6ème au général du Tour du Morbihan, 3ème de la 1ère étape , remporté par son coéquipier S. Eliott.
1965 : …commence par le camp d’entraînement de St. Aygulf, où Michel arrive avec déjà 2500 km. Malgré une chute lors d’une sortie, il se classe 2ème du Prix d’Antibes (1. Gutty…3. Cadiou).
Puis, il va courir en Belgique :
- 16ème aux Régions Flamandes (1. Baguet)
- 31ème de Gand-Wevelgem (1. Depauw)
A la fin du mois de mars, il se classe 9ème d’un Criterium National marqué par le duel : 1. Anquetil 2. Poulidor (12ème de l’étape en ligne, 4ème de la course de côte, 12ème du clm.). En suivant, il participe au « Circuit du Provençal » (=Tour du Sud-Est) gagné par Bahamontès. Au final, il est 23ème.
Forfait pour Paris-Roubaix, il est 5ème à La Trimouille (1. Marcarini 2. Dejouhannet), puis 5ème à Bourcefranc (1. De Roo 2. Bodin) et au Tour de l’Hérault, il se classe 9ème.
Vient alors la « Vuelta », du 29 avril au 16 mai. Sur les 18 étapes, Michel se classe successivement : 4-11-8-7-10-61-3-2-7-3-3-2-21. S’il n’est que 20ème au général, il termine 3ème du classement par points. Et, surtout, il s’est affronté à Van Looy dans les sprints (deux fois deuxième derrière lui à Lerida et à Bayonne). Michel le reconnaît : « il est imbattable, c’est un grand monsieur ».
Tour d'Espagne : "il est imbattable" dit Michel et, pourtant, il a bien essayé …. (R. Van Looy)
Parti sur la Vuelta avec 5 néo-pros sur 10 équipiers, Geminiani constate que « les jeunes se montrés supérieurs aux anciens » et, à propos de Grain, il ajoute : (c’est) « le grand routier-sprinter que j’avais deviné… un garçon très sérieux et appliqué… il réussira ».
Après cette nouvelle expérience réussie, Michel Grain prend part au « Dauphiné Libéré » (1565 km entre le 22 et le 29/5), placé encore une fois sous le duel Anquetil (1er) – Poulidor (2ème). Il termine 58ème au général et 3ème de l’étape Grenoble-St. Marcellin (1. Janssen 2. C. Preciozi).
Ensuite, Michel est engagé avec l’équipe « Ford France-Gitane-Dunlop » dans les 22 étapes du Tour de France. Un premier succès lors de la demi-étape du clm. par équipes à Liège gagnée par son équipe. Et, une déception aussi, lors de la 20ème étape, Lyon-Auxerre, échappé avec M. Wright, il rate la victoire d’étape. Au classement général du Tour (remporté par F. Gimondi), il est 83ème.
Entre temps, le 13 juin, il se classe 8ème des « Boucles de la Seine » et, le 17 juin, il gagne le Prix de Brigueil-le-Chantre devant JP. Paris et P. Beuffeuil.
A Pont-Réan, le 22 août, le dossard n° 21, Michel Grain ne figure pas parmi les 38 coureurs classés du championnat de France, dont il avait fait un de ses objectifs et qui revient à Henry Anglade, arbitre du duel Poulidor (2ème)-Anquetil (3ème).
1966 : Après le camp de St. Aygulf, Michel figure bien dans les épreuves du début de saison : St. Raphaël (6),Cannes (7), Aix-en-Provence (9). Puis, il est en Belgique dans Kuurne-Bruxelles-Kuurne et le « Het Volk » (41ème, 1. De Roo).
Retour vers la Méditerrannée : Nice-Turin, Milan-Turin et Milan-San Remo (33ème, 1. E. Merkcx). Il se classe 3ème à Loriol pour la ronde cycliste du camp Annibal (1. Anglade 2. Graczyk).
Au criterium National à Revel, il obtient les places suivantes : 4,9,15, soit 11ème au classement général (1. Poulidor 2. Pingeon ).
Revel, Criterium National : ça monte et on s'observe… (de g. à d.) : Pingeon, Delisle, Anglade, Grain
et Bellone.
Dans Bordeaux-Saintes, il est 6ème (1.Perurena 2. Delisle 3. Laforest).
Au Tour des Flandres, il se classe 16ème et premier Français (1. E. Sels). A la « Flèche Brabançonne » il est 8ème (1. Janssen).
Arrivée du Tour des Flandres : même pour la 14ème place, il y a sprint et quel sprint !
14. De Roo 15. Van Looy 16. Grain 17. Denson 18. Verbeeck…
Dans Paris-Camembert gagné par Letort devant Graczyk, il est 7ème. Et, pour Paris-Roubaix, il finit 15ème et 1er Français (1. Gimondi 2.Janssen). 37ème de Paris-Bruxelles, gagné aussi par F. Gimondi devant W. Plankaert.
Le 15 mai, il gagne le 36ème Circuit de la Vienne devant Letort et Bachelot.
Ne serait-ce qu'une fois dans sa carrière : au "Circuit de la Vienne" = 1er Michel Grain !
Puis, il enchaîne avec Bordeaux-Paris (entraîneur : Plaisance), où il finit 9ème les 557 km en 14h 57’ 07’’ (1. Janssen 2. J. Groussard).
Du 4 au 11 juin, il est au « Dauphiné Libéré », qu’il termine à la 29ème place (1. Poulidor 2. Echevarria).
Lors du Tour de France, Michel se classe 8ème du sprint royal sur la piste de Lescure, au terme de l’étape Royan-Bordeaux : 1. W. Plankaert 2. Karstens 3. Janssen 4. Van Looy 5. Sels 6 . De Roo 7. Reybroek.. !
"Fantastique", ce sprint ? Non, Royal ! comme cette couronne que se disputent Belges et
Hollandais, à Bordeaux, piste de Lescure. Petits enfants, regardez bien : le spectacle d'une
arrivée d'étape du Tour de France à Bordeaux, c'était çà !
Le lendemain, à Bayonne où Karstens prend sa revanche sur Plankaert, il est 6ème. Mais, aussi, 4ème à Revel (1. Altig) et 7ème à Rambouillet (1. Sels).
Au total, il est 66ème sur 82 coureurs classés de ce Tour remporté par son coéquipier et contemporain (1962-63 : Route de France Equipe de France et Bataillon de Joinville), Lucien Aimar.
Les perspectives de fin de saison : championnat de France et championnat du monde sont balayées par une chute au criterium de Cajarc (1. Suire).
1967 : Changement de maillot, mais pas changement d’équipe, seulement changement de sponsor. Un maillot orange portant la marque « BIC » succède à « Ford France-Hutchinson ».
Michel Grain, qui a stoppé plus tôt sa saison 66, n’a pas voulu « rester inactif pendant l’hiver » et il a pratiqué la culture physique au « Centre Athlétique Poitevin »en compagnie de Claude Perrotin et sous les conseils du Pr. Karolewicz. Il ne « s’est jamais préparé avec autant de sérieux » (L. Delavault).
Ses premiers objectifs sont le Tour de Sardaigne et Paris-Nice :
- du 27/2 au 5/3 : Tour de Sardaigne : 13ème (1. Armani)
- du 8/3 au 15/3 : Paris-Nice : 26ème (1. T. Simpson)
- Milan-San Remo : 40ème
- 26/3 : Criterium National à Rouen : 10ème (1. Anquetil 2. Poulidor)
- 27/3 : St. Claud (1. Karstens)
- du 4 au 8/4 : Tour de Belgique : 17ème (1. Preciozi)
- Tour des Flandres : 55ème
- 9/4 : Paris-Roubaix : 15ème après crevaison dans le final (1. Janssen 2. Van Looy)
- 16/4 : La Trimouille : 6ème (1. Janssen 2. Foucher)
Dans la presse, les avis vont bon train : « il doit bientôt récolter une victoire… », et Raymond Louviot s’étonne : « Je ne comprends pas comment il n’arrive point à remporter une course ! » et Geminiani : « ce gagneur qui ne gagne pas ». Pourtant, Michel a l ‘estime d’Anquetil et il est considéré comme « le coureur qui n’abandonne pas ». Dans « l’Equipe », Robert Silva croit savoir : « (il) télèphone ses coups… » et (il tire) « des braquets démesurés ».
"Midi Libre" 1967 : arrivée de la deuxième étape, Carcassonne-Vakras, qui décide du résultat final de l'épreuve : 1. Grain 2. Poulidor 3. Pingeon 4. Ginès Garcia.
Et, soudain, « La nouvelle république » peut titrer, le 11 juin 1967, « Michel Grain autoritaire vainqueur du Midi Libre devant Pingeon et Poulidor ». Après avoir enlevé la deuxième étape (Carcassonne-Valras), Michel et ses équipiers ont pu conserver le maillot « sang et or » et Emile Besson conclue : » Pingeon deuxième et Poulidor troisième, c’est dans l’ordre des choses ». Michel, quant à lui, avoue : « il y a 4 ans que j’attendais ce maillot ». Il est reçu avec Madame et leur fillette à « Centre Presse » qui a écrit : « à 26 ans, une nouvelle carrière s’ouvre devant lui ».
Michel Grain, reçu avec femme et enfant, à "Centre Presse".
Et, dimanche, dans les « Boucles de la Seine », il prépare « un gros coup ». De fait, il se classe 3ème de cette course gagnée par son coéquipier Novak, échappé en compagnie de Zimmermann.
Pour le Tour de France 1967, qui renoue avec les équipes nationales aux dépends des équipes de marque, M. Grain va courir son troisième « Tour » au sein de l’équipe des « Coqs » dirigée par Geminiani. Une équipe de « francs-tireurs » composée avec lui de : Anglade-Bayssière-Cadiou-Dumont-G.Groussard-Lebaube-Mastrotto et Theillière.
3ème à Caen lors de la deuxième étape (1. Van Este 2. Aranzabal), la presse s’interroge à nouveau : « va-t-il en « décrocher » une ? » L’occasion lui vient lors de l’étape Bordeaux-Limoges (217 km), mais « Stablinski lui souffle la victoire dont il rêvait ». Au terme de 200 km d’échappée, il récolte une deuxième place et laisse tomber : « c’est quand même un métier de dingue… »
Au final, il termine 39ème de ce Tour gagné par R. Pingeon.
Dans le dernier « Bol d’or des Monédières » (celui de la première vie, celle de Jean Ségurel), qui sourit (enfin) à Raymond Poulidor, il se classe 6ème devant Riotte et Perrotin.
Le 17 août, à Felletin, pour un championnat de France, dont le vainqueur est aujourd’hui désigné par la lettre « X » il est, quant à lui, classé 7ème.
1968 :
Malgré son abandon dans le Criterium National (Les Essarts, 24 mai), Michel Grain est présent :
- dans Paris-Nice : 35ème
- dans Paris-Roubaix : 15ème
- au Grand Prix d’Eibar : 29 ème (5ème et 10ème d’étapes)
- à la Vuelta a Espana : 37ème (5ème de la 2ème étape)
Cependant, une mauvaise chute dans la dernière étape du Tour d’Espagne le contraint à trois semaines sans vélo.
Néanmoins, il participe au Tour de France (1. Janssen), « un des Tours les plus insipides et monotones de son histoire » (selon M. Crépel, dans « mémoire du cyclisme). Retenu dans l’équipe de France « B », en compagnie de : Aimar-Bellone-Bolley-Chappe-Ducasse-Etter-Grosskost-JM. Leblanc et Lemeteyer, il termine à la 37 ème place. Dans la 20ème étape Sallanches-Besançon (242,5 km), échappé avec l’Espagnol Gonzalès et le Belge Huysmans, il échoue une nouvelle fois à la deuxième place…
Michel à la poursuite d'une victoire d'étape dans le Tour de France : 3 fois deuxième..!
Dans les criteriums, il se classe 2ème à Oradour/Glane le 28/7, 3ème à Château-Chinon le 5/8 et 1er à Grand-Bourg le 17/8.
A la fin du mois d’août, du 22 au 25, il est dans Paris-Luxembourg. Puis, il est partant, le 8/9, avec son coéquipier Wolfshohl dans un Bordeaux-Paris qui ne compte que 4 coureurs classés (1. Bodart), pour 6 abandons, dont le sien.
1969 : BIC, c’est fini… (les années de Gribaldy)
Aujourd’hui, Michel règle l’affaire en peu de mots : au criterium de Château-Chinon 1968 - comme il arrive parfois – il y a eu « fâcherie » avec Jan Janssen. Rappelons le classement de ce criterium : 1. Barry Hoban 2. Michel Grain 3. Walter Godefroot… Or, en 1969, Maurice De Muer arrive comme directeur sportif (auparavant il était chez Pelforth-Sauvage-Lejeune avec J. Janssen). Cette année-là, aussi, le directeur sportif de ses débuts « pro », R. Louviot, décède dans un accident de voiture en se rendant aux « 4 jours de Dunkerque ».
Michel Grain trouve refuge dans l’équipe « Frimatic-Viva-Wolber-De Gribaldy », dirigée par Louis Caput. Mais, comme cela a déjà été dit ici (cf. C. Jourdan), c’était : « crève-la-faim »
Sur la Côte, pour le début de saison, il se classe deux fois 10ème, dans La Seyne-Aubagne et dans le Grand Prix de la Marseillaise. Il est aussi 10ème à Lagorce-Laguirande, course gagnée le 24 mars par l’Espagnol Galera. La veille, à Evreux, il a abandonné dans le Criterium National (1. Bellone).
En mai (du 25 au 31), au criterium du « Dauphiné Libéré », il porte le dossard 21 dans une équipe composée de : Grelin-Gutty-Harrison-Izier-Jourden-Lebaube-Matignon-C. et F. Rigon. Il termine l’épreuve 81ème à 56’56’’ et le 82ème s’appelle F. Balmanion.
En juin, il porte le n°1 au Midi-Libre (du 5/6 au 8/6) avec comme coéquipiers : Bodin-les frères Rigon-Harrison-Grelin-Jourden-Sanquer-Van Lancker-Matignon. Il termine 46ème d’une épreuve remportée par Luis Ocana et obtient deux bons résultats : - 2ème de l’étape Valras-Plage-Carcassonne (1. W. Boucquet)
- 5ème de l’étape Nîmes-Montpellier (1. E. De Vlaerminck)
Dans les criteriums :
- le 1er avril, à Castillonnés : 1. F. Campaner 2. J.P. Maho 3. M. Grain
- le 16 juin, à Valence/Baïse : 1. M. Grain 2. J.L. Bodin 3. J.C. Daunat
- le 30 juin, à Prat : 1. F. Maurice 2. A. Desvages 3. M. Grain
- le 6 juillet, à Pluvignier : 1. M. Grain 2. J.C. Daunat 3. B. Van der Linde
- le 14 juillet, à La Gacilly : 1. J. Anquetil 2. C. Grosskost 3. M. Grain
1970 : C’est la dernière année chez les « Pros » et, aussi, son dernier Tour de France.
L'équipe "Frimatic-De Gribaldy" pour le Tour 1970 : Agostinho - Delepine - Frey - Gautier - Ghisellini - Grain - Grelin - Izier - Vidament - Vifian.
Il est au départ avec le dossard 76. Lors de la 3ème étape (b) Angers-Rennes, il se classe 8ème d’une arrivée au sprint dominée par M. Basso devant W. Godefroot. Malheureusement, dans la 7ème étape : Valenciennes-Forest, gagnée par le futur vainqueur du Tour, Eddy Merckx, il est contraint à l’abandon.
Le 21 juin, il est bien présent au championnat de France sur route sur le circuit de Rennes-Pont Réan. Mais, il abandonne cette course, dont le titre ne sera pas attribué, Paul Gutty ayant été déclassé pour contrôle anti-dopage positif (2. Guimard).
Auparavant, on peut relever une 8ème place dans le circuit de la Vienne, gagné par Bernard Dupuch (Mercier). Fin juillet, il se classe encore 3ème du criterium de Sizun gagné par Marcarini devant G. Groussard.
« Sauf ex-Pros » :
Sur les deux années qui suivent (1971-1972), Michel Grain n’a pas voulu trop en parler. Des « années-galères » avec du bricolage de çi , de là, au sujet desquelles J.R. Renoux (« 50 ans de cyclisme en Poitou-Charentes, éd. La Tarentelle, 1990) évoque toujours à propos de Michel, la figure de Mandrin, celle de la légende du brigand héroïque.
Toutefois, il semble nécessaire d’évoquer le contexte, qui est celui de la réforme entreprise par R. Marillier, le nouveau D.T.N. du cyclisme français. Une réforme qui supprime la catégorie des « indépendants » et qui, en 1970-71, empêche un professionnel de redevenir « amateur » ; Une forme d’exclusion qui se matérialise alors dans l’annonce des courses par la formule : « sauf ex-pros ».
Or, deux ans plus tard, le règlement a changé ! et , Michel reprend une licence. « L’enfant du pays dont sait le brillant « retour » entre Vienne et Clain, dimanche après-midi » se classe 4ème du 2ème Tour de la Vienne en 1973, devant Thomazeau, Faugeroux, Gallopin, Lechatellier…
En mai 1974, il remporte au sprint Poitiers-La Rochelle (2. Thomazeau 3. Mainguenaud) et, dans la « Nouvelle république », son ami Claude Perrotin peut déclarer : « Michel Grain devient un exemple ». Et d’ajouter : « … il a retrouvé la forme à 33 ans et devient le « patron » du cyclisme régional. Il devient un exemple alors qu’il y a quelques années il était plutôt l’exemple de ce qu’il ne fallait pas faire. Le sport l’a peut-être sauvé. Et, Michel ne se prive pas alors pour expliquer : « Ce n’est pas en interdisant certaines courses aux « ex-pros » que l’on stimulera les jeunes… sous prétexte que je suis un « ex-pro », on m’interdit d’aller courir à l’étranger. Mais, quand les étrangers viennent en France, on est bien content que je sois là pour éviter que nos amateurs ne se fassent « arranger ».
Après un nouvel arrêt, il reprend le collier en 1991 à 49 ans en 3ème catégorie à l’Union Vélocipédique Poitevine et gagne le Prix de Gençay en 1992.
Le 25 mai 2013, à Nieul-l’Espoir, accueillis comme toujours par M. Beaujeannot, le maire, a eu lieu la 18ème édition d’une cyclosportive F.F.C., nommée « La Michel Grain », organisée par l’ACCAVC (Amicale des coureurs cyclistes et des anciens coureurs de la Vienne).
Michel, tel que nous croyons l'avoir aperçu : départ du Tour de France 2000, Poitiers, Futuroscope -
C'est un cru de Regnié-sur-Durette que Michel débouche, celui de Paul Cinquin (du "domaine des braves"), l'organisateur des retrouvailles annuelles des Anciens.
« Voyage, voyage… »
Emailleur de formation, coureur cycliste professionnel puis chauffeur routier (12 ans de convoi exceptionnel), enfin dirigeant d’une entreprise de recyclage bureautique, Michel Grain a épousé Gisèle Benoist en 1961. Ils ont été très vite les parents de deux petites filles, Marlène, aujourd’hui à Ste. Livrade, et Catherine, plus près à Poitiers.
De son jardin en pente, entre les boules et le tiercé, Michel a pris le temps de faire ses comptes. « Ni un donneur de leçon, ni un moraliste » (H. Brissot, Nelle Rép. Du 21/7/1999), c’est un « grand-père tranquille » qui prépare son prochain voyage. Après les USA, le Canada, le Mexique, la Russie, l’Algérie, le Maroc, Cuba, l’Afrique du Sud, la Turquie, le Sri Lanka… l’ancien chauffeur routier, le fils de légionnaire, le coureur du Tour de France et l’équipier de Jacques Anquetil veut aller voir « les camps de concentration ».
15h 30, sur le parking au centre de Chauvigny, nous allons quitter Michel Grain. Je lui montre sur mon portable une photo de Maurice Laforest, publiée ici, sur ce site. Michel n’a pas ses lunettes, mais il allonge un peu le bras. Il hoche la tête et je l’entends dire : « oh ! c’était un bon gars ».
« On me dit à présent que ces mots n’ont plus cours
Qu’il vaut mieux ne chanter que des chansons d’amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire
Et qu’il ne sert à rien de prendre une guitare »
Jean Tenenbaum dit Jean Ferrat,
« Nuit et Brouillard»,décembre 1963.
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