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LANUSSE-RECHOULET Charles (1896-1976)

 

                                              

 

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Charles  Lanusse n'avait pas les cuisses d'un Lucien Faucheux (champion de France de vitesse amateurs 1921), mais le sprinter savaits'infiltrer et, derrière son imposant guidon, il savait aussi écarter les coudes...

 

 

                        C’était un soir de critérium à Caudéran. Un soir d’été dans ces lieux où existait déjà, en 1893, l’un des plus beaux vélodromes d’Europe, le vélodrome du Parc. Ce critérium de Caudéran, dont la cheville ouvrière fut longtemps Robert Peyran, attirait en soirée quelques professionnels en activité et, aussi, quelques anciens champions, tels Guy Lapébie et André Darrigade.

Cette année-là, la ligne d’arrivée était tracée devant la mairie, derrière laquelle se trouve l’église. Dans les rues éclairées, il y avait un assez nombreux public et, au micro, le speaker – comme toujours – maintenait l’attention des spectateurs entre deux passages des coureurs. C’est ainsi que me vint aux oreilles cette information qui échappait alors à mes connaissances dans ce champ d’intérêt toujours en construction : en 1920, il y eut un Bordelais champion d’Europe, couronné justement sur le « vélodrome du Parc ». Il s’appelait Charles Lanusse. Et, l’homme au micro ne se privait pas de citer ses sources. Il tenait cela du prêtre de la paroisse, le père Vareille, qui était le petit-fils de Charles Lanusse.

                        Ensuite, dans le recueil tenu par Georges Belliard (archiviste de l’UCI) et nommé « le livre d’or du cyclisme girondin » (1934), je vérifiais qu’à la date du 25 juillet 1920, Charles Lanusse de Bordeaux (SCB) avait bien remporté le championnat d’Europe de vitesse amateurs devant Henri Bellivier (VC Levallois) et Albert Cantou (Mérignac, SAB).

Ayant rencontré l’abbé Christian Vareille à l’occasion d’une recherche menée à propos de Robert Hüe (« l’inventeur du Parc des Sports »), auquel il est apparenté par son arrière-grand-mère, l’abbé m’a fait connaître ce cahier qu’il a conservé et où sont rangés les principaux résultats du coureur, Charles Lanusse-Réchoulet, son grand-père.

 

 

            . la famille Lanusse-Réchoulet :

 

 

            Mais, Charles Lanusse-Réchoulet, qui commence à courir à 16 ans (en 1912) est le fils d’un coureur cycliste. Gaston, le père, maître de chais aux Chartrons, s’est fait remarquer – notamment sur le pont de Pierre – par son agilité à monocycle. C’est pour cette raison que Charles, dans notre recherche de résultats, est - au début – nommé « Lanusse jeune ».

 

 

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 Gaston Lanusse-Réchoulet et son étrange monocycle… sans selle.

 

 

 

Gaston tient ensuite un magasin de cycles sur les boulevards entre barrière de Pessac et barrière Saint-Genés. Il a cinq enfants, dont Charles et son frère Jules et trois filles : Betty, Lucienne et Andrée. Le nom de famille, Lanusse-Réchoulet, désigne une « allée plantée de frênes », dont l’origine serait la région de Mauvezin en Bigorre.

1914-1918 : le père, Gaston et ses deux fils, Charles et Jules sont mobilisés et envoyés dans la région de Verdun.

Au retour, le père fait apprendre à ses fils le métier de mécanicien. Les tricycles à moteur sont déjà répandus. C’est l’époque où l’on passe du vélo aux premières voitures, les « quadrillettes », comme la la 5 cv Peugeot entre 1921 et 1924.

 

            . les débuts (1912-1914) :

 

            En 1912, pour ses débuts Charles court plusieurs épreuves de vitesse sur piste et il se classe 4ème d’une course sur route entre Bordeaux et La Réole.

Dès 1913, sur le « vélodrome de la Côte d’Argent » (qui s’ouvre cette année-là le 30 mars à Talence-Suzon), il remporte plusieurs courses de vitesse.

Pour le « Grand Prix de la Charité "(en faveur des pauvres de Talence),  « Lanusse se détache dans la ligne droite et bat nettement ses concurrents » et il reçoit « une magnifique écharpe fournie par la maison « Williams ». A Vincennes ("la Cipale"), le 21-9-1913), il appartient à cette équipe du SAB qui remporte le Challenge National de vitesse (avec P. Pardiès et H. Bellivier).

 

 

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      " On est sérieux quand on a dix-sept ans"

 

 

 

 

 

             Confronté aux meilleurs, il échoue de justesse face à Fourgeau, champion de France, lequel « avec sa satanée habitude de vouloir gagner relevé fut bien prés de se faire battre par le Talençais (Lanusse) et dut s’employer à fond dans les derniers mètres pour éviter cet accident ». Le journal conclut que Lanusse « a bien l’étoffe d’un champion ».

            Lors d’un gala de demi-fond qui oppose Chazaud et Bariteau, le sociétaire de la « Pédale Talençaise » gagne la course d’encouragement puis le handicap. Plus tard, pour le « Prix de Talence » (vitesse sur 1000m), il se classe 3ème derrière : 1. Dumercq aîné (UCB) et 2. Rubio (CG). Ce dernier, coureur d’origine chilienne licencié aux « Cyclistes Girondins », remporte ensuite associé à Bariteau, le « Grand Prix de la Côte » (une américaine de 25 km) devant : 2. Bordes-Ulrich (RCB) et 3. Lanusse jeune-Tesnier (PT) en 39’ 47’’.

            La presse annonce le « Grand Prix de la République ».  C ‘est une épreuve réservée aux jeunes coureurs pour laquelle 30 engagements ont été reçus. Le journaliste relève quelques noms : « Lanusse, Robino, Lapoudge frères (Pédale Talençaise), Simbille (Nouvelles Galeries), Bariteau, Leclerc, Laporte, Poiverts… de l’UCB, Chambon, Jaulois, L’hom… du Moto-Velo Bèglais ; puis Castres, Brussac, Bonnel…etc ». Et, il risque un pronostic, lequel va à « Lanusse jeune de la Pédale Talençaise ». Et c’est pari gagné !

 

 

 

 

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 "vestige"… l'écharpe date de 1913

 

 

 

 

            Au début de la saison 1914, « Lanusse jeune (…) qui depuis longtemps attirait l’attention » devient champion de vitesse du sud-ouest devant un fort joli lot de sprinters ». Il a « couru en tête  (…) résistant dans la ligne à Apouey aîné ».

Toujours sur le « vélodrome de la Côte d’Argent », il bat Dumercq aîné en trois manches et s’affirme comme « la principale des jeunes révélations sur piste de la saison ».

            Au « vélodrome du Parc » à Caudéran, il remporte l’élimination du « Challenge d’honneur » et il s’incline d’une longueur devant Bellivier, alors champion de France. Déjà, il est allé à Paris, où il s’est classé 1er devant Parisiens et Nantais.

 

            Vient alors un autre temps, celui de la guerre de 1914-1918, dont – heureusement –Charles Lanusse émerge en 1919.

 

 

            . les années de maturité (1919-1925) :

 

            1919 : retour de guerre

 

            A son retour de guerre, Charles Lanusse, désormais âgé de 23 ans, retrouve le « vélodrome du Parc » et se classe plusieurs fois deuxième :

- 2ème derrière Etcheverry à ½ lg., 2ème derrière Lamaison à 1 roue, 2ème du Gd. Px. de Bordeaux derrière Fournous à 1 roue. Dans cette même réunion, il est encore 2ème en tandem derrière Fournous-Etcheverry et, plus tard, 2ème à l’américaine (avec Sergent) battu par Spears.

Ses seules victoires, il les obtient sur le vélodrome de Tonneins, en vitesse et en tandem.

 

            1920 : la grande année

 

            Commencée traditionnellement au vélodrome du Parc, la saison mène ensuite Charles Lanusse au « Vel d’Hiv », au Parc de Princes, au Stadium, à Angoulême, à Toulouse… C’est aussi l’année des championnats du monde et des Jeux Olympiques à Anvers, auxquels il va participer.

Le sommet de cette saison est incontestablement le titre de champion d’Europe acquis sur la piste du vélodrome du Parc, le 25 juillet. Mais, sur cette même piste, Charles Lanusse gagne aussi le Grand Prix de Bordeaux, devant Rohrbach (BVC) et C. Laborde (ASM). Une semaine plus tard, il échoue en finale devant l’Australien Spears dans la même épreuve ouverte aux étrangers.

 

 

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Charles Lanusse, vainqueur du Grand Prix de Bordeaux 1920.

 

 

  

            Au « Vél d’Hiv », il gagne un critérium interrégional de vitesse devant Louel (Tours), Billard (Lyon), Fournous (Tonneins) et Truchi (Nice).

            Au Parc des Princes, pour le championnat de France de vitesse amateurs, il est éliminé en demi-finale.

            Au « vélodrome du Parc », d’abord battu par Lamaison, il gagne le Grand Prix André Manderon, puis une américaine (100 km) avec Louis Luguet. Au Stadium, il gagne une épreuve de vitesse en trois manches devant Bellivier et Lamaison. Lamaison prend ensuite sa revanche, mais Charles est 2ème devant Dumercq. Puis, au « vélodrome du Parc » à nouveau, il bat Bellivier, le champion de France, d’une longueur en 12’’ 4/5. A Toulouse, il est battu par Caralp en finale, mais en tandem il gagne avec Desplantes devant Caralp-Laguarrigue.

            Aux championnats du monde de vitesse amateurs, à Anvers, il gagne son quart de finale (2. Carli (It.) 3. White (GB). En demi-finale, il se classe 2ème derrière Halpin  (Aust.).

Dans la presse, on peut lire : « Des nôtres, c’est Lanusse qui a été le plus brillant. Il a mis à l’ouvrage Halpin lui-même. Je vous garantis qu’il a fait une excellente impression ».

 

 

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la délégation française à Anvers en 1920.

 

 

            Pour les Jeux de la septième olympiade, toujours à Anvers,  il gagne sa série devant l’Anglais White. Mais, il est battu en ¼ de finale par H.T. Johnson (3. Swist). Johnson (34 ans), ancien champion du monde, considéré comme « l’as des amateurs britanniques et mondiaux », a connu ses meilleures années en 1911-1912 et il va s’effacer devant le nouveau champion du monde, le Hollandais Peeters. Charles Lanusse, qui a gagné les repêchages devant Bosswell, Perrin et Bellivier, s’incline en demi-finale devant ce Hollandais, Peeters qui devient champion olympique.

 

                        . 1921 : l’année de la « suspension »

 

                        2ème en vitesse au Parc derrière Rohrbach, Ch. Lanusse se rend à Angoulême à Pâques (chute en demi-finale de la vitesse) et à la Pentecôte (3 fois deuxième en vitesse derrière Didier et Rohrbach et en tandem, aussi). Pourtant, en tandem, il établit le record du tour de la piste du Parc à Caudéran, soit 333,33m en 20’’1/5.

 

 

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Le tandem recordman du tour de piste au vélodrome du Parc .        

 

            « L’incident » survient au vélodrome du Stadium (Talence-Suzon) : dans l’épreuve de tandem remportée par Apouey-Massal, il est déclassé. A

la suite de quels incidents ? (son petit-fils mime une scène où Charles Lanusse, furieux de la décision des commissaires, soulève et renverse leur table), toujours est -il que dans un article intitulé : « Requalification », le journaliste qui signe René Herbert écrit : « Je veux joindre ma faible voix à celle de Maurice Martin pour le plaidoyer en faveur de l’impulsif Lanusse, dont on s’occupe à la commission des grâces de l’UVF (…) J’espère qu’on oubliera le geste d’énervement de cet excellent amateur et qu’il pourra à nouveau faire briller les couleurs de Bordeaux (…) nous n’avons déjà pas trop de sprinters ». Henri Bellivier ayant parlé de « laisser çà là »…

            En fait, la suspension infligée au coureur Charles Lanusse l’a été en date du 22-6-1921 et doit prendre fin à la date du 15-6-1922. D’autre part, en dehors des amendes infligées, l’UVF a demandé « le retrait de la qualité d’amateur » !

 

 

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 Quatre licences ayant appartenu à Charles Lanusse (1912-1919-1921-1924). Elles montrent le parcours dans une période "agitée" : Fédération cycliste du Sud-Ouest… Union Vélocipédique de France… Préparation militaire… Amateur… Senior Hors Catégorie...

 

 

 

 

                        . 1922 : le retour    

 

                        Battu en ¼ de finale du championnat de France de vitesse par Chardon, à Paris au Vél d’Hiv, Lanusse l’est aussi au vélodrome du Parc par Lamaison, puis par Fourgeau… avant d’être victime d’une chute lors d’une américaine disputée au Stadium en compagnie d’A. Cantou (65ème km). Il s’en suit deux mois d’arrêt.

            Mais, en septembre, Charles Lanusse est de retour. Il s’affirme à trois reprises face à son nouveau challenger, Marcel Verdeun et remporte le Grand Prix de Bordeaux : 1. Lanusse  2. Verdeun à ½ lg. 3. Loche, les 200 m en 12’’4/5. Après avoir salué sa « magistrale rentrée victorieuse », le journaliste avoue (avoir) « regretté les fâcheux démêlés de Lanusse avec les officiels puis sa douloureuse chute », qui l’ont tenu éloigné de la piste.

            S’il gagne encore au vélodrome du Parc (en vitesse, devant Fourgeau et Loche), « il le doit non seulement à sa pointe finale, mais aussi à la tactique  qu’adopta Loche pour défendre sa chance. Cependant, Loche prend sa revanche lors de la réunion organisée au profit de la retraite de Chadeau. Mais, dans l’américaine qu’il dispute en compagnie de Fuma, il s’impose devant Verdeun-Fourgeau et Loche-Beylac.

            Enfin, à Paris, au vélodrome Buffalo, il est battu en série par Spears et en repêchage par Rohrbach, ainsi qu’en tandem.

 

                        . 1923 : un 2ème Grand Prix de Bordeaux :

 

                        Sur la « magnifique piste du vélodrome du Parc, témoin pendant trente années de luttes épiques et dont la disparition sera commentée ces jours-ci par notre excellent collaborateur, M. Maurice Martin » (a lieu) « l’ultime réunion de ce vélodrome au cadre si agréable et au passé si glorieux » (La Petite Gironde).

 

 

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Image du Vélodrome du Parc à Caudéran (1893-1923), avec l'aimable autorisation de Francis Gonzalez ("Naissance des sports en Gironde", Le Festin 2011)

 

  

 

 

C’est Lanusse – sur bicyclette Faret – qui enlève le « Grand Prix de Bordeaux ». Le même Lanusse gagne aussi l’épreuve de tandem en compagnie de Loche :

 - Grand Prix de vitesse : 1. Lanusse  2. Fourgeau   3. Loche

 - épreuve de tandem : 1. Lanusse-Loche  2. C. Laborde-F. Dumercq  3. Pinaud-Lamaison

 - américaine : 1. Souchard-Leducq 2. à 1t. Fourgeau-Dumercq 3. Narcy frères 4. Lanusse- Bordes.

 

                        . 1924, désormais au Parc des Sports :

 

                        A Bordeaux, le cyclisme sur piste se court désormais sur la piste du Parc des Sports de Lescure dessinée par M.M. R. Hüe et C. Alfred-Duprat. Lors du Grand Prix d’ ouverture, en vitesse, Charles Lanusse échoue d’un pneu derrière Rohrbach, mais il se classe devant Fourgeau et Verdeun. En tandem, Lanusse-Loche gagnent devant Fourgeau-Geniés.

Ensuite à Angoulême, il échoue encore d’un pneu derrière Waillez, mais devant Lamaison et Fourgeau. Au Parc des Sports, pour une américaine de 50 km remportée par les Parisiens Wambst-Leducq, il prend – en compagnie de Larroque – la troisième place derrière Fourgeau-Dumercq.

C’est Fourgeau qui devient champion de Gironde devant Loche et Lamaison, lesquels enlèvent l’épreuve de tandem devant Dumercq-Laborde.

Le 25 mai, lors du Grand Prix de la République (vitesse) qui est remporté par le Hollandais Gerard Leene, Charles gagne sa série devant Humbolt et Devissoix. 2ème en ¼ de finale (1. Baron), il est aussi 2ème du repêchage derrière Texier.

            Au Parc des Princes, il est éliminé en série du championnat de France de vitesse.

Pour la Pentecôte, il y revient : 2ème en série derrière Schillés, il gagne le repêchage,  mais échoue en ½ finale derrière Kaufman et Michard.

            Le 22 juin, sur la piste du Parc des Sports, dans une épreuve constituée par 10 matchs à 2, il l’emporte devant Fourgeau, Loche et Geniés. Dans « La Petite Gironde », on peut lire :  « Nous tenons en Lanusse le champion régional (…) un léger mouvement de la tête à droite pour observer, au même instant, une détente foudroyante, Lanusse est en action , (…) le Sabiste résiste jusqu’à la fin à l’attaque de Fourgeau ».

Le duel avec Fourgeau tourne tantôt à l’avantage de l’un, puis de l’autre.

 

 

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Scène de départ d'une manche de vitesse à deux, au vélodrome du Parc des Sports, ouvert en 1924 et imaginé par Robert Hüe. 

 

 

 

            Lors d’un match « Paris-Bordeaux », le journal parle du « beau triomphe de Lanusse qui, très adroitement, a vaincu la redoutable coalition ». Résultat : 1. Lanusse  2. Texier à ½ lg. 3. Waillez  4. Verdeun, les 200m en 12’’2/5. Cette victoire déclenche une « ovation qui salu(e) la brillante rentrée de notre élégant sprinter ».

 

 

                        . 1925 : la dernière saison :

 

                        Au début de cette saison, Charles Lanusse (qui va vers ses 30 ans) commence sur la route :

 - Prix Paul Labat, épreuve de tandems sur le parcours St. André de Cubzac- Saint-Loubès –Beychac- les 4 Pavillons (2 fois), où il termine deuxième avec Loche derrière 1. Hourdebaigt-Cailley.

 - le « Brevet militaire » (50 km sur le parcours Le Couier-Camarsac-Tizac et retour) : 1. Verdeun 2. Lanusse à une roue 3. Barbe 4. Fourgeau 5. Loche 6. Dachary … 72 coureurs au départ, 37 arrivants.

            Puis, les épreuves sur piste reprennent au Parc des Sports : 2ème en vitesse (1. Waillez), mais 1er en tandem avec Loche devant Verdeun-Geniès, Dumercq frères, Fourgeau-Lamaison.

 

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       Tandem victorieux au Parc des Sports avec le maillot du Sport Athlétique Bordelais.

 

 

 

Le 14 avril, pour une américaine de 50 km., il est 2ème avec R. Reboul derrière Dumercq frères premiers, devant : 3. Verdeun-Geniès 4. Laborde-Laporte  5. Fourgeau-Loche 6. Lamaison-Larroque, soit un panel presque parfait des meilleurs pistards régionaux d’alors.

Pour le championnat de Gironde, il s’incline derrière Marcel Verdeun d’une demi-roue et Fourgeau est 3ème à une longueur. Un autre match de vitesse au Parc des Sports donne le classement suivant : 1. Verdeun 6 pts. 2. Lanusse 7 pts. 3. Fourgeau 9 pts. 4. Laborde 12 pts.

Le 17 mai, au Parc des Sports, les Belges sont là pour une américaine de 100 kms. Qui donne : 1.Lucien Louet-Beyel en 2h 37’ 18’’ 2. Lanusse-Ducos à ½ lg. 3. Reullens-Thys 4. Passerieu-Choury  5. Aerts-Deruyter…

Pour le Grand Prix de la République : 2ème en série derrière Leene, 2ème du repêchage derrière Rohrbach et, en finale : 1. Dachary  2. Lanusse  3. Benassac  4. Degraeve.

Au parc des Sports, après avoir remporté une course par addition de points (15 kms.), il gagne l’épreuve du tour de piste : 1. Lanusse 37’’1/5  2. Verdeun 38’’.

Le 28 juin a lieu le Grand Prix de Paris sur la piste municipale du bois de Vincennes. En vitesse « indépendants », il gagne sa série devant Reynal et, en ½ finale il s’incline devant Conder. Il est 2ème du handicap derrière le Suisse Kaufman. Mais, dans la course de primes, il chute à 20 m de l’arrivée. Le cahier porte la mention : « balançage de la part de Jousseaume ».

 

 

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 Dans le bois de Vincennes, à la Cipale, il y a du monde pour le Grand Prix de Paris et des concurrents pour cette course aux primes. Charles Lanusse

semble être le coureur avec le maillot blanc au dessus de la croix.

 

 

 

Le 4 juillet, pour la deuxième journée du Grand Prix de Bordeaux, il prend part à la poursuite par équipes dans une équipe du SAB composée de : Cantou-Hourdebaigt-Loche et Lanusse.

Au Parc des Sports, où une réunion est organisée au bénéfice de la veuve Bordier, a lieu un match à 4 en vitesse, dont le classement donne : 1. Verdeun 2. Lanusse 3. Lamaison 4. Fourgeau. Puis, au Parc des Sports toujours, deux manches de 15 kms. de course individuelle donnent cet autre classement : 1. F. Dumercq 12 pts. 2. Dubarry 9 pts. 3. Lanusse 8 pts. 4. Verdeun 7 pts. 5. Lamaison 6 pts. 6. Bordes 5 pts. 7. G. Dumercq 1 pt.

 

 

 

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Course derrière motos au Parc des Sports (demi-fond), dans le virage nord (au fond la silhouette du portail d'entrée  du Parc des Sports).

 

 

 

           Sur cette même piste, Charles Lanusse s’incline une fois encore devant Verdeun, puis il remporte une dernière course en tandem avec Larroque et, dans une course à l’italienne de 40 km les deux hommes se classent 2ème derrière Dubarry-Bordes.

Pour le Prix Octave Lapize, où sont confrontés sur la piste de Lescure Van Hevel, Oscar Egg et Rousseau, Charles Bidon dans « La Petite Gironde » constate qu’il s’est agi « d’une bien pâle résurrection des spectacles d’autrefois ». Des coureurs régionaux ont été invités pour cette compétition où l’entraînement est humain. Le journaliste écrit alors : « le tandem Lanusse-Larroque qui, de toutes les équipes entraînant les coureurs, sortit la tactique la plus fignolée, la plus subtile », sans laquelle « Rousseau, qu’elle tirait, était battu ».

 

 

                        . Epilogue :

 

 

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 Jeunes gens en terrasse et assemblée de cyclistes au siège de l'Union Vélocipèdique de France : Charles est le deuxième assis à gauche, Irène Saint-Pasteur (Mme C. Lanusse), la première assise à droite. Jules, le frère de Charles, le quatrième homme assis en partant de la droite.

 

 

 

 

                        En 1924, Charles  a épousé Irène Saint-Pasteur, fille de Léontine Saint-Pasteur, devenue la compagne de Robet Hüe et, bien sûr, rencontrée au vélodrome. Ils auront une fille, Jacqueline.

                        En 1928, Charles Lanusse-Réchoulet, qui ne court plus, devient vice-consul de l’UVF et intégre la commission « cyclotourisme et propagande », chère à Maurice Martin.

Il tient alors un garage avenue de la Côte d’Argent (devenue ensuite av. Maurice Martin), le « Garage du Parc des Sports » jusqu’en 1968, qui devient , dès 1928, le garage Citroën de la barrière d’Ornano. Auparavant, Charles avait monté une auto-école en 1926.

Les champions qui viennent courir sur la piste y laissent leur voiture. « Louison Bobet appelait mon grand-père « Charlot », raconte le père Vareille et, un jour, le petit Christian s’entendit poser la question : « Est-ce que tu voudras devenir coureur cycliste comme ton grand-père ? »

 

                        Charles-Lanusse est décédé le 14 février 1976.

 

 

 

                                    Palmarès succinct de Charles Lanusse

 

                                    . Grand Prix de la République, 1913

                                    . Champion du sud-ouest, 1914

                                    . Champion d’Europe de vitesse amateurs, 1920

                                    . Grand Prix de Bordeaux 1920-1922-1923

                                    . Membre de l’équipe de France de cyclisme sur piste :

                                        -  Championnats du monde, Anvers 1920

                                        -  Jeux Olympiques, Anvers 1920.

 

 

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Portrait de Charles publié dans "la Petite Gironde"

 

 

 

                        De 1912 à 1925, Charles Lanuss-Réchoulet déroule une carrière de coureur cycliste essentiellement sur la piste des vélodromes. Il fait partie de ces quelques « pistards » qui, à Bordeaux, ont connu les trois grands vélodromes : celui du Parc (1893-1923), celui de la Côte d’Argent, le Stadium à Talence-Suzon (1912-1922) et celui du Parc des Sports sur le domaine de Lescure (1923-1986).

La première guerre mondiale, qui l’accapare à 18 ans, va opérer une assez longue interruption alors qu’il commençait déjà à se poser comme la révélation de l’année 1914. Et, bien qu’il n’ait jamais été champion de France de vitesse amateurs comme ses contemporains  Bellivier et Luguet, l’histoire retient avant tout son titre de champion d’Europe, acquis en 1920.

Charles Lanusse a aussi fréquenté les pistes parisiennes : le Parc des Princes, le Vel’d’Hiv, la Piste municipale du bois de Vincennes, le vélodrome de Buffalo, et il a fait partie de l’équipe de France présente au championnat du monde et aux Jeux Olympiques, à Anvers en 1920.

Il s’inscrit ainsi dans une tradition de la piste bordelaise illustrée d’abord par Georges Cassignard (1873-1893), puis par Albert Tournié (champion de France indépendants en 1911 et 1913, mort en 1918) et, en 1925, sa dernière saison l’oppose à un dernier rival, Marcel Verdeun (1903-1969).



03/09/2017
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