Armand ARCHAMBAUD
« Armand, Marius, Manu »
Prénommé Armand à l’état-civil, longtemps il est inscrit parmi les engagés avec le prénom de Marius. Aujourd’hui, l’homme qui nous accueille dans son sous-sol, en pleine confrontation avec une valise de souvenirs constitués par des articles de presse, des dossards, des photos, des affiches et des programmes, répond à l’appel de « Manu ».
Dans une petite boîte en bois, il conserve précieusement trois carnets à spirale (« 55-63 »+ 64-66 »+ « 67-68 »), où sont inscrits – sans la moindre rature – courses, classements, incidents mécaniques, chutes et abandons. Où sont comptabilisés aussi les prix, les primes, les sommes et les gains.
le Coux, le vélo et la ferme
« Manu » est né le 29 janvier 1936 au Coux-et-Bigarroque, dans le Périgord noir, peu avant les cingles de la Dordogne. Il est le quatrième et dernier enfant (trois garçons et une fille) d’une famille honorable de cultivateurs. Quand il a 14 ans, en 1950, la vedette locale s’appelle Armand Darnauguilhem (1926-1967). Ce coureur qui gagne le Tour de la Dordogne en 1950, prend part la même année au Tour de France (qu’il abandonne lors de la 13ème étape Perpignan-Nîmes). Il porte alors le maillot des cycles « Terrot » et, après son mariage, il se fixe dans la région de Belvès. « Manu » Archambaud débute sur un vélo « Terrot » acheté d’occasion à Armand Darnauguilhem. Il devient un compagnon d’entraînement. Ils sont licenciés au même club, le Cyclo Club Belvésois. A 18 ans, Darnauguilhem l’emmène avec lui sur le « Bol d’Or des Monédières » au milieu des Geminiani, Bobet et autres Darrigade…
Cependant, le travail à la ferme s’oppose bientôt aux débuts d’une carrière de coureur cycliste et, malgré un début de crise avec l’autorité paternelle, « Manu » est dispensé des « coups de main » à donner pour les travaux agricoles pendant la saison cycliste. L’hiver, il s’embauche comme manœuvre ou maçon. Une famille amie, les Sartran, qui possèdent des chevaux et un abattoir, lui donne de la viande rouge, quand, à la ferme, on se nourrit le plus souvent avec de la charcuterie.
le 1er Pas Dunlop avec le copain Robert Jugie
Dans le journal local, à la rubrique « Meyrals », un résultat de football fait état du championnat de Dordogne de 2ème série ayant opposé le onze local à St. Vincent. Court, l’article se termine sur « une mention particulière à (son) jeune goal Archambaud ».
Mais, en 1953, « Marius » signe sa première licence FFC au C.C. Belvès avec son copain Robert Jugie. A Thiviers, lors de l’élimination départementale, au bout de 96 km et après les côtes de Jumilhac et de Lavaud, quatre coureurs se présentent pour disputer le sprint final :
1. Archambaud (Belvès) 2. Losmède (Ribérac) 3. Jugie (Belvès) 4. Davidon…
Au même moment, à Bourganeuf, un certain Poulidor (Pédale Marchoise) termine 6ème de l’éliminatoire départementale de la Creuse, gagnée par Grellot (R.C. Guéret).
Lors de la régionale, qui se dispute à Limoges, c’est Robert Jugie qui gagne et se qualifie pour la finale qui a lieu à Bordeaux. Malheureusement, « Marius » qui a crevé ne sera pas du voyage.
Lors de la saison 1954, M.Archambaud « totalise 7 premières places, 11 secondes, 4 de troisième, 9 de quatrième et 15 de cinquième ».
L’élan est pris, le journal salue « un espoir cycliste ».
du CC Belvès au VC Villefranche, les années d’avant le service
militaire (1955-56)
En 1955, à 19 ans, il prend part à 32 courses et abandonne une fois. Il connaît la victoire à St. Cyprien et il est 5 fois second et trois fois troisième. Avec Robert Jugie (vainqueur à Meyrals, St. Chamassy, Neuvic d’Ussel et Soursac) ils se mêlent aux « anciens » : Rioux, A. Dupré, les frères Pineau, Bisetto, Kervasse, Greletty, Barquero, Guisti…
Cette confrontation avec des coureurs « chevronnés » est un passage obligé, facilité à cette époque par la licence d’indépendant qui permet de courir avec les « pros 2. ». Comme la course au Coux-et-Bigarroque, où le local « Manu » est régulièrement présent de 1955 à 19§8 (cf. tableau). Mais, une seule fois vainqueur, « chez lui », en 1960.
« J’ai commencé à marcher en 1956 », dit aujourd’hui M. Archambaud. Et, il gagne à Lalinde, aux Eyzies, à St. Pompont, à Salignac, au Penne d’Agenais et à St. Remy/Lidoire.
Mieux encore, second du championnat individuel sur route du Limousin derrière Y. Gourd, il se classe 5ème du championnat de France des « indés » disputé à Monaco et gagné par A. Nowak (les 168 km en 4h 33’ 17’’, 2. R. Faure m.t., 3. Pallu m.t. , 4. G. Larru 4h 34’ 17’’, 5. M. Archambaud 4h 34’ 33’’).
Ce que confirment aussi quelques résultats, entre autres :
- 3ème à Trémolat (1. Dejouhannet 2. Ja. Bianco… 4. Dihars)
- 3ème à Bourganeuf (1. Walkowiak 2. J. Amigo… 4. A. Darnauguilhem)
- 3ème à Bellac (1. Ja. Bianco 2. Hebras)
- 5ème à Lavaleix-les- Mines (1. Buchonnet 2. Amigo 3. R. Poulidor 4. Ja. Bianco).
le service militaire en Franche-Comté (1958-59)
Passage obligé, passage douloureux pour certains appelés, le service militaire est marqué, dans les années 1950, par la guerre d’Algérie. Avec l’aide précieuse de Daniel Walryck, « Manu » évite le départ en Algérie et se trouve incorporé à la base aérienne de Luxeuil-les-Bains, en Haute-Saône. Il signe alors au club cycliste local sous les couleurs duquel il va « batailler » jusque dans les Vosges et le Jura contre les Francs-Comtois et les Lorrains. Ses adversaires s’appellent : Castel, Ostertag, Enderlen, Hocquaux, Chavy, Zuliani, Bulle, Legent…
En 1958, Marius Archambaud remporte le Grand Prix du Val-d’Ajole qui passe par le col du Peulet et se termine par un sprint entre deux Luxoviens, deux Romarimontains, deux Boivillots et un Nancéien. Le classement est le suivant : 1. M. Archambaud, 150 km 4h 14’ 30’’ 2. T. Nima à une roue 3. Hocquaux 4. Ostertag 5. Zuliani 6. Legent t.m.t. Sous le titre « Supériorité des Peugeot », le journal local présente « Manu » comme « un luxoien d’adoption… bon rouleur, très à l’aise dans les cols et pourvu d’une pointe de vitesse dont ses compagnons de fugue firent l’expérience ».
Le 6 juillet, il termine 3ème du championnat de Franche-Comté des indépendants derrière Hocquaux (1er) et Ostertag (2ème).
En 1959, après avoir honorablement participé, sous le maillot « Nancia-Gaessler », au Circuit des Mines (4 étapes), il remporte le Prix des montres Herma à Audincourt devant Ostertag, peu de temps après avoir participé à la nocturne des « Tour de France » à Belfort, en compagnie de Rivière, Baldini, Hassenforder, Geminiani, Bahamontès… Dans l’individuelle de 80 tours gagnée par Roger Rivière devant Hassenforder et Baldini, M. Archambaud prend la 5ème place derrière l’Anglais Brian Robinson.
les championnats et la course au titre
Ce premier résultat (5ème au championnat de France des « indés » en 1956) acquis à l’âge de 20 ans inaugure une série dans laquelle « Manu » Archambaud passe souvent de peu à côté du titre individuel, mais il se rattrape lors des championnats des sociétés sur route.
En 1963, à Confolens, il gagne le titre de champion du Limousin avec l’U.V. Limoges (avec Chabrier, Desplat, Henri Poulidor et Pradeau) devant le C.R.C. Limoges, le V.C. Chatellerault et l’U.V. Poitiers. Puis, en 1964, à Vourneuil-sous-Bois, c’est le titre de champion du Poitou, toujours avec l’U.V. Limoges (Archambaud-Besse-Desplat) devant le V.C. Saintes (Decoux-Lebeaud-Moussard). En 1961, alors que le titre va au C.C. Lindois de C. Mazeaud, « Manu » est encore second avec le C.C. Périgueux, comme il l’avait été en 1956 avec le V.C. Villefranche derrière le C.R.C. Limoges.
Lors des championnats individuels sur route, il est successivement :
- 3ème en 1957 (1. Dory)
- 3ème en 1958 (en Franche-Comté : 1. Hocquaux)
-13ème en 1960 (1. Réjasse)
- 4ème en 1961 (1. Dory)
- 2ème en 1962 (1. Tabanou)
En 1961, à Pau et en 1962, à St. Hilaire-du-Harcouët, il ne connaît pas la même réussite qu’à Monaco en 1956 et il se classe 27ème (1. Mazeaud) et 18ème (1. Baldasseroni).
les courses par étapes
La carrière de « Manu » en fait un « régional », classé « indépendant hors catégorie ». Mais, à rebours d’une réputation trop souvent colportée, qui fait du « régional » un coureur qui n’a « jamais voulu quitter sa région », M. Archambaud ne s’est pas contenté de collectionner les « Grands Prix des Fêtes » ou de prendre part à des critériums et des nocturnes avec les « pros ».
Dès 1957, il est retenu par Julien Moineau pour le 2ème Tour de Bretagne (1036 km du 9 au 14 avril), où il intégre une équipe du « Sud-ouest B » (maillot jaune, bande noire, dirigée par R. Lauga) avec C. Paillier, M. Gonzalès, J. Arné, C. Negroni, J. d’Agnolo, S. Chaumont et J. Toengi. Il y a donc une équipe du « Sud-ouest A » composée par Abadie-Cazala-Mastrotto-Alvarez-Sabathier-Cigano-Gandin-Deloche (maillot lie de vin, bande blanche). 180 coureurs sont au départ et la vainqueur final est J. Wasko (2. Lambolez… 5. Mastrotto). « Manu » se classe 18ème au final et il a figuré honorablement au cours des six étapes morcelées en demi-étapes, au point où Jean Leulliot le classe « parmi les espoirs ».
Cette même année, il se classe 24ème du Tour du Roussillon remporté par Bellia devant Mastrotto et Siniscalchi, au cours duquel les « Marseillais » (Bellia, Anastasi, Siniscalchi, Malengro) ont marqué étroitement la « terreur » (après la Route de France) : Raymond Mastrotto. « Manu » fait 7 lors de l’étape qui va de Font-Romeu à Amélie-les-Bains.
En 1959, M. Archambaud, qui est licencié à Luxeuil-les-Bains pendant son service militaire, participe au 4ème Circuit des Mines en 4 étapes. Parmi la centaine de participants, on relève les noms de : Castel, Kula, Ostertag, Tamburlini, Valdois, Zuliani… Il est 6ème de la dernière étape (Manieuvelles-Tacquegnieux, 185 km) gagnée par Krebs devant Chavy (Peugeot, Lons-le-Saunier), lequel est vainqueur final en 12h 25’ 16’’ , « Manu » est 16ème du général en 12h 37’ 21’’.
En 1960, la Xème Route de France (26/7 au 1/8), patronnée par le journal « Sud-Ouest », choisit notre région comme décor à son parcours, avec départ de La Rochelle et des demi-étapes : Soulac-Cap Ferret et La Hume-Mimizan, au cours desquelles « Manu » se classe successivement 9ème et 3ème (vainqueurs Arzé et Réaux). Julien Moineau, qui n’a droit qu’à six hommes par équipe, a choisi « que des hommes solides », mais aussi « 3 paires d’amis », soit : Bodin-Brux-Dalis-Ferreira-Archambaud et Jugie, qui remplace Poutou (« qui a eu peur de la limitation des développements… »). M. Archambaud est contraint à l’abandon lors de la 7ème étape par un furoncle « mal placé ».
En 1961, « Manu » est au 5ème Tour de l’Aude en 4 étapes. L’épreuve est gagnée par un jeune « pro » de 23 ans, Simon Le Borgne devant Henry Anglade. Archambaud se classe 23ème devant Louis Bergaud, Rascagnères et Dotto.
Cette même année, il est aussi présent au 3ème Tour du Loir-et-Cher en 3 étapes, où il se classe 5ème au général derrière : 1. JC. Lebaube 2. Primout 3. J. Danguillaume 4. Jacques Bianco et 5. ex-aequo : Archambaud et Goeury… « Manu » fait 5 à la 1ère étape gagnée par Tymen, puis 6 dans la troisième remportée par Lebaube.
En 1964, M. Archambaud court les « 8 jours de l’Ouest », qui vont de Rennes à Limoges en passant par Caen, Le Mans, Tours, Angers, Cholet, La Rochelle, dans une équipe composée de « Vallée-Jousset-Paillier-Gabard-A. Desplat et Archambaud ». 6ème à Cholet, « Manu » se classe 5ème de la dernière étape, St. Jean d’Angely-Limoges (210 km), au cours de laquelle R. Delisle réussit une échappée de 186 km ! Au classement général, ce sont les Espagnols qui l’emportent : 1. Diaz 1519 km en 36h 45’ 16’’ 2. Blanco 3. Garcia 4. Paris 5. Bidart. Archambaud est 21ème. Le journaliste du « Populaire du Centre » qui signe P. Jack, écrit : « Archambaud, coureur consciencieux… habitué des criteriums… quelque peu hésitant, il prit confiance quelques kilomètres avant La Rochelle … (mais) il dût lâcher la bonne échappée pour attendre son leader, Vallée ».
Fin 1966, engagé avec une sélection française sur le Tour de l’Ampurdan (« Vuelta ciclista al Ampurdan ») en six étapes (Figueras-Rosas-La Escala-Plaza de Aro-La Junquera-La Bissal), il y connaît l’un de ses plus grands succès. Au cours des six étapes, il gagne deux fois (La Escala et Plaza de Aro), puis il fait trois fois 3ème et une fois 5ème. Au classement général, il devance Mariano Carrasco (2ème) et de Andrès (3ème). La sélection française est composée par : JP. Arnaud, S. Bolley, P. Fages, M. Lescure, R. Meysenq et M. Archambaud.
les criteriums avec les « pros »
A 20 ans, M. Archambaud figure dans les critériums avec les « pros », où il se classe la plupart du temps dans les 10 premiers.
Dès 1956, il fait 5ème à Bourganeuf où le vainqueur est R. Walkowiak et 5ème à La Souterraine où gagne R. Desbats.
Un peu plus tard, en 1962, il est successivement :
- 3ème à Saussignac (1. Verdeun 2. Beuffeuil)
- 5ème à Beaumont-du-Périgord (1. A. Darrigade)
- 6ème à Valence/Baïse (1. F. Delort)
- 9ème à Felletin (1. Elliott) et à Neuvic/Isle (1. J. Wouters)
En 1963, il gagne à Saussignac devant Lesca et Ricou, deux grandes figures du cyclisme régional. Lors de la nocturne de Villeneuve/Lot, il remporte l’épreuve de vitesse devant J. Graczyk et A. Darrigade. Et, à Miramont-de-Guyenne, il est 3ème d’un sprint qui dit : « 1. André Darrigade 2. Michel Gonzalès 3. M. Archambaud 4.R. Batan… »
A Chef-Boutonne, où gagne Pino Cerami, il se classe 4ème et, à Limoges en nocturne, il est 6ème de la course remportée par Henry Anglade. Puis, 5ème à Brioude (1. G. Desmet), 6ème à Terrasson (1. R. Wolfshohl) et 8ème à Vayrac (1. S. Elliott).
A raison d’une vingtaine de critériums sur un peu plus de 100 courses par an, M. Archambaud est souvent invité à côtoyer les « pros » de l’époque : Anquetil et Aimar, Darrigade et Graczyk et, aussi, Janssen, Adorni ou Simpson.
Son champ d’action va de Trédion en Bretagne (9ème en 1964, 1.M. Gonzalès) à Champ-sur- Tarentaine dans le Cantal (9ème en 1968, 1. L. Aimar) ou Beaucaire dans le Gard (3ème en 1964, 1. Prat) ou Tarascon dans l’Ariège (6ème en 1966, 1. Bolley 2. Anquetil).
Il est bien présent dans ces grands criteriums des année 60 que sont :
- Barsac : 4ème en 1967 (1. Gonzalès 2. B. Guyot)
- Beaulac-Bernos : 7ème en 1964 (1. Pauwels)
- Brioude : 5ème en 1963 (1. Desmet 2. Marcellan 3. Beheyt 4. Graczyk)
- Felletin : 9ème en 1962 (1. Elliott 2. Janssen 3 . De Roo)
- Issoire : 10ème en 1965 (1. Sels 2. Janssen 3.Zilioli)
- La Bastide d’Armagnac : 7ème en 1963 (1. R. Altig 3. Gonzalès 3. Batan)
- La Trimouille : 5ème en 1964 (1. R. Poulidor)
- Oradour/Glane : 8ème en 1964 (1. Anquetil)
- Quillan : 7ème en 1966 (1. Poulidor 2. Aimar)
- Vayrac : 8ème en 1963 ‘1. Elliott 2. Poulidor)
- Vergt : 5ème en 1966 (1. Motta 2. Simpson)
Et, aussi, dans ces courses ouvertes aux pros et plus proches régionalement : Beaumont-du-Périgord, Lalinde (3ème en 64, 1.A. Darrigade 2.R. Darrigade), Le Buisson (4ème en 64, 1.Poulidor 2.Epaud 3.Graczyk), Neuvic/Isle (3ème en 61, 1. J. Sabathier), St. Alvère (6ème en 66, 1. Frigo 2. Simpson 3.Bellone), St. Aigulin, St. Laurent-des-Hommes, St. Thomas-de-Conac, Uza-les-Forges, Valence/Baïse (8ème en 60, 1. Salvador 2. Gil).
Son plus beau succès : le Prix de la Soierie à Charlieu en 1964. Une épreuve au palmarès de laquelle s’inscrivent les noms de L. Bobet, J. Forestier, R. Van Steenbergen, R. Rvière, A. Darrigade, L. Aimar… et qui figure « en bonne place dans le calendrier des critériums ». En septembre 1964, il n’y a que 30 partants autour du sélectionné pour les championnats du monde, Anatole Nowak. « Retrain et Archambaud réussissent à fausser compagnie au peloton à 11 tours de la fin ». Le classement final s’établit comme suit : 1. Archambaud 120 km en 2h 55’ 4’’ 2. Retrain à deux longueurs 3. Cieleska à 55’’ 4. Gonzalès 5 . Dejouhannet 6. Ducard 7. Sinsicalchi 8. Genet…
« Manu » gagne encore deux courses en la compagnie des professionnels :
- St. Céré, en 1964 : 2. Prat 3. Barrière 4. Brux 5. Ben Brahim
- Castillonnès, le 1er avril 1ç67 : 2. Villeneuve 3. Mazeaud 4. Trochut 5. Célerier 6. Daguerre
7. Izier 8. Zimmerman 9 Fedrigo 10. Ben Brahim.
les grandes courses régionales
Hors les critériums ou les épreuves ouvertes également aux « pros » de 2ème catégorie, « Manu » Archambaud, en tant qu’indépendant, prend part à des épreuves « régionales » souvent qualifiées de « toutes » (catégories). Certaines de ces courses, malgré l’absence des professionnels, rassemblent « l’élite du cyclisme indépendant et amateur ». La victoire, ici, devient une référence.
Dès la mi-août 1961, la victoire de « Manu » dans la nocturne de Villefranche de Périgord, sur le circuit des Remparts, acquise devant 2. M. Bodin 3. Mosello 4 Siniscalchi 5 . Ferreira,
classe son homme.
D’autres succès vont confirmer ce rang acquis, comme :
- 1962 : 1er à Cajarc (Lot), 2. Ben Brahim 3. Parailloux 4. Belotti
1er à Gramat (Lot), 2. Mosello 3. Bellocq 4. Grand
- 1963 : 1er à Rignac (Aveyron), 2. Mosello 3. St. Jean 4. Mazas 5. Prat
- 1964 : 1er à Caromb (Vaucluse), 2.Guimbard 3. Bolley 4. Ferri 5. Mottet
1er à St. Céré (Lot), 2. Prat 3. Barrière 4. Brux 5. Ben Brahim
- 1965 : 1er à Fleurance (Gers), 2. Carassay 3. Dupré 4. Gratton 5. Miro
1er à Tarbes (Htes-Pyrénées), 2. Milhas 3. Foucaud 4. Célerier 5. De Nadaï
- 1966 : 1er à l’Espalion (Aveyron), 2. Prat 3. Puech 4. Campagnaro 5. Ben Brahim
1er à Limongne (Lot), 2. Fages 3. Bolley 4. Celerier 5. Brux
- 1967 : 1er à Savènes (Tarn&Garonne), 2. Lescure 3. Gonzalès 4. Fava 5. Fages
1er à Béziers (Hérault) 2. Fava 3. Rodriguez
- 1968 : 1er à Montsalvy (Cantal), 2. Arnaud 3. Fages 4. Paré 5. Prat
Au-delà de sa Dordogne natale ou du Lot-et-Garonne, sa patrie d’adoption, ces succès attestent de l’activité victorieuse d’un coureur qui sort des limites départementales et régionales. Quand bien même quelques autres victoires « au pays » contribuent aussi à cette notoriété, comme :
- 1961 : 1er à Trémolat, 2. Delaunay 3. Vallée 4. De Santi 5. Deloche
- 1962 : 1er à Villefranche de Pd., 2. Dubois 3. Ben Brahim 4. Siniscalchi 5. Jugie
- 1963 : 1er à Limoges-J.Jaurès, 2. Gonzalès 3. Bertrand 4. Deloche 5. Folch
- 1964 : 1er à Siorac-en-Pd., 2. Barthelemy 3. Ju. Pineau 4. Gervais 5. Gabard
- 1966 : 1er à Monbazillac, 2. Perrotin 3. Daguerre 4. Bolley 5. A. Delort
- 1967 : 1er aux Eyzies, 2. Cruz 3. Daguerre 4. Lescure 5. Roques
_1968 : 1er à Bouniagues, 2 . Mériaux 3. Ricou 4. Laforest 5. Lescure
Ce recensement - qui ne prétend pas à l’exhaustivité – cherche à démontrer que M. Archambaud ne limite pas son rayon d’action et de confrontation à un quadrilatère « Dordogne-Gironde-Charentes-Lot-et-Garonne », mais il s’éloigne vers le « sud-est » : Lot, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Cantal, Vaucluse, Aveyron et le relevé des noms classés derrière lui lors de ces victoires fait apparaître la quasi-totalité du « gratin régional ».
les copains, les complices de « Manu »
La liste – encore une fois, non-exhaustive – des compagnons de route, des complices en course, semble recopier la trajectoire de « Manu » parmi les clubs qu’il a fréquentés. Si l’on excepte les deux années de service militaire passées à Luxeuil-les-Bains, les « alter ego » sont successivement :
- Robert Jugie, avec qui sont vécues les premières années au C.C. Belvès.
- Daniel Walryck, avec lequel M. Archambaud forme une solide paire, quelques années au CC Périgueux, au retour du service militaire.
- Mohamed Ben Brahim, que « Manu » retrouve à l’UCD Villeneuve/Lot à partir de 1966.
Lors des dernières années de course, « Manu » devient un familier du groupe avec lequel il a remporté le Tour de l’Ampurdan en 1966 : Pierre Fages, Maurice Saint-Jean, Jean-Pierre Arnaud et Michel Lescure, le petit dernier, que M. Archambaud a « recommandé » et qui réalise une très belle saison 1967.
Une fois encore, le nom de Pierre Fages (1935-1996) revient. Celui que ses compagnons appellent le « Grand Fages » est souvent présenté comme un maître à courir, respecté pour sa taille 1,86m) et pour son « parler franc, direct, reflet permanent de ses convictions », mais, aussi « pour le courage et la volonté dont il fit preuve à son retour d’Algérie, où victime d’une grave blessure au fémur il reprit la compétition après un travail énorme ». « Un bon géant débonnaire » à propos duquel Raymond Poulidor s’exclamait :
« un hors catégorie de cette trempe ! » (le « Midi Libre », novembre 1996).
Chutes, accidents et reconversion
De 17 à 32 ans, la carrière de « Manu» est remplie de plus de 1000 courses. Lors des dix dernières saisons, M. Archambaud court plus de 100 jours par an. Les crevaisons, incidents mécaniques et autres « mauvaises sensations » le conduisent parfois à l’abandon.
Mais, les chutes sont souvent plus contraignantes encore. Le 10 mai 1965, à Bourg-de-Visa (Tarn&Garonne), la conséquence est une fracture du col du fémur. Cependant, « Manu » reprend le 18 juillet, soit à peine deux mois plus tard ! Suivent 6 abandons avant de pouvoir retrouver le rythme, à Chalais (9ème), le 26 juillet.
Grâce à ses carnets parfaitement tenus, il est possible de calculer que M. Archambaud tombe, en moyenne, deux fois par saison. Les saisons où « Manu » chute le plus souvent (5fois) sont 1965 (l’année de la fracture du col du fémur) et l’année suivante, en 1966, comme si le souvenir de la chute en appelait une autre…
Depuis le milieu des années 50, les coureurs cyclistes, dont la notoriété augmente avec les distances à parcourir pour disputer des épreuves de plus en plus cotées, se doivent de posséder une voiture personnelle. Aux kilomètres parcourus à vélo s’ajoutent ceux parcourus en voiture. Avec les risques inhérents.
En 1954, le jeune M. Archambaud (18 ans), au retour de la nocturne de Galapian où il a été « adopté » par les frères Pineau, sort de la route avec sa 4 CV. Il est éjecté. Ce n’est que trois heures plus tard qu’un coiffeur de Belvès le découvre…
A la fin de la saison 1968, alors que M. Archambaud part en famille vers l’Italie, comme le font de nombreux « coursiers », pour y faire provision de boyaux et de matériel, le drame survient. A Lafox, sur la nationale 113, un camion glisse et se met en travers de la route. Il percute la DS que conduit « Manu » et où se trouvent à l’avant avec lui leur petite fille, Sandrine (3 ans) et sa mère Jocelyne. La maman, qui a eu le réflexe de protéger leur enfant, est grièvement blessée. Elle décède des conséquences de cet accident.
C’est la fin de Marius Archambaud, coureur cycliste. D’ailleurs, « je ne marchais plus », dit-il aujourd’hui, désabusé. Depuis « la chute à Bourg-de-Visa et la fracture du fémur », estime-t-il, bien que les trois dernières années se traduisent encore par 14 victoires et 17 places de second.
La remontée vers la vie civile se fait par l’entremise d’Alain Célerier, grand maître chez Faema et ses machines à café. « Manu » Archambaud devient un artisan recherché et un réparateur demandé. Il rencontre Nadine Pessoto avec qui il habite, aujourd’hui, une bonne maison dans une petite vallée verte entre Ste. Livrade et Villeneuve/Lot.
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