Memovelo

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René DE SANTI

 

 

 Carte postale ou portrait ? à 21 ans, autrefois l'âge de la majorité, ici prêt à passer "pro"... 

 

 

 

                        Si Bordeaux-Saintes reste encore la grande classique du sud-ouest, le départ de cette course ne cesse de prendre ses distances avec la capitale girondine. Ces dernières années, le départ a lieu depuis Coutras. Cette petite ville, dont la gare marque aussi la séparation des lignes Bordeaux-Lyon et Bordeaux-Paris, est la dernière agglomération au nord du département et à la limite de la Dordogne et de la Charente-Maritime.

            Quelques kilomètres après le départ, une fois le Dronne franchie, les coureurs se retrouvent au pied de la côte d’Arthus. Autrefois visitée par le Grand Prix de Lagorce-Laguirande, elle est aujourd’hui délaissée par une course qui a perdu de son lustre d’antan au profit d’un circuit concentré sur la côte de Dizet et le clocher de Lagorce (cf. histoire des courses).

            Dans les années 50, il y avait aussi le Grand Prix de Lagorce au mois d’août. C’était une « 3 et 4 ». Et, comme il y avait alors plus de courses cyclistes qu’aujourd’hui, le nombre des participants ne dépassait guère la vingtaine. Et, ce d’autant plus que le circuit qui empruntait la côte d’Arthus (10 fois !) n’était pas des plus faciles. C’est à cette occasion qu’enfant j’ai vu, pour la première fois, René De Santi en action. Il portait le maillot jaune et noir de SCAL. La tignasse blonde débordant de la casquette, il mettait une telle énergie à escalader ce qui était pour moi un « col » que, bientôt, la course se résuma à un cavalier seul. Il devait avoir 16 ou 17 ans et le cyclisme libournais tenait là un nouvel espoir.

            Beaucoup plus tard, je fais une visite « incognito » au magasin de cycles de Gujan. A cette époque, il m’arrive de prendre part à quelques cyclosportives où le toujours actif René De Santi participe. Et puis, il y a l’accident et ses terribles conséquences, suivi d’un assez beau mouvement de solidarité.

            Ayant tour à tour écouté Adriano Dal Sié, puis Michel Leblanc, j’avais enregistré de nouvelles données sur la carrière du jeune coureur qui, en l’été 56 ou 57, m’avait épaté dans « Arthus ». Aussi, lorsque Jean Dartigolles – qui m’avait gratifié, sur ce site, d’un message encourageant – me suggère de prendre René De Santi comme sujet, je n’hésite pas. D’autant plus que « Popol » Desseix, le beau frère, familier du peloton de Léognan est un parfait intermédiaire.

 

 

            Précocité et départ fulgurant

 

 

            René, qui est né le 24 janvier 1940 à Preignac de parents italiens, ne connaît pas une enfance  « tranquille ». Lorsque son père est « déplacé » en Allemagne par l’occupant, la mère repart en Italie avec l’enfant qui y reste jusqu’à l’âge de 7 ans. De retour en France,  « Renato » - à la surprise de son père qui est arbitre de football – choisit le vélo.

            La première licence est prise à Libourne (SCAL) en minimes, l’année des 15 ans. Et, déjà, les succès arrivent : St. Magne de Castillon, Libourne, Le Taillan, Tresses-Mélac, Agen…

 

 1956 : le Premier Pas Dunlop, qui doit désigner, à travers ses phases éliminatoires, le « champion de France des débutants », se présente sous les meilleurs auspices :

 

 - René gagne d’abord l’éliminatoire départementale devant un certain Delort (A.) d’Andernos

 Quelques années plus tard, les deux premiers de l'éliminatoire départementale du 1er Pas Dunlop 1956 : René De Santi (à gauche) et André Delort (au milieu, à droite).

 

et Labarrière du CAB.  « Victoire doublée le dimanche suivant dans le Prix de la Vieille Cure à Cenon » (Emile Baudoin) devant les Bordelais (Camiade et Goueytes). Le futur vainqueur de l’éliminatoire régionale, un autre Libournais, n’est que 7ème à 6’. A Lormont, pour l’éliminatoire régionale du XXXIII° 1er Pas Dunlop, Jean Sever-Souchet (AVCL) enlève « une course d’attente qui finit en beauté »… 2. Baccou (Marmande) 3. Vecchi (VC Nérac) 3. François (UA Gujan) 4. Cavignac (ASSMJ)… Mais, il y a eu « une chute collective… parmi lesquels le Libournais De Santi, considéré comme un des grands favoris. N’avait-il pas remporté avec la plus grande facilité et dans quel style ! l’éliminatoire de la Gironde »(E. Baudoin). A Branne, René tord son dérailleur « Simplex » dans la chute et, après avoir tant bien que mal réparé, il remonte un à un 32 concurrents pour finir à 3’ du premier. Alors, dans la rubrique locale de St. Magne de Castillon, le journaliste s’émeut de « ce navrant accident qui coûte la qualification à notre jeune concitoyen, De Santi ». Et d’implorer qu’on « lui donne sa chance » pour la finale à Nice. Peine perdue, le rêve passe…

            C’est pourtant ce « débutant malchanceux » de 16 ans et demi que l’on va retrouver à la 5ème place de Bordeaux-Arcachon :

 

 Bordeaux-Arcachon 1956 :      1. Pierre Martinet (SAB)

                                                   2. Beauvieux (BVC)

                                                   3. Tournis (SAB)

                                                   4. Domagé (St. Montois)

                                                   5. De Santi (SCALibourne)

                                                   6. J. Doret (SBUC), tous m.tps.

                                                   7. Toengi (VC Saintes) à 41’’

                                                   8. F. Delort (US Andernos) à 1’1’’

                                                   9. C. Bannes (SBUC) à 1’30’’

                                                  10. A. Delort (US Andernos)

            Et, puisque dans le cas de René De Santi, « la valeur n’attend pas le nombre des années », on retrouve « Renato » dans le XVI° Tour du Blayais. Une épreuve qui date de 1923, organisée par le Grand Pierre sportif, petite agglomération juchée sur les hauteurs de la grande route qui va de Blaye à Berson, et qui a déjà été gagnée par Coutant, Gonzalès, Friou, A. Dupré ou Gérard Doret, entre autres… en 1956 :

                                                    1. Robert Poirier (Jonzac)

                                                    2. André Heugas (SCAL)

                                                    3. Lalanne (Lormont)

                                                    4. De Santi (SCAL)

 

 

            1957 : Très jeune, René De Santi se classe déjà parmi des coureurs plus âgés et plus expérimentés. Toujours en 3ème catégorie car il n’a pas 18 ans, il gagne 7 épreuves, notamment à Cazevert, Pouyalet-Pauillac (2. Darnauguilhem 3. Nebut), à Floirac ou à Artigues. Cette dernière course est disputée en deux étapes :

1ère étape = 1. De Santi (SCAL)   2ème étape = 1. De Santi (SCAL) Clt. Géné. 1. De Santi

                    2. Sever-Souchet (AVCL)             2. Orong (SCAL)

 

            1958 : l’année des 18 ans, il est licencié au BVC et classé 1ère catégorie amateur, mais depuis longtemps déjà, il fréquente les meilleurs dans les « toutes ».

 

 

A la bagarre avec les Anciens : André Lesca, James Gras et Jean Rinco...

 

Aux victoires acquises à Langoiran (2. Lubiato 3. Laville 4. Lapierre), Auros, St. Germain des Graves, s’ajoutent une 2ème place à Cézac (derrière C. Richet, Pédale Bonnevaloise, IdF) et une 4ème au championnat de Guyenne amateurs (1. Yves Nebut (G. Bx.) 155km en 4h1’  2. Cecchinato (Villeneuve) 3. Bacou (Marmande)

 

            1959 : désormais licencié à l’US Andernos, il gagne justement le Gd. Px. Dewachter, à Barbezieux (2. Castel 3. Trichard), à Cézac (2. Heugas 3. Casimajou) , à St. Savin de Blaye,

 

 Une de ses premières grandes victoires, dans ce Blayais qu'il a beaucoup fréquenté : St. Savin de Blaye.

 

à Mauléon d’Armagnac (2. El Gourch)… 2ème à Montréal du Gers (1. Lesca), 2ème dans le Grand Prix de St. Aulaye en deux étapes derrière Gérard Thomas (Civray) (deux fois 2ème de chaque étape)… il est aussi 6ème d’un Grand Prix de Bègles gagné par André Delort.

 

            1960 et 1961 : René porte les couleurs « sang et or » du Vélo CVlub Langonais, dont il est le « chef de file ». Malgré une « terrible chute en course » à l’orée de la saison 1960… il réussit à émerger, puis à force de volonté à finir en beauté » :

                                    1er à Mialet (2. V. Sutton)

                                    1er à Couze (2. Ben Brahim 3. Perez 4.G. Dupré)

                                    1er à Monségur (2. Gourd 3. Britten)

                                    1er à Celles (2. J. Vivier « TdF »)

et, vingt fois second, comme à Aillas et à Cambo (les deux fois derrière Robert Desbats) ou à Moissac (1. Cousseau…3. Ben Brahim 4. Lesca).

 

 

A 20 ans, parmi les "Grands", dans la Poymultipliée, la vieille Cure à Cenon (1960) : on reconnait G. Thiélin, René avec les lunettes de soleil, M. Rohrbach, L. Bergaud, F. Bahamontes et L. Bobet.

 

 L’année suivante, il gagne à Châteauneuf le circuit du Plaineau (2. Parailloux 3. Trochut 4. Laforest)

 

 

Chateauneuf : René mène bon train devant De Vries, Pailler, Trochut et Delort...derrière c'est la cassure !

 

et, aussi, le Prix du canton de Barbezieux et à Saint-Même les Carrières (2. Gabard), lequel prend sa revanche à Mialet (René est 2ème à ¼ de roue, 3. Mazeaud à 1 lg., 4. Sutton).

 

 

 "Avec l'ami Gabard... une fois, c'est toi...l'autre fois, c'est moi..."

 

 

            L’exil en Champagne et en Orléanais

 

 

            En 1962, sur les conseils de C. Mazeaud, René intégre le club champenois de l’UV C Aube où il va porter le maillot « Frimatic-Motobécane » en compagnie d’Errandonea (un futur maillot jaune du « TdF ») et d’Henri Belena (second du championnat du monde amateurs à Berne, en 1961, dans le trio de rêve – et de réalité – composé de J. Jourden (1er) et J. Gestraud (3ème). La perspective est de passer « pro » dans l’équipe « Bertin-Porter 39 ».

Hélas, le sponsor de l’UVC Aube fait faillite et il faut alors chercher ailleurs. D’autant plus que René doit faire face à de nouvelles échéances. Le 23 août 1962, René De Santi épouse Christiane Desseix. Du mariage naîtront trois enfants : Bruno (1962), Muriel (1966), Lydia (1968). A 23 ans, vient aussi l’heure tardive (conséquence de sa naturalisation) du service militaire. Convoqué à Versailles, René est orienté bientôt vers le centre mobilisateur de Vendôme.

Cependant, au cours de l’année 62, René De Santi glane 5 bouquets, dont le Gd. Px. de Nevers (2. Belena), Chassaignes (2. Martin 3. Leblanc), Boresse-et-Martron (2. Deloche 3. Castel)

 

 

 A Boresse-et-Martron, en 1961 : René, la Reine, Deloche, la Miss et André Delord, le speaker...

 

 et il se classe 30 fois dans les 5 premiers (dont 2ème à La Belliole, 1. Cadiou (créteil), 4ème d’une étape du Tour de la Bidassoa (1.Vic Denson) et 5ème du Prix de la St. Martin à St. Lye, course gagnée par Henri Belena, 2. Errandonea 3. Fainsworth (tous UVC Aube) 4. Denhez (Reims). Dans le journal, on peut lire : « une petite mais énergique silhouette, celle de De Santi surgissant en avant, surprenant tout le monde…lance une sérieuse échappée… le grand bonhomme de la journée ».

 

            Les années 1963 et 1964, René va les passer au VC du Loir (Vendôme) où vient le retrouver Adriano Dal Sié. En Orléanais, René devient champion route et piste (vitesse, finaliste en poursuite) de la 10ème région militaire et il reçoit les « chaleureuses félicitations » du chef d’escadron Montay.

Le Grand Prix de Buzançais est sa plus belle victoire avec le maillot du VC du Loir, groupe sportif « Spar », cycles Bertin. Il y devance Siniscalchi (Marseille), 3. Prim  4. Vera (ACBB), vainqueur du Tour du Var.

A Chinon, pour le régional des sociétés, il conduit ses coéquipiers à la 2ème place.

Lors du Prix cycliste des commerçants de Pontlieue, « échappé presque dès le départ, on aurait pu crier au suicide, si l’on ne s’était aperçu que ce coureur paraissait en excellente condition… animateur n°1 de la course… », il se classe 2ème derrière Jean Danguillaume (Blois).

Dans le Grand Prix d’Epuisay (gagné par Beuffeuil en 1960, Jourden en 1961 et Le Dudal en 1962), il se classe encore deuxième à ¼ de roue de Jacques Hurel (UV Caen) et devant Gabard (Chatelleraut), 4. Bazire (Sotteville)  5. Tymen (Chateauroux).

A Saran, il termine 3ème derrière Tymen et devant Caffi.

Dans Paris-Troyes, il est 4ème, derrière le vainqueur : Max Sinoquet (VC 12ème), Denhez et Caffi. R. Pajot, dans le journal « l’Equipe », écrit : « Quant au combatif De Santi (VC du Loir), il trouve encore assez de réserve pour disputer le sprint… après tant d’efforts dépensés… »

Cette 4ème place, il va la retrouver à St. Germain de la Coubre, à Bonnetable, au criterium de Vendôme, à Vierzon pour le IVème Prix des vêtements Jeanne d’Arc, à St. Michel de Chassaignes…

            Dans le Tour du Loir et Cher, face à une redoutable équipe belge (Lenaerts, le vainqueur, Van den Berghe, Bocklandt…), il mène avec Polchlopeck et son équipier Dal Sié une échappée qui, un moment, fait de ce dernier le leader de la course.

 

 

Tour du Loir-et-Cher 1963, le trio d'échappés : René et Pochlopeck avec Adriano Dal Sie, derrière en train de se moucher.

           

            Le retour en Gironde

 

 

            A partir de 1965, René De Santi, de retour dans sa région d’origine, signe à l’AS Testerine. Chargé de famille, il fait partie de ces (rares) coureurs « indés » qui exercent un métier : successivement, chauffeur-livreur pour une marque de lessive, employé dans l’entreprise de construction Gaume et, plus tard, salarié du CEA… Ainsi que le dit

René : « trente-six boulots, trente-six misères ».

La catégorie des « indépendants » est supprimée en 1967.

Aujourd’hui, quand il évoque « la période où je marchais », il est clair que René fait plutôt référence aux années d’avant.

            Pourtant de cette période émergent une belle victoire à Curac :

                                                1. De Santi (La Teste)

                                                2. Bidart (CCB) à 2 lg.

                                                3. Perrotin (UV Poitiers)

                                                4. Daunat (CRCL)

                                                5. Purgues (Créon)

 Curac : une arrivée comme les aime "Renato", le sprint en montée : 2. Bidart 3. Perrotin.

 

et, aussi, une victoire dans la nocturne de Créon de Benauge en juin 1965.

 

            Au tournant des années 70, René signe à l’US Talence, où il va connaître quelques beaux succès au premier rang desquels il y a : le Gd. Px. de Talence :

 2. Riberot (Tonneins)  3. M. Fedrigo (Tonneins) 4. Lesca (Tonneins),

 

 

 Grand Prix de Talence 1971 : Quand le vainqueur s'appelle "Papa" (Bruno De Santi).

 puis Thézac :

 2. Gauvrit (ROC) 3. Gaillot (La Rochelle) 4. Gestraud (La Rochefoucauld) , et

Biscarosse : 2. R. Alize  3. JP. Macali…

Deuxième encore, derrière Roger Darrigade au XVIème Gd. Px. de Cézac et aux Gouts -
Rossignols derrière Demartin (CCPérigueux) ou au Gd. Px. de Bègles derrière JP. Barbe.

Dans le championnat d’Aquitaine des amateurs « H.C. », il est quatrième derrière :

1. Frigo (CCB) 2. R. Darrigade (US Dax) 3. Labarthe (A. Bayonne).

 

 

                                    Arrêter ?

 

 

            En 1972, R. De Santi arrête une première fois la compétition. Et, en 1975, il ouvre un magasin de cycles à Gujan-Mestras, où il va exercer pendant une vingtaine d’années.

 

 

1986 : René De Santi est le directeur sportif de l'équipe du Basin d'Arcachon pour le Tour du Médoc, avec J. Dartigolles, C.Lafraguetta, JC. Morlinghem, Y. Landa, M. Landa et Robert Dargelos (président de m'UC Arcachon).

 

Durant cette période, il sera aussi, tour à tour, mécanicien, entraîneur, éducateur et directeur sportif… puis, président de club, notamment auprès de l’AS Facture-Biganos et du CC Humois.

 

 

"Route de France" 1976 ou 1977 (?), l'équipe d'Aquitaine avec Francis Castaing, Mario Souchon (soigneur), X (merci pour lui de retrouver son nom), Huot, Audeguil, Robert Desbats (directeur sportif), Paponneau, René De Santi (mécanicien), Ronc.

  

            Au début des années 80, au moment où Bruno De Santi court en juniors, René reprend une licence senior B pour courir avec son fils. Rapidement, Bruno De Santi va compter parmi les meilleurs amateurs de la région au point de fréquenter l’Equipe de France amateurs et être présélectionné olympique. Champion d’Aquitaine en 1984, il signe au CA Mantes.

            Ainsi, la famille De Santi n’en a pas fini avec le vélo, puisqu’aussi bien la deuxième fille, Lydia, devient elle aussi championne d’Aquitaine. Les neveux de René, Patrick et Frédéric sont aussi de l'aventure...

 

 A gauche, le fils, Bruno, champion d'Aquitaine, à droite, la fille, Lydia, championne d'Aquitaine : cherchez l'erreur !

 

            En 1999, René De Santi, à l’approche de la soixantaine, signe encore une licence Ufolep à Bassens. En 2000, il gagne encore à Marcheprime. « Retiré des affaires depuis 2001, il a pu replonger dans la pratique du cyclisme : « je roulais tous les deux jours et je participais à de nombreuses cyclosportives », raconte-t-il à Alain Douaud ( in « Cyclisme » n°1496, 21 avril 2001).

 

 

                                    L’accident et ses conséquences

 

 

            Justement, en 2005, dans les cyclosportives réunies en Challenge (la Walkowiack, la Bernard Thévenet, la Lily Bergaud…) il tient tête à son rival au classement : Daniel Barjolin. Le 22 mai 2005, à quelques kilomètres de l’arrivée de la « Raymond Poulidor », dans un virage dangereux en descente, une chute collective se produit. René De Santi est projeté dans le ravin. A l’hôpital, les médecins constatent une fracture de la colonne vertébrale. Le cynique destin sanctionne implacablement René : lui, le coureur cycliste est désormais privé de l’usage de ses jambes.

            Alors, dans le monde souvent rude de la course cycliste, se produit un étonnant élan de solidarité. Orchestrés par le couple Ginette et Jacques Suire, une souscription et un loto permettent l’achat en 2006 d’un hand-bike.

 

            Dans le « Maine Libre » du 21/08/2006, le journaliste Loïc Leborgne écrit : « jambes paralysées, René s’est élancé » … pour la première fois en fauteuil. C’est à La Ferté-Bernard, une organisation de Michel Mondory, un vieux copain de La Teste, dans une compétition Handisport en relais avec un jeune. Ce jeune qui s’appelle Jonas (il court et il nage) raconte :

« c’était très intéressant, en raison de la différence d’âge notamment ».

 

 La Ferté-Bernard 2005 : René et Jonas son équipier.

 

             Suivront d’autres participations : Canéjean, Andernos, Blanquefort, Pessac, La Brède.

Des épreuves régionales, puis, dans la perspective des championnats du monde qui doivent se dérouler à Bordeaux, la participation à des épreuves nationales : Lourdes-Tarbes où il se classe 8ème et, en 2007, Urt-Bayonne. Mais, le handisport, aussi, coûte cher…

 

 

            Mercredi 29 août 2012,


 

            Quelque part sur les hauteurs au nord de Thiviers, parmi les bouleaux et les chataîgniers, nous (J. Dartigolles, JP. Desseix, N. Gasparotto et l’auteur) sommes reçus par Christiane et René De Santi. Un orage de grêle en début d’après-midi ne freine pas René parti à la recherche de ses souvenirs. Nous vérifions tout (ou presque). René s’anime. Son petit-fils, Lucas De Wever, vient de gagner la première étape du Tour du Bourgeais…

 

 

 Lucas De Wever et son grand-père, René De Santi.

 

 

            Comme l’a bien écrit Loïc Leborgne :

 

            « c’est l’histoire d’un coureur qui tombe et qui se relève ». 

 

 

            



05/09/2012
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