Memovelo

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la famille VERARDO

 

 

 

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Arbre généalogique "illustré" (sur 3 générations) de la famille Verardo. 

 

 

            Dans l’univers du cyclisme, la structure familiale est omni-présente. A quelques exceptions près, les coureurs sont tous pères, fils, frères, oncles, neveux voire grand-pères … de coureurs. Or, le sport est un phénomène relativement moderne qui a été importé d’Angleterre à la fin du XIXème siècle dans sa première version (« aristocratique » : cf. « Les chariots de feu », film de H. Hudson, 1981, puis « éducative » : « Je rebronzerai une jeunesse veule et confinée, son corps et son caractère par le sport, ses risques et même ses excès », Pierre de Coubertin, 1894).

La démocratisation du sport ne s’opère vraiment qu’après la première guerre mondiale (cf. « 1914-1918, le sport sort des tranchées », Michel Merkel) et, surtout, avec l’évolution du temps de travail (le repos dominical, puis la journée de travail à 10 heures en 1848, 8 heures en 1919 et la semaine de 40 heures en 1936). En décalque s’ouvre le « temps des loisirs ».

Le cyclisme est à la fois une pratique et un sport qui s’inscrivent dans une durée d’environ 160 années (1860-2015), soit 4 voire 5 générations. Et, si l’on accepte que 1903 (institution du « Tour de France ») puisse être le point de départ de ce sport populaire, c’est-à-dire susceptible de toucher le plus grand nombre, cela limite à 4 générations maximum.

            Déjà illustrée dans le sujet « les Chazaud », la transmission de cette pratique sportive des arrière-grands-parents jusqu’aux petits-enfants peut désormais recevoir de nombreuses illustrations. Ici, la photo (attribuée à R. Missègue) qui, dans le cadre de feu le vélodrome de Lescure, montre Jacques Suire, le père, aux prises avec son propre fils, est manifestement dépassée, puisque Jacques Suire, lui-même fils de coureur cycliste, est désormais le grand-père de deux jeunes coureurs cyclistes : Clément et Ludovic.

            Patrimoine, héritage, transmission sont des mots qui relèvent certainement de l’ordre du culturel, bien que l’on parle aussi de « patrimoine génétique ». Car nous faisons bien le pari de nous intéresser d’abord à cet aspect du monde cycliste en observant l’histoire d’une famille, exemplaire parmi bien d’autres, mais qui a « tout donné » et continue encore de donner au vélo : la famille Verardo.

 

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 Portrait de famille : autour du jeune  champion d'Aquitaine, Mario, à Nay, le 28 juillet 1974 :

Marino devant Gina, à gauche, et, à droite, Pierrette, Guido et Maurice. 

 

 

 Maurice et Pierrette

 

 

            En 2011, « Sudgironde cyclisme » et Guy Dagot consacrent un sujet aux « Verardo de Maurice à Rémi » et cette publication reçoit la « bagatelle » de 14 commentaires ou témoignages. Certes, le monde du vélo est ému par la maladie qui touche alors Marino, mais, à chaque fois, celui ou celle qui témoigne salue la « famille Verardo » que d’aucuns appellent même la « Squadra ».

Le socle de cette famille est constitué par le couple formé par Maurice et Pierrette. Maurice Verardo est né en 1936 parmi les onze enfants d’une famille dont le père Guiseppe est arrivé de Gaiarine (région de Trévise en Italie) pendant l’entre-deux-guerres. A Portets, où Maurice est licencié au Cyclo Club au milieu des années 50, le jeune homme (18 ans) fait la connaissance d’une jeune écolière, Pierrette. Ils auront 5 enfants, dont la première s’appelle Gina et le second, Gino.

Coureur cycliste, le jeune Maurice Verardo se retrouve en 1ère catégorie à 18 ans et demi, après des succès à Cadillac, Caudrot, Cazevert, Virazeil. Sa trajectoire croise celle de Louis Gomez (1er à St. Pierre d’Aurillac), aussi celles de J. Roumégoux, H. Latrille, Elie Nardi, qui terminent devant lui à Gironde le 6 juin 1954. Et, bien d’autres encore…

Maurice gagne à Castillon-la-Bataille (2. G. Lalanne) en 1955, puis à Noaillan (2. Suils), à St. Pardon-de-Conques, à Castets-en-Dorthe, à Barie… Il gagne le Grand Prix de la Ferrade à Bègles devant Paoletti et Martin, Augé, Nogué et Latrille. A Mérignac, quartier de la Glacière il est battu par C. Castera, puis à La Réole, pour le G.P. Grillon en deux étapes, il gagne la première étape, mais il est devancé au classement général par Beni Pin, et il en est de même à Castes-en-Dorthe.

 

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 La Perrade, à Bègles, le 11/09:1955 : Maurice Verardo, le vainqueur, entouré de Paoletti (2)

et Martin (3) tous deux du SAB.

 

Pour le XIVème G. P. du CA Bèglais, il est troisième derrière Julio Alvarez et André Lafabrie, mais devant Roland Castaing, 4ème. Remarqué par les autorités fédérales, il se laisse entraîner jusqu’à Paris (l’INS, Montlhéry), il est « présélectionné olympique » (pour les J.O. de Melbourne en 1956).

En 1957, le 2 juin à Angoulême, le soldat Verardo (209°RI) se classe second derrière le Normand Lebourgeois (BA Cazaux), avec lequel il s’est échappé lors du championnat militaire interrégions. Et, pour le championnat de France militaire, qui se dispute à Arcachon et qui est gagné par Milesi, Maurice se classe 22ème.

 

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 Championnat interrégions militaires : Maurice Verardo (en tête) échappé en compagnie

de Lebourgeois.

  

Mais, ce n’est pas un jeune homme insouciant. A 21 ans, bien que solidement épaulé par Pierrette, il y a deux enfants à nourrir et à élever. A 23 ans, c’est la fin de la première vie de Maurice Verardo, coureur cycliste. Il y en aura bien d’autres…

 

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 Monségur, 1959 : un dernier bouquet pour "papa Verardo" avant une première retraite.

 

  

            Va suivre une coupure de dix ans, durant laquelle vont naître successivement : Mario (1960), Marino (1961) et Guido (1965). Après avoir été tour à tour agriculteur, viticulteur, métayers  et… «  exploités » dit, aujourd’hui, Pierrette Verardo, le couple monte un « commerce alimentaire itinérant » et s’installe au Pian/Garonne.

Aussi incroyable que cela puisse paraître aujourd’hui, « les enfants n’ont jamais entendu parler de vélo » pendant ces dix années. Et, Mario nous l’a confirmé : « c’est lors d’un chahut entre frères pour se disputer des jouets contenus dans une coupe, que celle-ci tombe à terre et se casse. » C’est la révélation : mais qu’est-ce que représente cette « coupe à papa » ?

Quel en est donc le secret ?

            En 1971, Maurice a 35 ans, une fille de 16 ans (Gina) et un fils de 15 ans (Gino), mais aussi deux garnements : Mario (11 ans) et Marino (10 ans), enfin un « petit dernier », Guido (6 ans). Il reprend une licence… Commence alors la deuxième vie de Maurice Verardo, coureur cycliste et père de famille (nombreuse).

Ils seront bientôt tous licenciés : Gina (CAM), Gino, Mario, Marino (Mario à St. Macaire, puis à Langon). En 1973, Guido est déjà à l’école de cyclisme du VC Langon. La mère de famille, qui est aussi commerçante, a du travail à la maison. Et le père, qui a pris quelques kilos, a de quoi faire sur les parcours accidentés qui entourent le Pian/Garonne.

Dans les courses, il figure bientôt dans les classements du côté de Cadaujac (1971, 1er Zamparutti), Espiet (1972, 1er Barchi), Cissac (1er Bazzo). En 1974, pour sa dernière année chez les seniors B, il est 3ème à Izon derrière Lajo et Teillet, mais devant Napias, Dublé, Zamparutti et Pujos.

 En 1975 et 1976, Maurice continue en vétérans (on espère que « nos » dirigeants comprennent les acrobaties faites par ces familles pour trouver, à proximité, des courses où grands et petits peuvent s’exprimer…). Deux années pendant lesquelles le nom de Maurice côtoie celui des Piarulli, De Santi, Rinco, Parailloux…

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      Dans une "deuxième vie", Maurice Verardo court chez les "vétérans" jusqu'en 1976.

 

 

            La Relève

 

 

            Parvenu à ce moment du récit, le lecteur pourrait imaginer le père, Maurice, courant la campagne avec son quatuor de rejetons accrochés à ses basques, et, la mère, Pierrette, pendant ce temps aux fourneaux à la maison avec sa fille Gina. Mais, le vélo, religion familiale, a aussi saisi Gina. Au milieu de ses frères et avec un simple vélo de femme, elle suivait, si bien qu’ils lui dirent : « Pourquoi tu ne prendrais pas une licence ? »

En 1976,77 et 78, Gina est au CAM de Bordeaux. En 1978, elle est encore 5ème d’un championnat d’Aquitaine gagné par Suzy de Carvalho. Au championnat de France, à Lignac,où dominent Bost et Gambillon, elle se classe 45ème

 

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      Carcans, Gina chez les garçons : ici, avec les cadets de son club, le CAM, 

      dont la vainqueur, Fabre (à g.) et, tournant la tête, derrière, Alain  Lesbats.

 

 

Au CAM, elle a connu Michel Lesbats (frère de René) et ils ont eu un fils, Jérome. Le premier petit-fils de Maurice et Pierrette, coureur cycliste comme de bien entendu, puis policier à Paris, mais encore présent sur la piste du Lac et chez les grands-parents au Pian.

            Côté garçons, Gino inaugure une longue série. Selon sa mère, Gino Verardo a gagné quelques courses : à Sainte-Livrade, à La Teste et à Mont-de-Marsan, mais il n’a pas persévéré dans le vélo. Employé dans une petite entreprise de torréfaction et de tisanes, il a saisi une opportunité pour s’installer en Ardèche, dans le même secteur de ventes. Pierrette a conservé un article de journal que Gino a envoyé à ses parents. Sous le titre : « Un poète sur le plateau des Gras », est publié l’un de ses poèmes. Gino a ajouté : « il n’y a pas que le sport qui mérite un article sur le journal… » Alors qu’il allait prendre la responsabilité d’un musée de la lavande, il décède d’un cancer du foie, en 2013.

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        Gino Verardo, lors de l'une de ses trois victoires. Les années 70, ce n'était pas que les "pattes d'éph"

       et les cheveux longs, mais, aussi, la "mini-jupe" !

  

            Viennent ensuite les « quasi-jumeaux » : Mario et Marino. Cependant, cette année qui les sépare (Mario est né en 1960 et Marino en 1961) va, toujours, faire la différence. Après la victoire de Mario dans le championnat d’Aquitaine à Bergerac, en 1984, on peut lire dans « Sud-ouest » : « Frères Dalton de la « Petite Reine », les Verardo, Mario et Marino écument toutes les courses amateurs de la région et bien peu leur échappent ». Mais, Mario remarque aujourd’hui : « nous n’avons pas gagné les mêmes courses ».

 

Mario

 

 

            Il y a d’abord le début de carrière de Mario : première licence à l’Entente Cycliste du Canton de Saint-Macaire en 1973 et, cette année-là, lors du challenge Jacques Anquetil, disputé à Libourne (gagné par le Périgourdin Lagarde), nous relevons dans le classement : 4. F. Castaing (Le Bouscat) 5. M. Verardo (St. Macaire). Autre différence d’âge qui pèsera par la suite : Francis Castaing a un an de plus que Mario Verado.

En 1974, Mario devient champion d’Aquitaine des minimes, à Nay le 28 juillet, pendant que Paulhac bat Castaing, chez les cadets. Au cours de la saison, il ramène 12 bouquets à la maison.

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      Camblanes, avec le maillot de l'Entente cycliste du canton de Saint-Macaire.

 

En 1975, cadet 1ère année, il dispute 28 courses et connaît trois fois la victoire. A St. Romain, le 7 septembre, le vainqueur est Francis Castaing et Mario se classe 8ème. Collée dans les pages du cahier de résultats que Mario a tenu, nous découvrons une coupure de journal avecla photo de Claude Magni, qui vient de mener une longue échappée solitaire de plus de 60 km dans l’étape Le Mans-Merlin du Tour de France.

 

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2ème titre de champion d'Aquitaine : après le titre "minimes" en 1974, celui des "cadets"

en 1976.

 

 

En 1976, le 8 août à St. Barthélémy de Bussière (24), Mario Verardo devient champion d’Aquitaine des cadets (84 partants). Mais, au championnat d’Académie, à La Bréde, Mario qui représente le CET de Langon est battu par Ballion qui, lui, représente le lycée V. Louis de Talence. A Moulin-Neuf, le 19 septembre, Mario est battu par M. Cortinovis. Ce jour-là, Mario se classe 8ème et le 10ème s’appelle D. Pandelé. Cependant, il remporte 12 courses, cette saison.

 

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C'était le temps du VC Langon : on reconnaî Maurice Verardo (à gauche) devant M. Tauzin (cravate),

au centre, avec le maillot marqué GAN, c'est Guido et, au-dessus de lui, Mario et, à gauche, avec la casquette,

c'est Marino. 

 

  

En 1977, il est donc junior 1ère année. Cela fait deux années que Mario et Marino sont licenciés au VC Langon. C’est l’année du « Pas Dunlop », devenu championnat de France « juniors ». Sur le parcours du Haut-Langoiran, le championnat d’Aquitaine est remporté par Frampier (Dax) devant Castaing, Mario est 3ème. A Saumur, pour le championnat de France (1er Merlot), il termine dans le peloton et F. Castaing se classe 9ème. Au cours de cette saison, Mario collectionne 6 victoires, dont le G.P. de Cézac et des vins du Blayais. Il est encore 2ème derrière F. Castaing à Pineuilh, pour le Prix du comité- Concours Gan et, aussi, 3ème d’un Bordeaux-Sauveterre (et retour) gagné par Victor Caneiro.

En 1978, junior 2ème année, Mario gagne 8 des 10 épreuves constituant le Trophée d’Aquitaine des Espoirs (Marino termine 3ème). Au total 17 victoires, dont la Ronde d’Albret (en deux étapes) et le souvenir « Lucien Vecchi » (Tour du Fronsacais en deux étapes). Il est désormais équipé par les cycles « Zeus ». Cette année-là, à Saint Laurent des Hommes (27/3) ; Mario fait 1 et Marino fait 2, mais à Beaudes (25/6), le classement est inversé.

En 1979, passé chez les seniors et après s’être frotté sur la piste aux JP. Barbe, JJ . Rebière et M. Cortinovis, Mario finit 10ème du challenge de l’Essor Basque remporté par M. Fedrigo, puis 2ème du G.P. de Pessac gagné par C. Magni. Dans Royan-Blaye il est le 1er senior « B ». Ensuite, il gagne les deux étapes du circuit du Béarn à Mont (64). Lors du « Tour de la Gironde Sud », l’équipe composée par Bajan, Rebière, Avezou, Delort et Mario termine 1ère du classement par équipes et Mario finit 10ème au général. A Pau, il est 2ème derrière Jean Becaas, mais devant Hernando et Avezou. Arrive le « Tour du Béarn », dans une équipe composée de Villemiane, Avezou, Sanchez, Bourdin et Doumenge, où Mario prend une bonne 8ème place, l’équipe remportant le challenge par équipes.

Le 15 juillet, accompagné par son tonton (aujourd’hui, le commissaire), il « débarque » dans Epernay-Sedan (183 km). Echappé au 145ème km en compagnie de Régis Clère et de Jérome Simon ( !), il lâche ses compagnons et termine en solitaire à Sedan avec 20’’ d’avance.

Pour son 58ème jour de course, à St. Gervais Videix ( 87) où se dispute le « Bol d’or » des amateurs, il prend la 3ème place derrière M. Larpe (1) et B. Pineau (2).

Pour le « Tour de Navarre » avec l’équipe « Zeus Corcho » (Becaas-Lecuona-Garmendia-Hernando-Arnaud et Mario V.), il termine 9ème au général après s’être classé 5 fois dans les 10 premiers.

La veille de Paris-Conneré (le 7 octobre), il gagne le G.P. de La Chapelle-St. Urcin (18) devant un certain VIdalie, qui vient de terminer 10ème du « Tour de l’Avenir ». Le lendemain, il confirme dans la classique parisienne (173 km) devant Moerman et Touchefeu, « dans la dure montée menant à l’arrivée », « avec autorité en dépit de sa jeunesse : 19ans et ½ » (Robert Pajot dans « l’Equipe »).

Une semaine plus tard, à Versailles pour le Grand Prix de France (43 km clm.), il est au départ avec 53x12 et 46x17 et des manivelles de 172,5 (Mario mesure 1,67 m), avec le dossard n°30. Michel Larpe porte le n°51, Francis Castaing le n°53, Phil Anderson le n°54 et Régis Clère le n°56. Il se classe 24ème en 1h 1’ 20’’ (1er Oersted à 46,746 km/h, M. Larpe est 25ème à 6’15’’).

Le 28 ocotbre, il dispute sa dernière course de la saison, son 84ème jour de course, dans Paris-Reims, avec Francis Castaing, ils manquent  la « bonne » et se classent  11 et 13ème.

 

            Nous considérons qu’il s’agit de la première partie de la carrière sportive de Mario Verardo, laquelle est marquée par une ascension continue, des résultats probants dans les courses à étapes, des victoires dans les classiques et, en 1979, une présence victorieuse au plan national. C’est pourquoi il convient de s’interroger sur ce qui va suivre, c’est-à-dire sur l’année de service militaire effectuée ailleurs qu’au Bataillon de Joinville. Mario est sous les drapeaux à compter du 5/12/1979.

Mario a bien posé sa candidature pour aller au « B.J. », mais on lui fait savoir qu’il a déposé « son dossier trop tard ». C’est la deuxième grande déception de Mario. La première remonte à la période « juniors » où, avec une équipe de Gironde quelque peu improvisée, il se classe 2ème du contre-la-montre par équipes derrière l’équipe de Villenave d’Ornon, laquelle est sélectionnée telle quelle pour aller au championnat de France. Malgré des résultats probants, il n’est sélectionné que comme « remplaçant » et il fait le championnat de France « dans la voiture » (l’Aquitaine se classe 14ème).

Cette deuxième déconvenue (pas de B.J.), Mario la ressent encore aujourd’hui comme « une mise à l’écart », parce qu’il n’appartient pas au « système » et qu’il n’est pas « bordelais ».

            Cependant, Mario effectue ses « classes » à Beynes et notre « trouffion » suit le peloton d’éléves gradés à St. Cyr-l’Ecole. Il devient ainsi caporal-chef. Il fait passer une annonce dans « l'Ile-de-France cycliste », afin d’être aidé pour participer à quelques courses dans la région. Une seule réponse lui parvient, celle de M. Serge de Santi, un homme qui va apporter son soutien et marquer la mémoire de Mario. Il ne rentre chez lui qu’une fois par mois et participe à quelques petites courses. Arrive le mois de mai et le championnat de France militaire, à Luxeuil (Vosges). Après 140 km d’échappée, encadré par 4 pensionnaires du B.J. (Vichot-Menthéour-Poisson-Senez), Mario sent venir les crampes à 40km de l’arrivée. Il ne peut empêcher Vichot de partir vers la victoire et il se classe finalement 10ème dans le même temps qu’un certain Fignon (7ème)… M. Serge de Santi, ex-président du VC des Hauts de Seine, écrit au colonel Delelloy au Collège militaire de St. Cyr-l’Ecole pour lui signaler le comportement du soldat Mario Verardo, « seul contre 4 coureurs du Bataillon de Joinville ».

Désormais, Mario reçoit la permission d’un après-midi par semaine pour aller rouler.

  

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La Londe des Maures : la "Une" de "la France cycliste" met en scène le peloton des 18 stagiaires.

Au centre de la photo : Mario.  

 

  

 

            En 1981, senior « A » licencié au CC Marmande, Mario figure sur la liste des coureurs retenus par le DTN Lucien Bailly et l’entraîneur national Michel Nédelec pour former le « Club France ». Cela commence par un stage à la Londe des Maures, du 18 février au 2 mars. Il y a là 18 coureurs parmi lesquels ressortent aujourd’hui les noms suivants : Pascal Jules, Laurent Fignon, Vincent Lavenu… les stagiaires s'alignent dans une demi-douzaine de courses sur la Côte d’azur .

Plutôt que le Tour de Corse « open », Mario Verardo part pour le Tour du Maroc avec une équipe de France composée de : D. Celle, D. Fossard, P. Pesenti, R. Acker, R. Forest et lui-même. Le directeur sportif en est R. Oubron et le médecin G. Porte. L’épreuve est précédée d’un « Tour des régions d’or », dans lequel Mario se classe une fois 9ème et une autre fois, 5ème(9ème au général).

Puis, le Tour du Maroc démarre. Dans la 8ème étape, entre Meknès et Fez (145 km), les coureurs affrontent la pluie, la neige et la grêle : à l’arrivée, Mario rate le dernier virage et se classe 4ème. Le lendemain, il est malade. La diarrhée le gêne jusqu’à l’arrivée à Casablanca : « il n’était pas question que j’arrête… », malgré son manque de forces. Mario, qui a découvert lors du stage de la Londe des Maures que quelques-uns de ses collègues ont recours à des soins, se souvient maintenant de n’avoir reçu qu’une vitamine C. Rentré en France, rien ne va plus : il est lâché très tôt dans Tarbes-Sauveterre. « Mon père s’arrache les cheveux ! »  Ils décident de consulter  « le fameux docteur Bellocq ». Le « père François » n’y va pas par quatre chemins : « Mario, tu en as pour deux mois ! »

Néanmoins, Mario participe au « Ruban granitier breton » avec son frère Marino, JJ. Szkolnik, Becaas, Mendribil, Ronc, puis à la « Route Peugeot » et au « Tour de Gironde » avec l’équipe du CC Marmande (M. Fedrigo, JM. Prioleau, G. Ianotto et Marino). Ils sont premiers du contre-la-montre entre Ste Foy et Pellegrue et gagnent  le classement par équipes.

Au « Tour du Béarn-Aragon », il est avec l’équipe « Zeus » (J. Becaas-R. Bajan-R. Hernando-F. Burtre-F. Garmendia). Le 28 juin, enfin, à Hossegor-Soorts, Mario Verardo est champion d’Aqsuitaine devant Becaas et Boudé.

            L ‘année 1982 commence – après un peu de piste à Damazan – par une victoire dans Bayonne-Ciboure, au cours de l’Essor basque (il s’y classe 3ème au final derrière B. Pineau (1) et D. Delort (2), et le 21 mars, à Marmande, il gagne le Prix des commerçants (2. Valade 3. Pineau 4. Prioleau). Puis, il termine Bordeaux-Saintes dans le peloton et, le lendemain, il se classe 4ème à Lagorce-Laguirande (1. Duteil 2.B. Pineau 3. M. Fedrigo).

Vient alors sa première victoire dans le 34ème Paris-Barentin (164,5 km en 4h 3’7’’) devant un certain Charly Mottet (3. Corre). Dans le journal « l’Equipe », Francis Contenseaux annonce : « Verado sur les traces de Castaing ». Mais, interwievé, Mario corrige : « difficile de nous comparer… Castaing a toujours été en avance d’un mètro ».

Suivront des places de 2ème au Tour du Réolais, dans Royan-Blaye (1. D. Delort), puis il gagne à Trémolat avant le « Ruban granitier breton » (22/4 au 2/5) où il enlève le Prix du meilleur grimpeur. Il enchaîne avec le « Tour Midi-Pyrénées » (avec B. Pineau, M. Fedrigo, C. Dast, D. Fava et J. Buytel : premiers du clm/équipes à Fleurance), la « Route Peugeot » (Vichy et le Puy de Dôme), le Tour de la Gironde sud où, porteur du maillot de leader, il se fait « piéger » dans la dernière étape, mais conserve le maillot vert. Suivent encore le Tour du Béarn, le « Béarb-Aragon », dans lequel , au cours de la dernière étape, il percute au bas de l'Aubisque une voiture qui " a cru pouvoir remonter en sens inverse"...

 

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L'équipe du CC Marmande au Tour du Béarn 1982 : C. Magni (d.s.), D. Fava, Marino, B. Pineau,

Mario, Lorenzon et C. Daste. 

 

 

Au Boucau pour le Prix des fêtes de la Gargale, après une échappée de 100 km, « les deux frères (Mario et Marino) se présentent ensemble en levant les bras ! »

Mario gagne ensuite le Tour du Tursan (2.B. Pineau) et le Grand Prix de la Tomate (2. Bajan).

Dans Paris-Dreux, il échoue à la 2ème place derrière Patrick Derosier (Aubervilliers) et Robert Pajot, dans « l’Equipe », donne le titre suivant : « Derosier, ce petit malin ».

Une saison riche qui se termine par une très honorable participation à l’ "Etoile des Espoirs », dans une équipe de France B, composée par : D. Amardeilh, D. Pelizzari, P. Sarniguet, S. Polloni, C. Lescure et D. Delort, une épreuve dans laquelle il prend deux fois la 5ème place de sprints gagnés par Sean Kelly à Mont-de-Marsan et Hofeditz à Pau.

            En 1983, il est 2ème de Manche-Atlantique derrière Yvon Madiot, après avoir fait 3 de la Ronde du vélo d’or (entre Figueras et Céret : 1. Mauries 2.Pineau), puis 7ème du « Printemps nivernais » et 6ème du circuit du Morbihan et du G.P. de la Boucherie. Ce qui lui a « ouvert l’appétit » pour un deuxième succès dans Paris-Barentin, course animée par le champion de France juniors, Philippe Bouvatier. Francis Contenseaux, dans « l’Equipe », titre : « Regrets et espoirs de Verardo » et il écrit : « à 22 ans et toujours poussé par le désir d’accéder à l’échelon supérieur », Mario a gagné en solitaire (« le kilomètre le plus long de ma vie ») et il a déclaré :  « je crois que l’on a fait de moi un sprinter un peu vite et je voulais prouver que j’étais capable d’autres choses ».

Ensuite, il est au Tour du Vaucluse (open) avec Le Bon-Delort-Carline-Madiot. Puis, il chute dans le « Ruban granitier breton » et encore dans Paris-Montargis, dans la Ronde de l’isard, au Tour du Gévaudan (points de suture à la cuisse) et, encore, à la « Route Peugeot » où il est percuté à l'arrière par la voiture du comité d’Auvergne. Ironique, Mario propose un titre : « La chute au prochain numéro ».

 

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La "Route Peugeot" (ex-Route de France) : Mario Verardo dans le col du St. Thomas. 

 

 

Cependant, derrière ce bilan de « chutes et rechutes » se cache cet hiver 82-83, où Mario, destabilisé, a eu « du mal à redémarrer » après une « rupture sentimentale ».

            L’hiver 1984 se passe mieux, Mario fait de la piste à Mourenx et à Damazan et roule un peu avec Francis Castaing. Il dispute – sagement – toutes les épreuves sur la côte basque, abandonne à Lagorce-Laguirande, dans Bordeaux-Saintes et Royan-Blaye.

Au Tour de Vendée, après trois étapes dans le peloton, il est 7ème du contre-la-montre individuel (13  km en 18’58’’). Il gagne à Dax, puis fait 9ème au 3 jours des Mauges et 8ème du Tour du Blayais. Au « Tour de la Gironde sud » en compagnie de Marino, Coquerel, Prioleau et Campaner, il finit 7ème au général et, le 10 juin à Bergerac, il est à nouveau champion d’Aquitaine (2. Avezou 3. Ronc 4. Prioleau 5. Marino V.). Au Tour de la Vienne, il gagne l’étape Lusignan-Chatellerault (en solitaire et devant D. Lauritzen), finit 16ème au général, mais gagne les « points chauds » et le « meilleur grimpeur » devant D. Lauritzen.

Suivent le championnat de France sur route (amateurs) à Berck-Plage (27ème), le Tour du Pilat (24ème) et surtout, le 23 juillet, Paris-Bagnole-de-l’Orne (207 km en 4h 1’) où il prend la 3ème place derrière B. Pineau (1) et Lemarchand (2). Francis Contenseaux, dans « l’Equipe », ajoute : « avec la complicité de son équipier Verardo, Pineau n’eut ensuite aucun mal… »

Dans le Tour du Morbihan, après avoir fait 4ème à Ploerdut et à Lampaul-Gumiliau, 2ème à Ploudalmezeau, il est, à la fois, leader et dans l’échappée finale pour la dernière étape à Plouec-du-Trieux. A 100m de l’arrivée, le Hollandais Van der Meulen casse sa manivelle et il entraine dans sa chute Brenner et Verardo. Mario est gardé en observation à l’hôpital de Guingamp souffrant de contusions multiples. Dix jours plus tard, il est à nouveau sur le vélo et il fait 2ème à Uza-les-Forges. La saison se termine par deux belles places :  8ème de Paris-Dreux et 8éme du GP. de 'l'Equipe". 

            La suite va se « jouer » à l’ACBB, où Mario Verardo fait les quatre saisons (sic) : 1985-86-87-88. Mais, il sait aujourd’hui qu’il a « raté sa carrière », quand après sa victoire dans Paris-Conneré (1979), « Mickey » Wiégant s’était intéressé à lui. Au Vélo Club de Langon, M. Tauzin, le président, avait calmé les ardeurs du jeune Mario, en lui expliquant que ce n’était pas nécessaire de monter à Paris. Claude Magni n’en était-il pas un bon exemple ?

Le 23 septembre 1983, le DTN Lucien Bailly a écrit à Mario Verardo en lui adressant un imprimé de candidature en vue d’un poste EDF, destiné aux athlètes de « haut-niveau » en vue de leur permettre de mener de front entraînement et activité professionnelle :  « puisque tu penses avoir une chance » et bien que le dossier soit « clos depuis longtemps ». Mario va en bénéficier, mais « cela arrive trop tard », reconnaît-il aujourd’hui.

D’une part, depuis 1981, « Mickey » Wiégant a confié la direction de l’équipe amateur de l’ACBB à Claude Escalon, puis il démissionne en 1984.

D’autre part, le travail qu’on lui réserve à EDF ne le passionne guère et le climat y est désagréable, l’une de ses « chefs » n’appréciant visiblement pas son « statut particulier ».

            L’année 1985 est une année « blanche » marquée par le travail d'équipe, avec cependant une belle 2ème place dans Troyes-Dijon 1986 (derrière Jousselin, mais devent Gilles Delion) et, aussi, le gain de la Coupe de France Mavic 86 avec l’ACBB, trophée qu’il a déjà remporté avec le CC Marmande en 1983.

            En 1987, il gagne le Grand Prix du Printemps à Fourchambault (140 km en 3h 21’3’’) devant Delaurier (Wasquehal) et Bonnington (UV Aube). Le journaliste (Robert Joigneaux) écrit : « jusqu’ici à quelques exceptions près…(la course) désigne un vainqueur qui, dans la saison qui suivait gagnait les rangs professionnels. Ce ne sera sûrement pas le cas du 9ème lauréat… là ne se situe plus son ambition ». Pourtant, Mario a « fait preuve d’une détermination assez exceptionnelle pour parvenir à ses fins » : dans le secteur de Garchizy et de la côte blanche, il y a encore une vingtaine de coureurs devant, mais Mario Verardo au terme « d’un déboulé impérial » laisse le champion de France Carlin à la 7ème place, P. Hosotte10ème ou encore Lance 12ème… « A 26 ans, (il) a depuis longtemps convenu que son avenir devait se cantonner à une honnête carrière chez les amateurs ».

Le lendemain, pourtant, il prend la 2ème place du 76ème Paris-Evreux derrière Claude Carlin (ASPTT Paris), « normand d’origine, connaissant le final par cœur », mais qui a « failli se brûler les ailes » car, « ce n’est que dans les ultimes 50 derniers mètres (…) qu’il réussit à coiffer Mario Verardo (…) pour le devancer d’une dizaine de centimètres, pas plus sur la ligne ».

Le 8 mars, il avait pris la 4ème place du 16ème Manche-Atlantique, marqué par les ascensions successives du Mur-de-Bretagne. La course est remportée par Thierry Barrault (1960-2014) qui échappe à Conan (2) et Vivien (3), après que « son copain de club Verardo (l’ait) placé sur orbite".

La fin de saison est gâchée par un accident de moto stupide, pratiquement devant chez lui, alors qu’il rentrait. C’est une fracture du fémur, donc, une pause assez longue suivie d’une période de rééducation. Mario, qui était passé du comportement de « gagneur » à celui d’équipier, capitaine de route, un moment, pense arrêter.

 

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      Le centenaire de l'ACBB : fêté à la mairie de Boulogne-Billancourt, il rassemble plusieurs générations : autour du Maire et de M. Wiégant (au centre) on peut re connaître : Luis Ocana, C. Guimar, J. Anquetil, A. Darrigade, J. Stablinski et R. Delisle (rangée du milieu); puis, accroupis (de g. à d.) : D. Lauritzen, R. Millar, jj. Philipp, T. Casas, Laigniel, Mario Verardo. Tout à fait à gauche et debouts : M. Boishardy et C. Escalon.

 

 

 

            En 1989 ; après quatre saisons à Marmande, puis quatre saisons à l’ABBB, on le retrouve avec le « maillot vert des Trèfles de Mourens ». A 29 ans, il gagne encore à Montpon, fait deux fois 6ème lors du Tour de Vendée, réalise un bon Tour de Dordogne et se classe 2ème du circuit du Marensin. Mais, il chute dans la dernière étape du Tour de Gironde.

            Quelque temps, il portera aussi le maillot de l’US Bouscataise en compagnie de Marino et de son neveu Jérome. Auparavant, il aura couru les six jours de Bordeaux avec le Belge De José, puis avec son frère.

Dans le journal « Cyclisme », Gérard Descoubes écrit un « portrait souvenir » à propos de Mario, intitulé : « Avec l’esprit olympien ». Il estime que « Mario se retirera sans faire de bruit, presque sur la pointe des pieds ». Qu’il nous soit permis d’ajouter que cette trajectoie de coureur cycliste vécue au début des années 80, quand les équipes « pros » disparaissent ou « dégraissent », pèse, encore aujourd’hui, lourd sur l’existence d’un homme toujours attaché à l’univers du sport : Mario Verardo dispense ses conseils en matière d’entraînement, de nutrition et de bilan énergétique, de posture et de positionnement, après avoir été mécanicien.

En 1993, Mario, qui n’a jamais eu d’enfant, a entraîné avec succès, Greg Joubel, le fils de sa compagne d’alors, Maïté, qui devient champion de France en poursuite olympique (juniors), avec la sélection d’Aquitaine dirigée par le CTR, J.J. Rebière.

 

 

           

Marino

 

            Le couple parental constitué par Maurice et Pierrette, après avoir fait face à deux premières naissances : Gina en 1955 et Gino en 1956, retrouve une situation semblable, 5 ans plus tard, avec la venue de Mario (1960) et Marino (1961). Précédemment, nous avons suggeré – concernant les deux frères – la figure de « quasi-jumeaux ». Puis, nous avons, immédiatement insisté sur l’année (un peu plus) qui les sépare, en disant que, toujours, elle allait faire la différence. Un peu plus loin, nous avons cité l’expression fabriquée par un journaliste de « Sud-ouest » : « Frères Dalton » de la « Petite Reine » et, aussi, cette échappée de 100 km à deux et cette arrivée « ensemble levant les bras », au Boucau en 1982.

 

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 Marino et Mario : les "frères Verado" 

 

 

En 1983, J.C. Felon écrit dans le journal « Sud-ouest », sous le titre : «  Unis comme les rayons de leurs roues », « ils pédalent de concert et notamment depuis trois ans sous le maillot jaune et noir du CC Marmande. (On a)… souvent tendance à les confondre : question de morphologie, de patronyme avec ces deux prénoms de Mario et Marino qu’une seule lettre sépare, de joie de vivre aussi… espiégles… ils ne se prendront jamais au sérieux ». Mais, au sujet de Marino, Felon estime qu’il est « faux de croire qu’il court dans l’ombre de son frère ».

 

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  La maman fleurie par ses garçons

 

 

Justement, la période de mars-avril 1983 confirme cette mise en garde et J.R. Laloi peut donner à lire dans « Cyclisme » : « Paris-Barentin pour l’un, Bordeaux-Saintes pour l’autre. »

Pareillement, Mario nous dit aujourd’hui :  « on n’a pas gagné les mêmes courses ».

 

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 Le bouquet à Cézac

 

Néanmoins, un peu plus d’une année les sépare et ils ne seront pas toujours ensemble dans la même équipe même s’il y a la période forte passée au CC Marmande (1981-1984), puis deux ans à l’ACBB (1986-87)…

Si Mario démarre très fort dans le cyclisme avec les titres de champion d’Aquitaine en minimes, cadets et même juniors et si l’année 1979 le révèle en dehors de la région (Epernay-Sedan puis Paris-Conneré), il faut attendre 1980 pour que Marino s’affirme définitvement en remportant Bordeaux-Castillon (et retour). Ce n’est certes pas une « classique parisienne », mais si le palmarès de cette épreuve pouvait parler… et, aussi, son parcours, la côte d’arrivée ou, encore, le nombre de partants, parfois plus de 200.

 

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      Equipe "Zeus",  1981. 

 

 Ensuite, Marino gagne le Tour du Bayais 1982 et, la même année, il remporte les « points chauds » au Tour de Gironde, puis le contre-la-montre par équipes du Tour du Béarn (avec son frère, D. Fava,B. Lorenzon, C. Dast et B. Pineau).

En 1983, il y a cette belle et grande victoire dans le 45ème Bordeaux-Saintes où, sur le cours National(cf. ici, dans "Dossiers" à Gérard Saint-Martin), il devance le vainqueur de l’année passée : S. Polloni, d’un demi-boyau, peut-être parce qu’il a levé les bras un peu trop tôt. Ils n’étaient plus que 2 restant des 16 échappés à la sortie de Bordeaux, qui ont dû affronter les giboulées et le vent de nord-ouest en cette fin du mois de mars. Aux « 3 jours des Mauges », Marino qui « n’est pas venu dans la douceur angevine pour compter fleurette » (Michel Jouneaux) remporte la 2ème étape. Il gagne aussi le prologue du Tour de Béarn-Aragon, puis récidive avec le contre-la-montre par équipes du Tour du Béarn et aux « points chauds » du Tour de Gironde.

Avec B. Pineau, JC. Ronc, JM. Prioleau, E. Dutrouilh, B. Lorenzon, D. Fava et son frère Mario, dirigés par Claude Magni, ils sont les artisans du « doublé » du CC Marmande, qui remporte la Palme d’or et la Coupe de France Mavic devant le CS Persan. C’est la première fois qu’un club d’Aquitaine est lauréat d’une Coupe de France  de cyclisme amateur.

            Pour la première course de la saison 1984, à Anglet, Marino s’impose devant Bajan (2) et M. Larpe (3). Le lendemain, sur la rive droite à Bayonne, Marino règle à nouveau un peloton qui a roulé pour revenir sur son frère, Mario, qui s’est échappé au début du dernier tour. Au final, après trois victoires, Marino remporte l’Essor basque 1984. A la fin du mois de mars, Marino gagne son premier G.P. de Lagorce-Laguirande devant celui qui s’y était révélé en 1978 - à 19 ans, avant de passer trois ans dans le peloton professionnel – Michel Larpe.

Au Tour de Vendée, il gagne une étape et les « points chauds ». Et, dans sa région, il ajoute à son palmarès le circuit des Bastides.

            En 1985, une « fugue » à l’AS Facture-Biganos ne l’empêche pas de gagner le Tour du Blayais, le circuit des Bastides (à nouveau), les Prix de la Madeleine et du Centenaire à Mont-de-Marsan, le circuit du Marensin et la Primevère Montoise. Dans le Tour de Gironde, lors de la 4ème étape  il prend la 2ème place , mais il termine 7ème au classement général. Dans Paris-Montargis que gagne JJ. Philippe (ACBB), il se classe 11ème.

 

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 Mario et Marino, aux couleurs de l'ACBB, en compagnie de J.P. Decout, un homme serviable :

 "ser-" comme sérieux et "able" comme dans aimable.

 

 

            En 1986 et 1987, Marino est avec son frère à l’ACBB. Sélectionné en Equipe de France pour le Tour de Yougoslavie 1986, il y gagne le prologue et la 5ème étape qui arrive à Split. Dans sa région, il gagne le G.P. de la Foire-Exposition à Mont-de-Marsan, le G.P. Hernani à Hendaye et les nocturnes de Bruch et de la Madeleine. Vainqueur de la 3ème étape du Tour de Gironde, toujours dans sa région, il l’est aussi du G.P. de Valence/Baïse et de Caudéran.

Dans  le 8ème Troyes-Dijon où Mario fait 2 derrière Jousselin (ASPTTParis), il se classe 8ème.

            A partir de 1988, Marino revient au CC Marmande et il renoue avec la victoire dans le G.P. de Lagorce-Laguirande (2. P. Delort), alors que la course subit la concurrence du Prix de Cénac-St. Julien (24) et que son second de 1984 et vainqueur en 1985, Michel Larpe vient de remporter Bordeaux-Saintes. Ce retour définitif en région, Marino le marque encore par sa victoire au G.P. Hyper-Clash à Villeneuve/Lot et, aussi, en inscrivant son nom au palmarès de la nocturne du Bouscat (2. Lajo 3. Bannes 4. De Santi 5. Villemiane 6. Pandelé…).

            1989 – Alors que Mario est revenu de ses « aventures » parisiennes, Marino réalise l’une de ses plus belles saisons, avec, au premier rang, la victoire dans Tarbes-Sauveterre. Des 100 concurrents présents au départ de la place Mercadier à Tarbes, il n’en reste plus que onze pour disputer le sprint à l’arrivée. Selon A. Douaud (Cyclisme, 01/05/89), « un véritable vent de folie a soufflé sur la course dès le départ donné ». Classement : 1. Marino Verardo 184,7 km en 4h 47’ 12’’ (my : 38,586 km/h)  2. Pedegaye  3. Uriarte  4. Berard  5. Flaujaguet 6. Dutrouilh 7. Dief  8. Urizar  9. Abadie  10. Labourdette…

Cette victoire intervient une semaine après que Marino ait, aussi, remporté « l’Enfer Béarnais » (Orthez, le 1er mai). Ensuite, en gagnant le Grand Prix de la Victoire à Libourne, au terme d’une échappée à 11 puis 3 coureurs, Marino Verardo enregistre « son troisième succès en 8 jours » (JC. Subileau) : 2. Alain Sonson  3. Arquey…

            1990 – Marino n’ajoute qu’une victoire à son palmarès : le circuit des vins du Blayais, à Cézac. Alain Douaud écrit : « Verardo au long cours… », victoire au sprint après 193 km d’échappée, classement : 1. M. Verardo 197 km en 5h 2’ 20’’ 2. Bouquet 3. Bareille  4. Mondory  5. Hourdebaigt  6. Delort …

Cette même année, alors que Douaud s’interroge :  « les criteriums à entrée payante ont-ils un avenir ? », Marino participe au criterium de Sadirac gagné par les « pros » belges : 1 . De Wolf  2. Dhaenens  3 . Peyramaure  4. Brun  5. Sonson  6. Verardo  7. Lajo  8. Loubère…

            1991 – Le « pigiste » de « Sud-ouest » et le collaborateur de « Cyclisme » (A.Douaud), fait référence au « métier de Verardo qui a permis à Marino, après avoir contré une attaque de De Bacco dans les rues d’Arcachon, de s’échapper dans la dernière côte pour finir en solitaire et remporter Mont-de-Marsan-Arcachon devant Donim, Bannes et Péré. Marino a alors 29 ans et il est désormais employé municipal à Thouars/Garonne, petite commune dont il sera bientôt un des conseillers municipaux.

Dans le Tour des Landes (qui sera remporté par PH. Menthéour), Marino bat au sprint Ch. Dupouey et B. Bannes pour le gain de la 3ème étape et, pour la dernière qui arrive à Mont-de-Marsan, il ne parvient pas à remonter Dominique Péré et termine second devant Dupouey, De Wilde et Loubère.

A cela s’ajoutent les non-moins respectables victoires à Eauze et à Trémolat, puis une nouvelle nocturne, celle dite « des Champions », à Mussidan.

 

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 Six Jours de Bordeaux 1991.

  

            Les archivistes et autres commentateurs perdent ensuite la trace de Marino pour les années 1992 et 1993.

Son « come-back » en 1994, sous les couleurs de l’US Bouscat, se concrétise par des victoiresà Brantôme, Castelmoron et, nocturne oblige, à Fumel.

            Nouvelle interruption en 1995 et 1997, malheureusement Marino n’est plus là pour nous « éclaircir » (nous y reviendrons) et Mario qui – selon leur mère, Pierrette – « a été très touché par la mort de son frère », ne sait plus et s’en tire par un haussement d’épaules…

Si, il se rappelle du « ravage » que Marino avait fait dans les rangs « vététistes » du côté de Gauriac et ailleurs…

L’histoire de Marino Verardo, coureur cycliste, s’achève sur une victoire non loin de chez lui, à Buzet/Baïse en 2000 avec le maillot de l’US Bouscat.

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       La dernière : à 2km de chez lui et à 39 ans (2. Arquey 3. Gauvrit)

 

 

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 Une "collection" amassée à 4 jambes...

 

            17 ans auparavant, Jean-Robert Laloi (Cyclisme n°571, 06/05/83) a écrit : « la famille Verardo vit en ce moment des heures exaltantes : Mario 23 ans, le 10 avril, gagne Paris-Barentin et Marino 21 ans, trois semaines avant, a gagné Bordeaux-Saintes ». Il les décrit comme d’ « excellents coureurs, qui plus est, remarquables de sportivité et d’amabilité ». Le journaliste donne ensuite la parole à C. Magni (alors, le directeur sportif du CC Marmande) : « Mario a désormais toutes les chances de son côté pour postuler au professionnalisme ». De son  côté, JR. Laloi ajoute : « Marino, d’un caractère différent va pour sa part beaucoup progresser d’autant qu’il a la chance d’aller très vite aux arrivées ».

            Aujourd’hui, Mario nous dit : « Marino était plus tactique, intelligent et adroit en course que moi, qui suis plutôt intuitif et opiniâtre ». Mais, c’était quelqu’un de « très volontaire, engagé, qui n’avait peur de rien ». Et il ajoute : « Grâce à Nathalie, il avait acquis la stabilité familiale ». Mario nous raconte ensuite comment, après l’ACBB, Marino, qui était serrurier-ferronnier à la ville de Marmande, n’a pas voulu dépendre du vélo. A Thouars, il est devenu cantonnier puis conseiller municipal.

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      Le conseil municipal de Thouars-sur-Garonne ( Marino est à la droite de M. le Maire).

 

            Tout le monde sait que Marino Verardo est décédé le 14 juin 2011, à 49 ans, « d’une courte mais implacable maladie », dont les premiers signes d’inquiétude étaient apparus au retour du Tour de Malaisie. Depuis 2005, Marino était devenu le directeur sportif du CC Marmande 47. « Sud-ouest » (16/06/2011) peut bien écrire : « Le monde du cyclisme aquitain a perdu, mardi, une de ses figures emblèmatiques » et donner la parole à Pierrick Fedrigo :

« Marino avait encore tellement de choses à apporter au cyclisme ».

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      Marino et Valentin,

      Que Pierrick Fedrigo me pardonne d'ajouter : Marino ne va pas manquer qu'au cyclisme aquitain.

 

 

Guido

 

 

            10 ans après Gina, puis Gino, 5 ans après Mario puis Marino, en 1965 naît Guido, le dernier des cinq enfants de Maurice et Pierrette Verardo. Le quatrième garçon, le dernier. Sera-t-il coureur cycliste ? Oui et Non.

            A 8 ans, en 1973, il est déjà à l’école de cyclisme du VC Langon. En 1979, il court sa première course. Cette année-là, il totalise 14 victoires sur la route et 14, aussi, sur la piste, où il est champion d’Aquitaine. Surtout, il est vainqueur du concours national GAN (minimes) et il gagne un vélo « Peugeot ».

 

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 L'heure des récompenses à Sanary, pour le concours GAN, ici, Léali et Guido Verardo.

 

En 1980, encore champion d’Aquitaine sur la piste, il termine 3ème du même championnat sur la route. Il gagne trois courses : St. Séverin – Bergerac – Javerlhac.

Qualifié pour le championnat de France scolaire, en 1981, il termine 6ème de la course aux points sur la piste. Cette saison, il compte 11 victoires.

            En 1982, junior 1ère année, après 2 victoires en cyclo-cross, il est 3ème du championnat d’Aquitaine et gagne 2 fois sur la piste , 2 fois sur la route.

            En 1983, junior 2, il est encore 3ème du championnat d’Aquitaine de cyclo-cross et se qualifie por le championnat de France.

 

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 Marino a exploré la voie du cyclo-cross, dans laquelle Guido a ensuite obtenu de bons résultats.

 

Sur la route : il se classe 4ème de Bordeaux-Castillon (et retour), 3ème de Bordeaux-Arcachon (derrière E. Caumeil et H. Fagot) et 19ème du championnat de France scolaire. Il gagne 5 fois, dont à Izon.

            En 1984, il gagne encore 3 fois sur la route. Mais, l’heure du service militaire est venue. Et, en 1985, Guido arrête la compétition.

            Aujourd’hui, il avoue avoir été « très admiratif de ses frères » : c’étaient « mes champions, je n’avais pas d’autres idoles ». Guido avait envie d’ « être dans la vie active », mais « tout en restant dans le vélo ». Equation difficile à résoudre. Alors, il a passé les CAP, BEP jusqu’au Bac Pro, dans la mécanique. Il a, ensuite, travaillé en atelier à Langon, à Podensac. Finalement, il a choisi le dessin industriel, passé quelques concours et, aujourd’hui, il travaille à la D.D.E.

Entre temps, il a connu "Rosy" et ils ont eu deux garçons : Yoan, en 1993 et Rémi, en 1995.

Alors, Guido est « resté dans le vélo ». Lui, qui préfère assister à des courses d’amateurs plus qu’à celles des « pros ». Lui, qui est du genre à accompagner ses gamins sur une course à Mios dans l’après-midi et à repartir après pour aller voir la nocturne de Montpon.

            Il est servi : Yoan et Rémi sont, aujourd’hui, dans l’équipe du GSC Blagnac Sport 31 qui, après avoir gagné la Coupe de France des clubs de DN2 en 2014, intégre en 2015 la compétition en DN1.

 

 

Yoan et Remi

 

            Cette figure des « frères à vélo » nous semble depuis toujours l’illustration parfaite des dimensions psychologique et sociale du cyclisme. Très présente dans l’univers du vélo, elle est incarnée en France – mais il y a aussi de nombreux exemples à l’étranger – surtout par les frères Pelissier, dans l’entre-deux-guerres. A partir de trois exemples aquitains : les frères Darrigade, Lapébie et Verdeun,  nous avions bâti un sujet de recherche (voir ici dans « Dossiers », les fratries cyclistes). Puis, nous avons esquissé, ici même, un « Petit lexique des frères à vélo ». De multiples dimensions restent à explorer, mais n’est-il pas remarquable que dans ce sport dit « individuel », mais où « gagner seul » relève de l’exploit, le rêve des « frangins » (R. Dieudonné, 1931) est de courir ensemble, même s’il est angélique d’ignorer la rivalité latente.

Mieux, dans la constellation de la famille Verardo, ne peut-on s’interroger sur la reproduction – à trente ans d’intervalle – du couple des « frères à vélo », soit après Mario et Marino, Yoan et Rémi ?

            Pour ce qui concerne les deux petits-fils de Maurice et Pierrette Verardo, il y a, à nouveau, un aîné qui réussit très vite, ce qui place son cadet dans une situation à laquelle on ne prête pas assez attention et qu’en tous cas ce dernier doit assumer.

 

            Yoan, né le 19 avril 1993, débute en minimes à Beaulac-Bernos et poursuit en cadets au CC Marmande. En septembre 2009, il est admis comme pensionnaire au Pôle France, au CREPS de Talence.

Déjà, en 2008 à Hyères, il s’est classé 3ème de la course aux points du championnat de France cadets. Si les oncles, Mario et Marino, ont fréquenté les vélodromes plus que ne l’avait fait leur père, Maurice, les petits-enfants (…du 21ème siècle), Yoan et Rémi, vont passer par l’Ecole de la piste. A Bordeaux désormais il y a un vélodrome couvert, des cadres techniquescompétents et des structures pour héberger les athlètes. Ce n’est plus « la piste ou la route », mais l’une est complémentaire de l’autre, la piste est un « passage obligé » comme le souhaitait en son temps, Guy Lapébie.

 

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      "Bronzés" au championnat du monde juniors, à Montichiari : Y. Verardo et S. Lemoine.

 

 

            Et, les résultats arrivent bientôt : Hyères 2010, Yoan est 3ème du championnat de France juniors à l’américaine (avec S. Lemoine) et en poursuite par équipes (avec Galy, Saumon, Lemoine). Au championnat du monde (juniors) à Montichiari (Italie), avec S. Lemoine, ils obtiennent la médaille de bronze.

En 2011, sur la piste de Bordeaux-Lac et pour le Prix Fenioux, Yoan et Brian Coquard prennent la 2ème place de l’américaine derrière Brisse-Mouchel. La même année, lors du championnat de France à St. Denis-de-l’Hôtel, en juniors : Yoan est, successivement, 1er de la course aux points, 2ème à l’américaine (avec T. Boudat) et 3ème en poursuite olympique (avec JF. Bentz, T. Boudat, B. Van Nieuwenhove). A Anadia (Portugal), Yoan devient champion d’Europe du scratch (juniors).

 

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2011 -  Yoan, champion de France de la course aux points : Lesellier (2) et Brugerolles (3) (merci à Alain Douaud)

 

En 2013, sur le nouveau vélodrome de Roubaix, Yoan Verardo et Vivien Brisse se classent 2ème à l’américaine du championnat de France, derrière Duval-Kneisky.

            Sur la route, dès 2010, Yoan appartient à l’Equipe de France juniors qui dispute le Tour d’Istrie (Croatie) où Yoan se classe 3ème d’une étape. Cette même année, puis la suivante (2011), il termine deux fois 2ème du Trophée Louison Bobet derrière deux futurs « pros » :Coquard (2010) et Gougeard (2011).

En 2011, Yoan gagne le Tour de Loire-Layon devant son condisciple du Pôle France de Talence, Thomas Boudat. Lequel prend sa revanche lors de l’interrégions à Mussidan (1. Boudat  2. Y. Verardo  3. Dufour).

En 2012, il gagne le circuit de la Chalosse (2. Le Fustec 3. Martin) et les Boucles de l’Arnoult (2 étapes = 1x2, 1x6). Il est 3ème de « Laukizko Udala Saria », 4ème à Marçay (1. Larpe), 6ème à Marigny (1. Larpe), 7ème du Prix du CA Bèglais (1. Dhinnin), 3ème à Eysines (1. Brisse 2. Larquier) ou, encore, 9ème de Bordeaux-Saintes (1. Kowalski), 12ème à Cézac, circuit des vins du Blayais (1. Patanchon), 12ème au Tour des Landes (1. Ballion), 15ème du Tour du Val de Saintonge (1. Larpe 2. Reimherr).

En 2014, après être passé de l’Entente Sud-Gascogne au GSC Blagnac, il gagne la 1ère étape du circuit des Vignes , entre Lencloître et Neuville du Poitou, mais le lendemain il est victime avec trois de ses coéquipiers d’un accident et se retrouve au CHU de Poitiers.

Dans les « Boucles Talmondaises », il prend la 2ème place derrière T. Boudat. Suivent un bon Tour de Gironde (1. Te Brake 2. Menut) : 11ème au général (après avoir fait : 13+11+3+11+6)et un bon Tour du Tarn-et-Garonne : 5ème (1. J. Maison). Il est aussi 4ème des Boucles Gersoises (1. Cazaux), 3ème de la nocturne de Libourne (1. Szkolnik), 8ème au Bouscat (1. Leroy), 11ème du Tour des Landes (1. Mespoulède)…

Au terme de la saison, le GSC Blagnac Sport 31 remporte la Coupe de France de DN2 devant Bourg-en-Bresse et l’Occitane, et monte en DN1.

Le classement établi par « Vélo Magazine » pour les Espoirs le donne 26ème et consacre Thomas Boudat (Vendée U), lequel passe professionnel chez « Europcar ».

 

            Rémi. Deux ans et demi séparent Rémi de son aîné, Yoan. En 2011, dans la catégorie des cadets, il gagne quelques épreuves sur la piste à Damazan. Sur la route, il est souvent placé, mais se heurte aux mêmes adversaires : Barbeau, Destang, Couzinet, Diligeart…

 

Rémi 2e chpt Aquitaine route_CADETS.jpg

2010, championnat d'Aquitaine , route (cadets) : 1. T. Boudat 2. L. Destang 3.R. Verardo 

 

En 2012, en juniors, il est encore 2ème à Villenave d’Ornon, une fois derrière Barbeau, une autre fois, 3ème derrière Besson et Bricat. Il finit 14ème le Tour des Ecureuils gagne par M. Malbert, puis 6ème des « Boucles de l’Arnoult ».

Pour le Grand Prix de l’Humanité, à Bordeaux-Lac, il gagne une élimination et un scratch chez les « Junios/Seniors ».
En 2013, il gagne quelques épreuves (élimination, scratch, course aux points) à Damazan et à Bordeaux-Lac. Sur cette dernière piste, il obtient son premier titre régional en gagnant la course aux points. En juillet, à Hyères, pour le championnat de France juniors, il se classe 2ème de la poursuite par équipes avec l’Aquitaine (Barbeau, Kohl, Le Turnier), derrière la Normandie.

Sur la route, il est 2ème à Grandfonds derrière Bouveret en avril, puis 3ème en juillet à Gornac pour le championnat régional (3ème contre-la-montre, 1er du criterium) et, en septembre, à Oloron-Ste. Marie, il est encore 3ème derrière Le Turnier (1) et Peyencet (2).

En 2014, il se classe 3ème du championnat d’hiver à l’américaine avec son frère Yoan , derrière Destang-Boudat (1) et Blanquefort-Le Turnier (2).

Sur la route, le 8 mars, il gagne à Saint-Symphorien, le Tour de la communauté de communes devant Alexis Diligeart et Pierre Painaud. Dans « Sudgironde cyclisme », Guy Dagot titre : « Rémi Verardo prend conscience de ses moyens ». Une saison qui avait bien commencé avec une 10ème place au Prix Pinel, à Montastruc, au milieu des coureurs de « l’Elite ». Une 8ème place dans le Prix « Fouchy » (1. P. Painaud) avait suivi le 13 avril.

Hélas, une mononucléose stoppe cet élan.

Avec F. Marcelet (Nogent), V. Loustau (Montauban), Rémi Verardo (Sainte Livrade) fait partie des recrues du GSC Blagnac Velo Sport 31 (déserté par J. Loubet revenu dans les rangs professionnels) qui accède à la DN1.

 

            Les deux frères vont pouvoir « courir ensemble » et, aussi, passer « ensemble » leur B .T.S.

 

Championnat d'hiver course aux points Bordeaux juniors-séniors 100.jpg

 "courir ensemble", tel est, souvent, le rêve des "frères à vélo". Ici, au vélodrome du Lac, Rémi emmène dans sa roue Yoan, mais aussi, Destang,Boudat, Ladagnous… Barbeau… (merci à Guy Dagot)

 

  

Guido, leur père, qui en son temps a su faire les choix qu’il faut, souhaite à ses fils« de passer du bon temps », d’  « être bien là où ils sont ». Car, « pour avoir des résultats, il faut être bien entouré… (avoir) de bons copains : Malbert, Dufour, Kohl, Campistrous… », parce que « les courses représentent plus de 100 jours , soit un tiers de l’année.

La famille Verardo, toute entière au vélo, pense surtout à ses enfants.

 

Maurice Pierrette et Jérome.jpg

 Cette photo - certes, de qualité médiocre - nous a paru cependant illustrer parfaitement notre propos : n'y voit-on pas une grand-mère (Pierrette) et un grand-père (Maurice) "entourer" leur petit-fils Jérome Lesbats, qui -lui aussi- a choisi d'être "coureur cycliste"… (Merci à Michel, son père)

 

 

 

  



14/02/2015
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