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Jacques GESTRAUD

                                                

 

 

 

 

 

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 Jacques Gestraud, "l'espoir angoumoisin" devenu champion de France (amateurs/route) en 1961, puis 3ème du championnat du monde en 1961, Tour de France 1964 et, enfin, "ex-pro" devenu "amateur H.C."jusqu'en 1971… Ajourd'hui, champion d'Europe ( 2004) et du monde (2005) des masters.

 

 

 

Au sommaire des « Grands cyclistes du Poitou-Charentes » (2008), Dominik Trouëssard ne fait pas figurer Jacques Gestraud et, sur internet, la « mémoire du cyclisme » ne conserve qu’une infime trace du coureur charentais. Par contre, du côté de Taizé-Aizé, Dominique-Raymond Renoux lui accorde une bonne place dans « 50 ans de cyclisme en Poitou-Charentes » (1990). Et, sa fonction l’y obligeant, l’ « Encyclopédie mondiale du cyclisme » (2003) intègre une petite vingtaine de lignes pour son palmarès. Yvette Renaud, dans son livre, « Vélocipèdes et Bicyclettes en Charente » (2016), le range dans un chapitre intitulé : « Quelques Charentais dans le Tour » parmi les Pras, Epaud, Parenteau, Gauthier, Bourreau et Lebaud. Enfin, Gérard Descoubès dans « Patrimoine cycliste du grand sud-ouest » s’intéresse dès sa première édition à celui qui passa vite d’espoir angoumoisin  à champion de France des amateurs de cyclisme sur route.

 

 

. Les années angoumoisines (1956-1959)

 

 

« J’habitais alors à Thouérat, dans le quartier St. Cybard » raconte J. Gestraud à Yvette Renaud et, à nous, il commence par avouer cette « double broncho-pneumonie » qui, à 6 ans, a fait de lui un « sac d’os ». Les Gestraud auront cinq enfants (quatre garçons et une fille). Le père est scieur-affûteur et Jacques est « apprenti imprimeur chez Coquemard, près du pont de l’Houmeau " à Angoulême. Depuis longtemps, il rêve d’avoir un vélo de course. Un jour, il en découvre un d’occasion à la salle des ventes, une sorte de « demi-course », que son père va lui bricoler, bien qu’il ne soit pas juste à ses dimensions.

Il va au travail en vélo et, parfois, en débauchant, il rencontre un coureur, Robert Pallu et, dans la côte Sainte-Barbe, il prend sa roue. A force, R. Pallu se retourne et lui dit : « Dis-donc t’as vu comment tu marches ? »  Son cousin, Marc Bonnet, qui sans faire de courses « pédalait », l’incite aussi à faire du cyclisme. Alors, en 1956, il prend une licence à l’UCAP Angoulême et rencontre un dirigeant, dont il se souvient encore : M. Bouffartigue. Un homme, qui montait des pneus de voiture, dont le fils courait aussi et qui semblait toujours disponible. Lui vient ensuite le nom d’un journaliste de la « Charente Libre », M. Laligne, « qui parfois m’emmenait avec lui sur les courses ».

En 1956 (l’année des 17 ans), l’éliminatoire du 1er Pas Dunlop a lieu à Voeuil. Sur le circuit, « il y a une bosse ». Alors, cela deviendra une habitude, il attaque dès le début de cette bosse, puis… il attend en haut ! L’arrivée étant jugée avant la côte, il découvre qu’il est plutôt « grimpeur » que « sprinter » et finit 3ème de cette première manche. A l’éliminatoire régionale, il fait connaissance avec la « chute » et il n’y a donc pas de qualification pour la finale nationale.

Dès cette année, cependant, il remporte le IIIème Prix du comité des fêtes de Péreuil où ses compagnons d’échappée – après 5 km de course – sont, déjà, Delaunay et Trichard, lequel crève à Blanzac. A  un kilomètre de l’arrivée, Jacques lâche son dernier adversaire.

 

 

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 C'est - semble-t-il - le CA Civray qui organise, mais sur la ligne de départ, on peut reconaître (de laD. vers la G.) : J. Mesnard puis J. Gestraud et, entre les deux avec le béret, M. Bouffartigue. Le troisième en partant de la droite est Ulysse Suant, président du comité du Poitou.

Claude Perrotin (le 29/11/17) nous apporte les précisions suivantes : les trois autres partenaires de Mesnard et Gestraud sont         (de g. à d.) : Soucherie, Grondain et Moinard. Il s'agit du championnat du Poitou des société (clm.) et, cette année-là, ce sont les deux clubs rivaux de Poitiers qui se classent aux deux premières places devant l'UCAP d'Angoulème, l'U.V. Poitiers étant classée première avec  Lelli, J. Currit et C. Perrotin (il y avait aussi au départ Brunet et Mesmin). A coté d'U. Suant, le dirigeant de l'UVP présent est M. Chataignier.

 

 

 

Au cours de la saison 1957 – alors qu’il n’a pas encore tout à fait 18 ans – il participe

à 41 courses, en gagne huit, finit sept fois deuxième et cinq fois troisième. Jacques est victorieux à Charmant, Rougnac, Puybossard, Bresdon… Souvent, il s’échappe (la plupart du temps à la faveur d’une côte) et les articles de presse rapportent que « le jeune espoir angoumoisin contrôle la course de bout en bout ». On relève aussi que « le jeune Gestreau d’Angoulême est splendide d’allure » ou qu’il manifeste « une étonnante facilité ». Mais, il doit parfois se contenter de la deuxième place derrière plus rapide que lui au sprint. Apparaissent avec lui les noms des Barjolin, Lebeau, Mettavent, Bigot, Caillaud… et ce sont souvent des sociétaires comme lui de l’UCAP Angoulême. A Marcillac, où « Mesnard obtient son premier succès de 1957 devant Pallu », il prend la 5ème place après avoir tenté de s’échapper en compagnie du futur vainqueur. A Saint-Georges-de-Didonne, en nocturne sur un circuit sans difficulté, il se classe deuxième à 50 m derrière Jean Ricou, mais devant les frères Gras, Toengi, Lebeau et Friou. Au circuit montmorélien, il se classe 2ème au milieu des Pyrénéens : 1. Loustalot… 3.Gibanel 4. Planas 5. J. Gras. Il intégre donc la « confrérie » des bons coureurs charentais, comme le montre cette 4ème place au G.Px. des Métives à Chèvreuil : 1. Mesnard, 125 km en 3h 18’ 2. Urbaniak  3. Pallu. Puis, il est invité pour des poursuites par équipes sur le vélodrome des Alliers lors de la venue de Guillermo Timoner ou pour le « Petit Tour de France » où président Anquetil, Darrigade et Forestier.

 

En 1958, déjà, à Verdille, il se classe 6ème d’une course dont le podium est occupé par Urbaniak, Bertrand et Fourgeaud. Cette saison, il gagne cinq fois : à Cognac (Prix des Jeunes), à Ste Marie de Chalais, à Rougnac, à Genac. A St. Cybard,où il termine 8ème d’une course gagnée par Jacques Vivier devant Folch et Fourgeaud, il remporte le prix des « 2 et 3 ». A Segonzac, pour le Prix de la Fine Champagne, il est 2ème derrière Claude Vallée, futur champion  de France des « indés ».

Sa plus belle victoire en 1958 reste son succès dans le 9ème Angoulême-Saintes, « authentique criterium des espoirs du sud-ouest » (2. Lalanne (Sbuc) 3. Bratti (Montpon). Mais, à Montbron pour le championnat du Poitou sur route des amateurs, il ne figure que sur la troisième marche du podium derrière Perrotin et Thomas (cf. photo dans Claude Perrotin). Néanmoins, qualifié pour le championnat de France à Nancy, il y prend une très belle 8ème place (1. Corteggiani 2. R. Sciardis 3. Boudon). Robert Silva note dans « l’Equipe » : « Oubron, très attentif (…), surtout le Poitevin Jacques Gestreau, dont l’efficacité est très brillante ».

 

1959 : Désormais, la trajectoire de « l’authentique espoir angoumoisin » est orientée vers le niveau national. Cela, même si, en début de saison, on le retrouve au CREPS de Boivre à Poitiers, avec Daniel Clément, le « moniteur national » (cf. ici, C. Perrotin). Début avril, il y a, à Pons, le « Prix des Jeunes » avec la fameuse « côte des Dames », J. Gestraud s’y classe 11ème derrière un certain Jean-Louis Bodin (10ème), le vainqueur se nomme Maurice Laforest.

Ailleurs, en Dordogne au Coux-et-Bigarroque, Jacques se classe deuxième derrière Luis Goya-Picassari, à Brive (nocturne de la Libération) deuxième encore derrière un autre coureur chevronné : Roger Buchonnet. A Chef-Boutonne, où il y a 40 coureurs au départ, il fugue en compagnie de Guery (Chatellerault) et se classe 2ème devant R. Verdeun à 20’’, 4. Garbay 5. Friou.

Dans la proximité charentaise, il est vainqueur à Escuras (2. Pras 3. Pallu 4. Mesnard), aux Adjots… A Touzac, où Michel Friou l’emporte, on le retrouve 5ème derrière Gaillot, Trichard et Pras, devant Perrotin, Mesnard, R. Suire, Laville et Dihars. A Civray, où gagne Robert Suire devant Magnan, il prend la 3ème place devant Mesnard, Gabard, Thomas et Coutant.

Le championnat du Poitou (route/amateurs) a lieu à Cognac sur un parcours à travers les vignobles de la Champagne. Grand favori, il se détache avant la côte de la Perche, à 8 km du but, à Salles d’Angle et l’emporte devant Guy Georget et Lucien Trichard. A Morlaix, pour son deuxième championnat de France, il doit se contenter d’une 41 ème place à 7’ 34’’ du vainqueur Claude Sauvage (2. J.C. Lebaube  3. J. Boudon  4. M. Brux). Par contre, en juin, dans la « Route de France », bien que « malchanceux dans deux étapes » (la 1ère et la 5ème), il devient à « pas encore vingt ans » le premier Charentais à remporter une étape. C’est à Saint-Jean-Pied-de-Port, où il arrive seul après s’être détaché avec Jouglin et Lacombe. Le 4ème de cette étape (et qui gagne le lendemain à Hossegor) se nomme Simpson ! Au final, J. Gestraud se classe 27ème au général (1. H. Duez) et 9ème du Prix de la montagne et, ainsi que l’écrit le journaliste, il est : « convoqué à Limoges pour les 3 jours ».

Déjà engagé dans la « Route de France » au sein d’une équipe FFC - dite « jaune » - en compagnie de Gimeno, Guimbert, Puig, Roland et Schneeberger, dirigés par M. Chaumarat, J. Gestraud figure maintenant parmi les « pré-sélectionnés » pour les championnats du monde à Zandvoort avec Bonnargent, Boudon, Claud, Hamon, Jacquelin, Lacombe, Le Grevés, Simon et Viot. A ce titre, il prend part aux G.Px. de Saclay où, « à l’amorce du dernier tour… le jeune sociétaire de l’UC Angoulême » se détache avec « de plus en plus d’autorité ». Mais, il reçoit la compagnie de Cousseau, puis de Hamon qui ont contre-attaqué. Résultat : 1. F. Hamon (Morlaix), 177km en 4h 12’ 16’’ 2. Cousseau (VCCA) 3. Gestraud (Angoulême) même temps…

A la fin de la saison précédente (1956), le journaliste de la « Charente Libre » s’était déjà interrogé à son sujet : « le petit typographe de St. Cybard, garçon très sérieux, timide et réservé (…) doté d’une souplesse naturelle au-dessus de la moyenne (est) un des seuls jeunes Angoumoisins à aller rouler régulièrement au vélodrome (…) peut-être (aurait-il) intérêt à signer dans un club parisien pour courir au Vel d’Hiv avant d’intégrer le B.J. ? »

En effet, Ulysse Suant, le président du comité du Poitou et sa secrétaire Olga l’ont décidé : « On va t’envoyer au Bataillon de Joinville » .

 

. les années parisiennes (1959-1961)

 

 

1960 : Après les incontournables « classes », Jacques Gestraud intégre le Bataillon de Joinville pour un service militaire dans la proximité  de l’INS « aménagé » pour les sportifs que l’on ne dit pas encore de « haut niveau ». Il porte maintenant le maillot de l’AC Boulogne-Billancourt, mais sa présence dans les classiques parisiennes ne se traduit pas par des résultats concrets. Cependant, on le retrouve 2ème du G.Px. de Boulogne entre deux coéquipiers : le vainqueur, le Belge Duveau et G. Claud. En région, il s’octroie le bouquet à Lussac-les-Châteaux et prend la 3ème place à Oradour-sur-Vayres (1. D. Gauthier 2. A. Peter).

Au plan national, il revient dans la « Route de France » pour y prendre la 14ème place. Puis, il participe au championnat de France qui se dispute à Annemasse et qui voit la victoire de R. Lacombe devant J. Boudon et L. Aimar. Il y prend la 10ème place.

Pour les championnats du monde qui ont lieu à Karl-Marx-Stadt, il est « 1er remplaçant non-déplacé ». Au B. J., l’officier lui octroie une permission de quinze jours en forme de « consolation ». Rentré chez lui, il reçoit la visite des gendarmes, lesquels lui signifient son retour au B.J. et son envol pour la R.D.A. Aujourd’hui, Jacques se souvient encore des « baraquements et des fils de fer barbelés » et, aussi, qu’ « il y avait beaucoup de monde sur quatre ou cinq rangées… ». Dans la course, échappé (bien sûr !), au dernier tour, il est « planté » dans la bosse et ne figure finalement qu’à la 23ème place de ces championnats du monde (1. Eckstein  2. Schur 3. Van den Berghen). Les autres Français se classent : 6ème Lacombe,  7. Simon, 22. Réaux, 45. H. Duez, 53. F. Hamon.

 

 

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L'équipe de France au championat du monde (route/amateurs) à Karl-Marx-Stadt en 1960 : (de gauche à droite) J. Gestraud, F. Hamon, J. Arzé, R. Lacombe, R. Réaux et H. Duez).

  

 

Ensuite, R. Oubron embarque son monde pour les Jeux Olympiques, à Rome. Le 30 août, le Russe Kapitonov remporte la course en ligne (175 km en 4h 20’ 37’’ = 40,376 km/h) devant L. Trappe et Van den Berghen, ce qui constitue donc le podium, mais on note aussi que le 7ème s’appelle Benoni Beheyt et le 9ème J. Gestraud. Les autres Français sont Lacombe (13), F. Hamon (15) et R. Réaux (50). Il a fait chaud : 148 partants, 76 coureurs sont classés.

 

1961 : Cette saison constitue le sommet de la carrière de Jacques Gestraud au niveau des « amateurs ».

 

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       Jacques Gestraud, sociétaire de l'ACBB et représentant l'Ile-de-France, mène (déjà) devant Belena et Lacombe.

 

 

 

En juillet, Jacques qui a fini deuxième du championnat d’Ile-de-France derrière Beaumont devient à Pau, champion de France des amateurs :

 1. J. Gestraud (IdF) les 160 km en 3h 54’ 06’’ (> 41 km/h)  2. J. Arzé (IdF) à 1’ 3. H. Belena (Champagne)… puis on relève : A. Mériaux (5), J. Jourden (13), A. Delort (17), D. Barjolin (25), M. Brux (40)…

 

 

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 Sur le circuit automoblie, Jacques franchit en vainqueur la ligne d'arrivée du championnat de France.

 

 

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Pau, 1961, championnat de France sur route des amateurs : Arzé - Gestraud - Belena et trois représentantes de la gent féminine... 

 

 

 

Début septembre, les championnats du monde ont lieu à Berne. L’équipe de France amateurs est composée de : Arzé, Beaumont, Belena, Genet, Gestraud et Jourden. Au final, pour ceux qui connaissent un tant soit peu l’histoire du vélo, c’est une image familière qui revient et qui est unique : trois coureurs français sur les trois marches du podium, Jourden-Belena-Gestraud.

 

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Le "cliché" parfait (il a été pris sous tous les angles…) : 3 Français sur le podium d'un championnat du monde !

 

 

Dans le « Miroir du cyclisme » (10/09/1961), Paul Denize déclare : « Jamais encore dans les annales du cyclisme français pareil fait ne s’était produit ». Et, pour le journal « l’Equipe », R. Silva écrit : « J. Gestraud, soldat de 2ème classe au G.S.I. (Bataillon de Joinville) s’est conduit en capitaine sur le circuit de Berne ». Et, il détaille : « comportement avisé… interventions lumineuses… large part au triomphe… facilite la victoire de J. Jourden… », lequel déclare : « sans Jacques, je ne serais peut-être pas… » En effet, c’est Gestraud qui a lancé l’attaque décisive au sein de l’échappée au détriment des Hollandais, Belges et autres Italiens. Sur un circuit difficile, qui comptait trois côtes, peut-être était-il le plus fort.. ?

 

 

 

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L'échappée décisive : le "trio magique" n'est pas encore seul… mais, dans la côte, Gestraud mène, Jourden change de vitesse et, en danseuse, Belena grimace…un peu.

 

 

 

 

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Nouvelle ascension de la côte, les trois sont désormais tout seuls. Gestraud mène toujours et se désaltère sous le regard (un peu) inquiet de Jourden, pendant que Belena, toujours en danseuse, se concentre sur son effort...

 

 

 

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L'une des dernières ascensions : Gestraud toujours devant et assis semble s'être débarrassé d'un bidon, Belena encore en danseuse et concentré, Jourden - pour le moment en troisième position - en danseuse surveille la cadence... 

 

 

 

Il importe peu que, deux semaines plus tard, F. Melckenbeek prenne, à Milan, une revanche, Jacques Gestraud figure avec Jourden et Zilioli dans le groupe classé 2ème ex-aequo.

Deux ans plus tard cependant, un autre journaliste (Albert Dutour) publiera un article dont le titre accrocheur est bien : « Le trio magique de Berne : Gestraud, Jourden, Belena est devenu le trio maudit.

 

 

. les années « professionnelles » (1962-1964)

 

 

Au terme de ses 25 mois de service militaire et après la réussite de Berne, Jacques Gestraud se retrouve face à un choix, certes agréable mais difficile néanmoins : 4 directeurs sportifs (A. Magne, R. Louviot, P. Brambilla, P. Wiegant) veulent s’attacher ses services. Il confie à Robert Silva que lui, le citoyen d’Angoulême, ne supporte pas la vie à Paris et qu’il rêve encore de sa campagne, qui est pour lui le terrain d’entraînement idéal. Le journaliste décrit un « tempérament d’enfant sage et appliqué » chez cet « athlète fin et racé » qui aime en particulier les côtes et « rêve de courses à étapes ». En effet, il a confié au journaliste : « Je récupère bien, en revanche le sprint me fait défaut ».

Est-ce un certain Robert Rippe (ancien « pro » charentais de l’après-guerre, vainqueur de Bordeaux-Saintes en 1949 et de Lagorce-Laguirande en 1950) qui, comme pour le championnat de France en 1958, le conseille ? toujours est-il que J. Gestraud choisit de devenir « pro » chez « Mercier », donc auprès d’Antonin Magne.

Pour ceux qui ne se satisfont pas dépingler des victoires, le tableau  de cette première année chez les professionnels est, somme toute, très acceptable. Que l’on en juge !

 

- Tour du Var : 9ème   (1. Forestier  2. Graczyck  3. Delberghe)

- Tour de l’Hérault : 25 ème  (1. Salvador  2. Milesi  3. Viot)

-Tour de l’Aude : 11ème  (1. Wolfshohl  2. Geldermans  3. Ramsbotton)

- Saint-Claud : 12ème  (1. J. Groussard  2. Anquetil  3. Manzano)

- La Trimouille : 19ème  (1. Fraisseix  2. Goueytes  3. F. Delort)

- Villiers : 2ème  (1. Elliott… 3. R. Huguet)

- Criterium National : 45ème  (1. J. Groussard  2. Annaert  3. Novak)

- Boucles du Bas Limousin : 3ème  (1. Mazeaud  2. Manzano… 4. Geyre)

- Dauphiné Libéré : abandon 7ème étape (1. Mastrotto 2. Junkerman 3. Poulidor)

- Polymultipliée : 11ème  (1. Rostollan  2. Lebaube  3. Mastrotto)

- Mur de Bretagne : 1er  (… 2. Bachelot  3. F. Hamon )

- Circuit de l’Aulne : 11ème  (1. Anquetil  2. Manzano  3. Darrigade)

- Tour de Picardie : 14ème  (1. Bocklant  2. Stolker  3. Rentmeester)

- Fourmies : 26ème (1. Ignolin 2. Thiélin  3. Hellemans)

- Paris-Tours : 25ème (1. De Roo 2. Melkenbeeck 3. Beheyt… 24. Anquetil)

 

En 1963, Jacques Gestraud fait un bon début de saison sur la Côte d’azur :

 

- Antibes : 5ème  (1. J. Carrara 2. Valdois  3. Misselis)

- Cannes : 18ème (1. F. Mahé 2. Poulidor 3. I. Moore)

- Monaco : 5ème

- Mont Agel : 20ème

- Boucles Roquevairoises : 11ème

- Gênes-Nice : 6ème  (1. R. Altig  2. Poulidor 3. A. Darrigade 4. Velly 5. Graczyck)

- Paris-Nice : 40ème  (1. Anquetil  2.R. Altig  3. Van Looy)

- Milan San Remo : 41ème (1. J. Groussard  2.Wolfshohl  3. Schroeders)

Puis, après le Criterium National (abandon) , il premd part à quelques courses dans le centre de la France, en avril-mai :

- Tour de la Haute-Loire : 5ème  (1. Stablinski  2. Elena 3. Milesi)

- Brigueil-le-Chantre : 18ème (1. R. jousset  2. Rohrbach 3. Coulomb)

- Boucles du Bas Limousin : 7ème (1. Manzano 2. Ducard 3. Benet 4. Serre 5. Delort 6. Beaufrère)

- Trophée Stan Ockers : 11ème  (1. Bocklant 2. P. Cerami 3. J. Gainche)

- G. Px. de Fourmies : 9ème  (1. B. Beheyt)

Vient alors l’époque cruciale du Criterium du Dauphiné Libéré (du 3 au 9 juin, c’est la dernière course par étapes avant le Tour de France). Jacques  y prend part avec l’équipe « Mercier-BP » et le n°44. Mais, il n’apparaît pas au classement final de cette épreuve que remporte J. Anquetil devant les Espagnols Perez-Francès et Manzaneque. Alors Jacques nous raconte qu’au cours de la 3ème étape (Bourgoin-Villard-de-Lans), il se trouve dans une échappée à quatre avec un équipier – peut-être s’agit-il de Benet.. ? – quand, dans l’un des derniers cols, A. Magne monte à leur hauteur pour leur demander d’attendre Poulidor qui est derrière à 1’. Il pleut. Les deux équipiers se regardent et pensent en même temps que si Poulidor n’est qu’à une minute, il aura vite fait de les rejoindre. Dans la descente, Gestraud crève. Passe la voiture d’A. Magne qui ne s’arrête pas. Obligé d’attendre les dernières voitures, Jacques retrouve en bas son coéquipier qui, comme lui, a crevé et qui, lui aussi, a vu passer la voiture de leur directeur sportif qui ne s’est pas arrêtée. Le lendemain, ils abandonnent.

Pas question donc de Tour de France, il faut aller gagner sa vie dans les courses au centre de la France. Jacques se classe 9ème à Belvès (1. Manzano 2. Poutou 3. Guiral) puis 5ème à Guéret (1. Jousset 2. Mazeaud 3. Bayle 4. Dagouret…6. Rohrbach). Au cours de l’un de ces rallyes, alors qu’il conduit la voiture que Manuel Manzano lui a prêtée pour rentrer chez lui et qu’il se trouve à proximité de son domicile, il est victime d’un grave accident. Une 2CV lui refuse la priorité, la 403 qu’il conduit effectue plusieurs tonneaux. Il est éjecté, subit un traumatisme crânien et passe deux jours dans le comas. Il a trois fractures au bassin, le pied gauche écrasé qu’un bon chirurgien réussit à lui remodeler. La consolidation et la rééducation durent bien six mois et il se sert encore des béquilles lorsqu’il reprend l’entraînement. Mais, la maison « Mercier » - et, probablement A. Magne – le licencient.

 

 

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 Après le podium de Berne (1961), Jacques est entouré par deux grands admirateurs : J. Anquetil et Louison Bobet. C'est ce dernier qui favorisera l'entrée de Jacques Gestraud chez "Margnat-Paloma".

 

 

Alors, Jacques décide d’arrêter de courir et il se cherche un travail. Imprimeur de métier, il se rend chez un copain qui possède une grosse imprimerie. Gérard Deuil lui refuse de l’employer et il lui dit : « je vais faire mieux que ça. Je vais te trouver une équipe ! »  Sous les yeux de Jacques, il appelle un certain Louison Bobet, et c’est ainsi que Gestraud peut continuer sa carrière professionnelle chez « Margnat-Paloma » en 1964.

 

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 Quelques coureurs de "Margnat-Paloma", quelque part dans le Midi, avant la sortie d'entraînement lors du début de saison : debout au centre, Jean Graczyck et, à côté de lui, assis sur le cadre de son vélo, Federico Bahamontés. Au second plan entre eux deux, Jacques Gestraud, casquette sur la tête et mains dans les poches...

 

 

Néanmoins, Jacques le constate : après la soudure de ses fractures au bassin, il grimpe moins bien. Est-ce un problème de souplesse ou un problème de force .. ? L’année 1964 commence par une 7ème place dans Bordeaux-Saintes gagné par P. Le Mellec et, en suivant, une 9ème place à Lagorce-Laguirande, remporté par ce même coureur. Fin mars, au Criterium National de la route, par un temps frais et pluvieux, porteur du n°56, il ne figure pas plus que les deux années précédentes parmi les « classés ».

En mai, à Cenon, il se classe 5ème de la « Polymultipliée » remportée par A. Le Dissez devant 2. Cazala 3. Lebaube 4. Bellone…

En juin, engagé dans le Criterium du Dauphiné Libéré, équipier de Bahamontès – qui se classe 6ème de l’épreuve remportée par un Espagnol Uriona devant Poulidor – il termine 48ème. Il prend ensuite la 34ème place des « Boucles de la Seine », lesquelles sont gagnées par Jean Anastasi (274 km en 6h 24’ 28’’) devant Louis Rostollan et André Foucher.

Le 22 juin, à Rennes, il prend le départ du 51ème Tour de France au sein d’une équipe « Margnat-Paloma » bâtie autour d’un grimpeur, Federico Bahamontès et d’un sprinteur, André Darrigade. Il y a aussi autour de lui : J. Anastasi, J. Graczyck, E. Martin, C. Mattio, J. Milesi, J. Novalès, G. Pauwels et J. Segu.

 

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 Tour de France 1964, présentation des équipes avant le départ : Federico Bahamontès, André Darrigade, Jacques Gestraud. La photo de toute l'équipe "Margnat-Paloma" est présente sur ce site dans l'article consacré aux usines "Cazenave" à Belin-Beliet.

  

 

Au cours de la 11ème étape, qui va de Toulon à Montpellier, il chute seul en buvant, apparemment sans gravité, repart avec deux plaies au coude et finit au sein du peloton. Mais, le lendemain au lever, le coude a gonflé, le bras est infecté. Il faut prendre des antibiotiques. Malgré tout, il se classe 38ème de l’étape. Arrive alors la fameuse étape qui mène en Andorre par l’Envalira. Le duel « Anquetil-Poulidor », en partie arbitré par Julio Jimenez, cache la détresse de J. Gestraud, affaibli par une forte fièvre et qui doit abandonner.

Ce sera donc son seul et unique Tour de France, lui qui rêvait de « courses à étapes ».

Fin août, il finit 34ème du championnat de France disputé à Châteaulin et gagné par J. Stablinski au grand dam du jeune Poitevin Michel Grain.

Debut septembre à Pouay, où la course est gagnée par J. Bourlès devant H. Ferrer et J. Gainche, sa 16ème place est le dernier marqueur d’une carrière professionnelle commencée trois ans plus tôt après un brillant parcours chez les amateurs.

 

 

. d’  « ex-pro » à « amateur hors catégorie » (1965-1971)

 

 

Ici, dans « memovelo » (cf.  C. Perrotin), nous avons évoqué la période « réformiste » du premier D.T.N. du cyclisme français (nommé en juin 1969), le commandant Richard Marillier. La catégorie des « indépendants » doit disparaître et elle est provisoirement remplacée par celle des « amateurs H.C. ». Cependant, le reclassement des anciens professionnels (en 1965, J. Gestraud a 26 ans…) est assez mal vécu sous l’étiquette « ex-pros ». Gestraud résume assez bien la situtation en parlant « des corniauds qui ne nous voulaient pas ».

Jacques, qui, au cours de son premier mariage, est devenu le papa de Bruno né en 1964 et, bientôt celui de Christophe, né en 1965, a repris son travail d’imprimeur à La Rochefoucauld. Il nous confie : « en dehors des trois ans professionnel – qui ne comptent guère pour la retraite – j’ai toujours travaillé ».

 - 1965 : 5 grands succès couronnent ce retour chez les « amateurs » :

A Guéret, Jacques gagne le G.Px. de la ville et des commerçants devant H. Fraisseix et R. Roffet. Il gagne le « Bol d’or » à Rochechouart devant Bordier, Besse, Peter et Daunat. A Rouillac devant Laville et Barjolin et, encore , le « Grand Huit Baignois » et à Brive.

 

 

Gestraud 2.jpg

 

"ex-pro" ou "amateur hors catégorie..?  En tout cas, le retour victorieux en région avec le maillot du CA Civray et entouré par la famille : parents (le père est le deuxième en partant de la droite, mais il a toujours été le supporter n°1 de Jacques, et la mère se trouve au milieu de la photo, on aperçoit son visage au troisième plan entre ceux de deux hommes) et, tout autour, les cousins, neveux et nièces...

 

 

A quoi il faut ajouter trois belles places de deuxième : à Civray, derrière Barjolin et devant Matignon, à Ambazac derrière Champion, mais devant Besse et Dupré, enfin, à Montjean derrière Laforest et devant Daunat.

Une troisième place au Grand Prix de Meymac derrière Beaufrère et Mazeaud le montre au contact de ce cyclisme que certains osent appeler de « grand-papa », mais qui est alors celui de nos provinces, d’où sont sortis malgré tout des Geminiani, Poulidor, Ocana ou autres Dolhats…

En 1965, encore, en Languedoc, Jacques prend une belle 5ème place dans la « Route du vin ».

1966 : Désormais licencié au CA Civray, équipé par les cycles Peugeot, Gestraud recentre son activité sur sa région, ce dont témoignent ses victoires à Blanzac, Chalais, Chatellerault, Nersac et dans le Circuit Aigrinois. Quelques places le confirment aussi : 2ème à Saillat (derrière Thomas), 3ème à Rancon (1. Rault 2. Bordier) et à La Rochefoucauld (1. Laforest 2. Mazeaud).

Du 12 au 15 mai, Gestraud particpe au Tour des 2 Savoies gagné par Henri Guimbard devant Charles Rigon, Seyve et Mazeaud. Il y prend la 14ème place.

1967 : Le journal « l’Athlète » qui paraît dans une nouvelle formule « Sud-Ouest-Sport-l’Athlète » (SOSA), dirigé par C. Ménard, fait une petite place à Jacques Gestraud « recordman des victoires T.C. en Poitou » et lui consacre un petit article, sous le titre suivant : « Gestraud exemple pour les jeunes », lequel réussit « parfaitement (à) concilier le sport cycliste avec une activité professionnelle indépendante ». C’est l’époque du trio civraisien : Barjolin – Gestraud – Mériaux.

Jacques gagne à : - Montbron, 2. Samy  3. Laforest  4. Manzano

     - Oradour/Vayres, 2. Barjolin  3. B. Labourdette

     - Abjat , 2. Barjolin  3.Fraisseix  4.Riberot  5. Peter

     - Segonzac-Grande Champagne, 2. Barjolin 3. Riboleau 4. Mériaux

Il se classe 2ème à :

     - Tarnac de l’Aixois, St.Bonnet/Briance, au Prix des Vendanges à Lagarde-Montlieu.

Et        :                 3ème  à Chalais (1. Ricou 2. Laforest)

      4ème à Grand-Brassac (1.Perotin 2.Mazeaud 3. Duteil)

      5ème à St. Junien (A. Reix) (1. Paranteau 2. Ricou 3. Mazeaud 4. Laforest)

On le voit d’après ces résultats, il s’agit presque toujours de la « confrérie » des meilleurs coursiers du grand sud-ouest en cette fin des années 60. Ce que confirment aussi les résultats corréziens suivants :

     - Boucles du Bas Limousin : 4ème (1. Bodin 2. Beuffeuil 3.Mazeaud..5. Barjolin)

    - 40° Tour de la Corrèze : 8ème (1. Gutty 2. Bidart 3. Perrotin 4. Senamaud…)

    - Lubersac : 6ème (1. Samy 2. Beuffeuil 3. Perrotin 4. Barjolin 5. Bodin)

    - Meymac : 5ème ( 1. Ocana 2. Manzano 3. Campaner 4. Barjolin... 6. Perrotin)

1968 :

Jacques Gestraud collectionne les succès comme à Touzac, Montmoreau, Civray ou encore Peyrignac… Mais, plus loin du côté d’Angers, il gagne à Douces devant Pinault, Parenteau et Guimbert.

Il est aussi 2ème à :

                 -Saillat (1. Barjolin)

     - St. Junien-A. Reix (1. Barjolin)

     - St. Léonard (1. Vallet… 3. Mazeaud)

Il est encore 3ème à :

     -Rancon (1. Barjolin 2. Rault)

     - Auzances (1. J. Dumont 2. J.L. Bodin)

     - Brive (1. Vallet  2. Jagueneau)

Il est encore 4ème des Boucles du Bas Limousin (1. Bayssière 2. Mazeaud 3. Barthélémy) et 6ème à Grand-Bourg (1.M. Grain 2. Theillère 3. Samy 4. Pinazzo 5. Lisarelli),

Et, 4 fois 7ème : - La Trimouille (1. R. Poulidor)

 - Brigueil-le-Chantre (1. B. Champion)

 - St. Thomas de Conac (1. Beuffeuil)

 - La Rochette (1. A. Mériaux)

1969 : Deux belles victoires dominent cette saison :

 - à Montastruc-la-Conseillère , Prix Pinel (2. Moreno)

 - à St. Didier – Leyrenne (2. Jagueneau)

Jacques Gestraud est aussi 2ème à :

 - St. Yrieix (1. Mazeaud)

 - Châlus (1. Beuffeuil)

Au cours de cette année, où il fête ses 30 ans, il est encore 3ème à :

 - Lagorce-Laguirande derrière 2 Espagnols (1. J. Galera  2. R. Mendiburu)

 - Biolay (Rhone-Alpes).

1970 :  Depuis quelques années déjà, J. Gestraud va courir en Bretagne. En 1970, il y remporte deux beaux succès :

 - le 24 juillet à Pontrieux, il devance R. Delépine et G. Marcarini

 - le 4 août à Huelgoat, il gagne devant JC. Daunat et A. Desvages

 

Il est aussi :     - 3ème à Le Quillio derrière Le Bihan et Botherel

- 3ème à Lescouët-Jugon (1. Letort 2. Botherel)

- 3ème à St. Georges-de-Chesné (1. Letort 2. J. Simon)

 

Et, - 9ème à Poullaouën (1. Delepine 2. Mazeaud 3. Matignon)

- 19ème à Plouay (1. Marcarini é. Bouloux 3. Berland)

A Royan, pour le championnat du Poitou, il se classe 4ème derrière : 1. Laforest 2. Jagueneau 3. Barjolin.

 

 

 

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Dernier bouquet parmi les "grands" : à Pouay 1971, entre Danguillaume et Delisle, sur un circuit qui en verra d'autres : des championnats de France et du monde...

 

 

 

1971 : A partir de 1970, Jacques porte les couleurs de l’U.A. La Rochefoucauld. Il est fier, à juste titre, de la victoire qu’il a acquise dans le Tour de Béarn-Aragon au mois de juin devant : 2. Romero  3. Gimeno  4. Anbiano 5. Daguerre.

A Plouay, au mois d’août,  au terme de 201 km, il s’incline devant JP. Danguillaume, mais il devance R. Delisle (3).

Il est encore : 2ème à St. Thomas-de-Conac  (1. C. Guimard… 3. JM. Leblanc), à La Rochette (1. Villeneuve… 3. F. Duteil). Puis, 5ème à Rennes-St. Brieuc (1. Noguès 2. Boishardy 3. Duchemin) et 7ème à Lagorce-Laguirande (1. A. Bernard 2. Maurice 3. Noguès).

Suspendu un an à la suite d’un contrôle médical, il est légitime de considérer que c’est la fin de la carrière de Jacques Gestraud, coureur à la F.F.C.

 

 

. le temps de la retraite et du « cyclosport » :

 

 

Après l’imprimerie de La Rochefoucauld tenue pendant sept ans avec son jeune frère Raymond (qui lui aussi fut quelque temps coureur cycliste), Jacques ouvre ensuite une librairie avec un bar, puis un tabac-journaux à Magnac-sur-Touvre.

Jacques divorce alors d’avec Marie-Claire, la mère de ses deux fils, Bruno et Christophe. Puis, il se remarie avec Monique, elle-même maman d’une fille et d’un garçon.

Pendant une année, il s’essaye à tenir une cafetaria dans le centre d’Angoulême. Finalement, il tient une salle de jeux avec sandwicherie rue Beaulieu, et il prend sa retraite en 1989.

 

Mais, lorsque l’on cherche sur internet, on découvre, à côté du 3ème des championnats du monde amateurs de 1961, un autre coureur cycliste. Sur « velo 101 », un certain Bernard Moreau témoigne : « j’ai quelques années de moins que lui… après 2001, je l’ai retrouvé sur des cyclosportives… quand on a un bon capital génétique, de plus sérieusement cultivé à l’adolescence et dans la jeunesse… on peut en tirer bénéfice toute sa vie… ». Un autre internaute, qui se fait appeler « Kikinou16 » évoque « un jeune homme de presque 72 ans » dont « le palmarès Ufolep (est) franchement copieux » et qui, en 2007, a participé à « l’Etape du Tour », Pau-Loudenvielle, à 68 ans pour y prendre la 50ème place !

 

Dans la presqu’île d’Arvert au milieu des pins, à l’intérieur de son mobile-home, Jacques nous montre quelques photos de sa retraite et de ses voyages au pays du cyclosport : 2004, champion d’Europe à Terras Vedras au Portugal. 2005, champion du monde des masters (catégorie 70/74 ans) en Autriche. 2010, retour dans les Côtes d’Armor à Quintin, pour le record de l’heure des 70/74 ans en duo avec Raymond Gautier sur le vélodrome des Grands-Jardins : 37,704 hm/h.

 

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Champion d'Europe  au Portugal                                                 Champion du monde en Autriche

 

 

 

         Sous l’auvent, un vélo de course attend. Jacques jette un coup d’œil vers le ciel : « Demain , je vais aller rouler… »

 

 

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 Plus de 50 ans après avoir été champion de France  et 3ème au championnat du monde des amateurs, le "jeune" septuagénaire en montre encore aux jeunes générations. Ici, dans le Giro des Dolomites.

 

 

 

 



05/12/2016
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